La Révolution française et la suppression de l'Ancien Régime en revanche, accordant une plus grande importance au sujet en tant qu'individu qui devait désormais trouver sa place dans la société, permirent à Pinel d'expérimenter ses méthodes de traitement qui se révélèrent plus efficaces que celles de ses prédécesseurs.
Il s'agit à la fois d'une volonté de rompre avec l'Ancien Régime, mais aussi, avec les valeurs de la République au premier rang desquelles on relève la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, d'une accessibilité pour l'insensé au statut de sujet dans son individualité et non plus par rapport au Roi (...)
[...] Patrick Coupechoux, journaliste, vient de publier en 2008 une enquête assez alarmante sur la Folie. Il y interroge le rapport entre la folie et le fonctionnement social depuis l'Aliénisme et le Grand enfermement, le mouvement du désaliénisme d'après-guerre, jusqu'à aujourd'hui En deux mots, le mouvement désaliéniste dont les initiateurs sont Georges Daumézon, Paul Sivadon, Jean Oury, François Tosquelles, Lucien Bonnafé ayant associé asile et camp de concentration cherchait à retrouver une place pour le fou dans la société en s'inspirant de Hegel selon lequel La folie est pour ainsi dire le privilège de l'homme Il s'agit de faire en sorte que le fou puisse vivre parmi les autres hommes Les principes de fond sont la continuité des soins dans et hors l'hôpital, l'accueil des patients, quel que soit leur problème, hors de tout étiquetage ou diagnostic toujours discutable, l'accompagnement et la rencontre, la reconnaissance du sujet Il s'agit de rompre avec l'hospitalo-centrisme et avec la toute- puissance du personnage médical selon le mot de Foucault P. [...]
[...] 1950-1953 : adhésion au parti communiste français. 1953-1954 : répétiteur à L'ENS et assistant en psychologie à l'Université de Lille : Conseiller culturel l'Université d'Uppsala en Suède 1958 : A Varsovie il ré-ouvre le Centre de civilisation française : la police de Gomulka exige son départ. Il écrit sa thèse d'Etat : Poste de philosophie à Clermont-Ferrand. Rencontre Jules Vuillemin, et Daniel Defert qui deviendront ses amis : obtient son doctorat : sa thèse mineure intitulée Kant, Anthropologie, rapportée par Jean Hyppolite, sa thèse d'Etat intitulée Folie et Déraison. [...]
[...] En outre, la philosophie des Lumières lègue à Pinel l'importance accordée à la raison, ce qui l'oriente à considérer le sujet non comme un aliéné dénué de tout sens, mais comme un malade mentale dont une partie de l'esprit n'a pas encore été touchée par la folie. On peut enfin citer dans le contexte des idées de l'époque des auteurs étrangers qui publient dès ouvrages alors accessibles à Pinel tels que l'écossais Cullen et ses institutions de médecine pratique, ainsi que les Œuvres médicales de Baglivi ; ouvrages qui tentaient de classifier les maladies. [...]
[...] Ils refusaient l'utilisation des médicaments et s'opposaient à l'interprétation. Laing et Cooper tentèrent de refuser une déshumanisation psychiatrique qu'ils percevaient comme fondée sur un substrat idéologique sans grande valeur scientifique. Pour le sujet qui nous intéresse, il est aussi important de préciser l'importance qu'eût la philosophie de Canguilhem dans l'approche de la marginalité pour Foucault. En effet Canguilhem dans son Essai sur le Normal et le Pathologique, interrogea les concepts de norme, de normalité, de normativité et enfin de normalisation. [...]
[...] Est-ce qu'une réponse par la négative à cette question est possible, cela signifiant que la science peut se faire indépendamment de la société dans laquelle elle existe ? Notons pourtant que si avec ces deux auteurs, un Sujet est reconnu chez le malade mental, l'approche clinique n'est plus la même entre les deux auteurs (si tant est qu'on puisse parler d'approche clinique chez Foucault). Pinel traite par la parole dans le sens où lui est sain d'esprit : il reconnait que des mélancoliques sont parfois des esprits brillants, des gens au pouvoir, et le passage de l'état sain à l'état pathologique possible dans les deux sens, pose sans en avoir conscience en précurseur pourrait-on dire avec un peu d'ironie la question du normal et du pathologique (avec bien évidemment des grilles de lecture moderne). [...]
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