Sherif, Asch et Milgram ont conçu des expériences dans lesquelles des sujets avaient à choisir entre s'en tenir à leurs propres références ou être sensibles à celles des autres, un dilemme que nous rencontrons tous fréquemment.
Dans les expériences de Milgram, les sujets étaient également tiraillés entre ce à quoi ils devaient répondre- les plaintes de la victime ou les ordres de l'expérimentateur et à être un bon élément. Lorsque la bonté et l'obéissance entrent en conflit, c'est en général l'obéissance qui l'emporte.
Ces expériences démontrent que les influences sociales peuvent être assez puissantes pour inciter les gens à acquiescer à une erreur ou à capituler devant la cruauté.
« La leçon la plus fondamentale de notre étude », notait Milgram, est que « des gens ordinaires, faisant simplement leur travail et sans aucune hostilité particulière, peuvent devenir les agents d'un terrible processus de destruction » ( Milgram. S. Obedience to authority. New York ; Harper & Row. 1974, p.6).
Milgram prenait ses sujets au piège, non pas en leur demandant dès le départ d'envoyer à quelqu'un un choc électrique suffisamment important pour faire se dresser les cheveux sur la tête, mais plutôt en utilisant l'effet du « doigt dans l'engrenage », en commençant par une légère décharge électrique et en l'augmentant étape par étape.
Dans l'esprit des sujets, le premier pas devenait justifié, rendant l'étape suivante tolérable.
Dans n'importe quelle société, l'horreur se développe à partir de l'acquiescement des gens à des choses insignifiantes.
De même lorsque Milgram demanda à 40 hommes de faire passer le test d'apprentissage pendant que quelqu'un d'autre appuyait sur le bouton, 93% obeirent.
Contrairement à notre image des méchants diaboliques, le mal ne demande pas des acteurs monstrueux : il suffit d'avoir des gens ordinaires corrompus dans un contexte néfaste.
[...] Au sein d'un groupe, la discussion entre les membres qui partagent des opinions identiques entraîne souvent une polarisation du groupe un accroissement de ses attitudes prédominantes. C'est l'une des causes de la pensée de groupe, tendance qu'ont les groupes recherchant l'harmonie à prendre des décisions irréalistes après avoir éliminé des informations fâcheuses. Le pouvoir du groupe est grand, mais le pouvoir de l'individu l'est également. Même une petite minorité peut parfois influencer un groupe, en particulier lorsqu'elle exprime ses opinions avec constance. III. Références et bibliographie 1. Grand dictionnaire de psychologie. Paris, Larousse, tome p Maisonneuve. J. [...]
[...] La Dynamique Des Groupes. Paris, PUF p.p.25- Atkinson L. Rita. Introduction à la psychologie, traduit par David Bélanger. Québec, Vigot, Editions Etudes Vivantes Abric J.C. Jeux, conflits et représentations sociales. Thèse d'état, Aix-en Provence, Université de Provence Aebischer V. et Oberlé D. Le groupe en psychologie sociale, Paris, Dunod Anzieu.D. Le groupe et l'inconscient : l'imaginaire groupal. Paris, Dunod Anzieu.D. [...]
[...] Norman Triplett (1898) supposa que la présence des autres améliorait la performance. Pour tester cette hypothèse, Triplett demanda à des adolescents de rembobiner avec un moulinet la ligne d'une canne à pêche aussi rapidement que possible. Il découvrit qu'ils la rembobinaient plus rapidement en présence d'un coauteur, quelqu'un qui accomplissait simultanément la même tâche. Cette performance supérieure en présence d'autrui est connue sous le nom de facilitation sociale. La facilitation sociale permet également d'expliquer un effet bizarre de la foule, par exemple le fait qu'une comédie semble modérément amusante à ceux qui l'ont vue dans une salle vide et beaucoup plus drôle à ceux qui l'ont vue dans une salle comble. [...]
[...] Obedience to authority. New York ; Harper & Row p.6). Milgram prenait ses sujets au piège, non pas en leur demandant dès le départ d'envoyer à quelqu'un un choc électrique suffisamment important pour faire se dresser les cheveux sur la tête, mais plutôt en utilisant l'effet du doigt dans l'engrenage en commençant par une légère décharge électrique et en l'augmentant étape par étape. Dans l'esprit des sujets, le premier pas devenait justifié, rendant l'étape suivante tolérable. Dans n'importe quelle société, l'horreur se développe à partir de l'acquiescement des gens à des choses insignifiantes. [...]
[...] Ils ont clairement montré qu' une minorité qui demeure fermement sur ses positions a beaucoup plus de chances d'influencer la majorité qu'une minorité qui argumente. Bien que souvent, les gens suivent, en public, l'opinion de la majorité, ils peuvent, en privé, montrer de la sympathie pour l'opinion de la minorité. Même lorsque l'influence d'une minorité n'est pas encore visible, elle peut être en train de persuader certains membres de la majorité de reconsidérer leur point de vue Conformisme et soumission Comme l'ont démontré les études de suggestibilité, lorsque nous ne sommes pas surs de nos jugements, nous avons tendance à les ajuster en fonction de ceux du groupe. [...]
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