« Epidémies hystériques » : l'alliage étonne. Qu'y a-t-il de commun entre un processus de propagation à l'ensemble du corps social, et une maladie d'ordre strictement psychologique et personnel ?
L'hystérie est une maladie mentale qui fait référence à un conflit psychique interne, à des traumatismes psychiques personnels. Elle est donc de l'ordre de la subjectivité, parce qu'elle se base souvent sur les récits subjectifs des malades. D'un premier abord, il semble curieux de penser que l'hystérie puisse se diffuser et devenir le lot commun de milliers de personnes.
C'est pourtant la thèse de toute une école psychiatrique américaine. Dans les années 1980 et 1990, aux Etats-Unis, des chercheurs et spécialistes parlent de nouvelles hystéries, qui se propageraient à vitesse grand V, comme le syndrome de la guerre du Golfe, de la personnalité multiple, de fatigue chronique, l'anorexie.
S'interroger sur les conditions de diffusion de l'hystérie, c'est essayer de comprendre ce qu'est l'hystérie - et on verra qu'elle n'est pas forcément définissable - et qu'elle est un phénomène culturel et social. Est-ce qu'il y a vraiment diffusion des Etats-Unis vers le reste du monde, et en quoi la globalisation intervient dans ce processus de propagation des « épidémies hystériques » ? Qu'est-ce que ces nouvelles formes d'hystérie peuvent nous apprendre sur nos sociétés soi-disant globalisées, sur leur fonctionnement ?...
[...] Est-ce qu'il y a vraiment diffusion des Etats-Unis vers le reste du monde, et en quoi la globalisation intervient dans ce processus de propagation des épidémies hystériques ? Qu'est-ce que ces nouvelles formes d'hystérie peuvent nous apprendre sur nos sociétés soi-disant globalisées, sur leur fonctionnement ? L'hystérie : un phénomène culturel greffé à de l'individuel L'hystérie en question : -Freud n'a jamais nié le caractère social de l'hystérie. Selon lui, la psychologie individuelle est aussi sociale Les modalités expressives de l'hystérie tiennent autant de l'individuel que du culturel. [...]
[...] - en fait, l'hystérie n'a jamais vraiment été définie de manière irrévocable, car ses contours fluctuent en fonction de son environnement, des mutations sociales, du discours ambiant. Depuis le XIXème siècle, l'hystérie et ses symptômes ne sont ni constants dans la durée, ni dans le temps, ni dans l'intensité. Ce qui contribue à penser, qu'effectivement, l'hystérie dépend de son contexte social, et peut être éventuellement l'objet d'une diffusion. Par exemple, les symptômes du syndrome de fatigue chronique sont assez subjectifs, et ont variés au cours du temps. [...]
[...] Grâce à leurs récits, la maladie se construit des types, des scénarii hystériques, des carrières de malades. Le processus est donc dialogique, et s'alimente de la relation docteur-patient. - Un environnement porteur culturellement et socialement (qui peut être la globalisation) ( les interrelations qui se nouent entre ses trois types d'acteur créent les conditions de la prospérité de l'hystérie, et de sa diffusion. Ainsi, au XIXème siècle, l'acteur-docteur Charcot, et ses mises en scène- spectacles tous les mardis à la Salpêtrière, ont initié l'âge d'or de l'hystérie. [...]
[...] En fin de compte, il n'est pas si sûr que la globalisation, en tant que vecteur, joue un rôle si important dans la diffusion des épidémies hystériques. Seulement, elle est peut-être davantage un facteur et un objet d'amplification hystérique, parce qu'elle cristallise à elle seule bon nombre d'angoisses et de peurs. La globalisation : un objet hystérique ? La peur comme ressort essentiel de la diffusion des épidémies hystériques 1 Le mythe angoissant de la globalisation - les épidémies hystériques seraient des réactions à un environnement changeant et donc déstabilisant : la construction d'une communauté hystérique est un moyen pour les malades de se réapproprier un mode d'agir sur le monde, sur son destin, à une heure où l'impression qui domine est de ne plus rien pouvoir contrôler concernant la marche du monde. [...]
[...] La peur comme ressort essentiel des épidémies hystériques Le mythe angoissant de la globalisation La peur comme ressort essentiel -rôle des media - nécessité de créer des boucs-émissaires Epidémies hystériques : l'alliage étonne. Qu'y a-t-il de commun entre un processus de propagation à l'ensemble du corps social, et une maladie d'ordre strictement psychologique et personnel ? L'hystérie est une maladie mentale qui fait référence à un conflit psychique interne, à des traumatismes psychiques personnels. Elle est donc de l'ordre de la subjectivité, parce qu'elle se base souvent sur les récits subjectifs des malades. [...]
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