Il y a des répercussions possibles au sein d'un couple, d'une relation anaclitique propre à une personnalité état-limite. En effet, cela qualifie une personne qui a un besoin vital de s'appuyer sur les autres.
[...] La perte de l'objet externe est accompagnée de la perte de l'objet interne, entraînant un sentiment de vide. C'est ce qui explique la dépression chez l'état limite. Le sujet perd les objets externes et internes, mais aussi la confiance accordée aux objets. Il perd ainsi sa parentalité interne. Chez l'état limite, c'est la quête de l'objet qui a son importance, plus que l'objet lui-même. Celui-ci est en effet insatisfaisant, et devient un objet de haine, dans un impossible discernement entre la haine et l'amour. [...]
[...] Le modèle anaclitique est fondé essentiellement sur la crainte de la perte et se structure pour tenter de dépasser le sentiment de solitude et de détresse qui peut émerger chez l'un ou l'autre des sujets du lien provoquant des conflits. Le choix de couple analytique est une dépendance mutuelle. La raison d'être de ce type de couple est d'éviter la confrontation à l'absence, bien souvent confondue avec la crainte de l'abandon. Les partenaires ont un versant dépressif avéré ou latent qui est masqué par une vie commune permanente : l'un ne sort pas sans l'autre, n'a pas d'ami(e)s propres, et ne s'éloigne qu'en cas de nécessité impérieuse. [...]
[...] Ensuite, nous nous sommes référées à la définition retenue par J. Bergeret : « tronc commun d'état limite un certain nombre de formes cliniques évolutives plus ou moins proches des névroses ou des psychoses ». Nous retrouvons ainsi des symptômes d'allure névrotique, des symptômes d'allure psychotique, des troubles thymiques, des troubles du comportement de type impulsif (passages à l'acte, conduites de dépendance). L'angoisse est massive et diffuse. C'est une angoisse de perte d'objet avec la dépression comme symptôme. Nous observons à la fois la description d'un passé vécu de façon douloureuse sur le plan narcissique et en même temps l'espérance d'un avenir meilleur, idéalisé, investi dans la relation de dépendance vis-à-vis de l'autre. [...]
[...] Une problématique de trouble de l'attachement est au cœur de la souffrance relationnelle. On parle à ce propos de dépendance affective ou de trouble limite de la personnalité (TLP, forme sévère). La souffrance relationnelle peut s'accompagner de sentiments dépressifs, d'un manque d'affirmation de soi, d'une image négative de soi. Ces personnes ont du mal à créer une relation d'intimité épanouissante, ce qui n'exclut pas qu'elles puissent avoir été mariées plusieurs années. Dans certains cas, on peut observer des cas de dépressions. [...]
[...] Réactions auto - ou hétéro agressive et rejet sont la règle dès que le partenaire ne répond pas exactement aux exigences de cette demande massive, renvoyant alors le patient à ses angoisses d'abandon. De plus, le couple anaclitique est fondé inconsciemment essentiellement sur la crainte de la perte (la détresse de l'un peut provoquer des mésententes). L'étayage réciproque est très important (on aime la femme qui nourrit et l'homme qui protège) et le mythe dominant pourrait être : « ensemble, nous sommes forts ». Le déséquilibre entre les liens narcissiques et les liens libidinaux est très important, les premiers envahissant toute la scène. Les rapports sexuels peuvent être rares (refus par désintérêt). [...]
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