Darwin a été le premier scientifique à étudier le langage non verbal ou langage corporel. Depuis, de nombreux anthropologues et ethnologues ont découvert que ce langage comprenait une part d'inné : du clin d'oeil au raclement de gorge, du rire aux pleurs, de nombreuses expressions se retrouvent chez presque tous les peuples de la planète. Et si les expressions émotionnelles sont identiques à la base, la pression de la culture, de l'éducation et des tabous régule, selon les ethnies, leur expression sociale. La compréhension de nombreuses expressions nécessite la connaissance d'un code de signes commun ou d'une culture partagée.
[...] Une émotion a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité.» Dans ces deux définitions, nous retrouvons les trois composantes de l'émotion : cognitif, psychophysiologique et moteur. Malgré les deux définitions que nous avons pu donner ci-dessus, l'émotion reste une notion floue et difficilement définissable dans le monde scientifique. Kleinginna & Kleiginna (1981) auraient recensé plus de 92 définitions différentes entre 1971 et 1981 ! [...]
[...] Elle serait un mélange de facteurs neurologiques, biochimiques et culturels et serait à la base de nos réactions physiologiques et culturelles Modèles explicatifs o Durant toute l'Antiquité et même au Moyen Age, les philosophes émettaient la distinction entre le cœur et la raison, raison dont ils faisaient l'éloge (Descartes). Aucune place n'était accordée aux émotions. o En 1884, William JAMES et Carl LANGE proposent une approche périphérique des émotions : l'environnement serait source de stimuli, stimuli qui déclencherait une réaction viscérale dans notre organisme puis une émotion. Pour ces deux auteurs, les émotions et les réactions corporelles sont différenciées. Et à chaque émotion correspondrait des réactions corporelles bien distinctes. [...]
[...] Le psychologue américain présentera à des individus de continents différents, des photos d'expressions faciales en leur demandant quelles émotions elles représentent. L'étude démontre un degré d'accord généralement élevé avec parfois un degré de reconnaissance moindre pour les expressions de peur et de colère Par la suite, en compagnie de W. FRIESEN, Paul EKMAN développera un outil rigoureux d'analyse des expressions faciales (FACS ou Facial Action Coding System) à l'usage des psychologues. Ce système décompose les mimiques du visage en unités minimales qui correspondent aux variations musculaires mobilisées pendant l'expression d'émotions : plisser le nez, relever les joues, serrer les lèvres, relever l'extérieur des sourcils Les combinaisons d'unité faciales constituent 3000 formes visibles permettant de reconnaître les 6 émotions dites fondamentales car reconnues par toutes les cultures : la colère, la peur, la surprise, lé dégoût, la joie, la tristesse. [...]
[...] La compréhension de nombreuses expressions nécessite la connaissance d'un code de signes commun ou d'une culture partagée. Alors que la communication non verbale concerne toute transmission d'idée, d'émotion ou d'attitude qui s'effectue hors d'un code linguistique formel, nous nous restreindront ici à l'expression des émotions et aux expressions faciales, outil de communication extrêmement rapide et efficace pour signaler une émotion. Nous nous attacherons dans une première partie à définir le terme émotion et à aborder les différents modèles explicatifs des émotions. [...]
[...] Une seule d'entre elles échappe à cette règle : l'expression de l'affirmation- négation. Le mouvement de tête semble inversé dans diverses cultures (de haut en bas en France, de gauche à droite en Grèce ) Darwin émet que celui- ci proviendrait, à l'origine, de la rotation de l'enfant refusant le sein, le geste latéral du doigt étant une métaphore de ce mouvement. Et c'est donc en 1872, dans son ouvrage the expression of the emotions in man and animals, que Darwin posera les fondements de l'expression des émotions. [...]
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