L'aide est définie comme une "action d'intervenir en faveur d'une personne en joignant ses efforts aux siens". ("Le Petit Robert ", 1997). Elle est souvent associée aux termes "appui, assistance, secours ou soutien ". La manipulation, ou la soumission librement consentie est le fait qu'un individu ou groupe A obtient d'un individu ou groupe B que celui-ci fasse ou pense quelque chose qu'il n'aurait pas fait avant l'intervention de A. Ce n'est pas à proprement parler de l'obéissance à l'autorité, car celle-ci implique une sanction explicite qui change principalement le comportement. Ici, la source émet un message intentionnel en direction d'une cible, pour entraîner un changement d'idée.
Notre objet d'étude étant le comportement d'aide et la manipulation, nous avons choisi de monter une expérience se déroulant en trois temps.
En premier, nous avons fait passer les expériences par les expérimentatrices nº 1 et nº 2 en condition normale (habillée d'un haut noir, d'un jeans et d'une paire de ballerines). En second lieu, les expériences ont été passées par les expérimentateurs nº 3 et nº 4 en condition normale (vêtus d'un haut noir, d'un jeans et d'une paire de baskets).
Et pour finir notre passation, les expérimentatrices ont refait passer les expériences, mais vêtues différemment : c'est-à-dire que l'expérimentatrice nº1 avait pour consigne de s'habiller en "racaille". Tandis que l'expérimentatrice nº2 avait pour consigne de se vêtir de manière aguichante". Pour les six groupes, nous avons pris soin de faire en sorte qu'ils soient identiques, chaque groupe était constitué de 7 sujets.
Chaque expérimentateur avait pour but de demander, dans un magasin alimentaire, à un sujet naïf de lui attraper un produit placé en hauteur. Leurs façons de demander de l'aide ne différaient pas d'un expérimentateur à l'autre, afin d'éviter toute variable parasite. Nous avons fait attention à ne pas être remarqués par les gens, de fait nous changions régulièrement de rayon et nous attendions quelque temps entre chaque expérience.
À travers ce rapport, nous cherchons à démontrer à la fois si l'aide apportée par le sujet naïf est influencée par le genre, et par l'allure de l'expérimentateur.
[...] Nous avons remarqué que les sujets hommes parlent avec l'expérimentateur lorsque c'est une femme ( vous avez un joli sourire oui bien sûr avec plaisir il n'y a qu'à demander c'est vrai que ce n'est pas pratique De plus, pour la condition femme, les sujets sont souriants et très aimables, tandis que pour la condition homme, les sujets et surtout les femmes sont surprises de la demande et ont un air de commisération pour ne pas dire de pitié. Il est vrai que de nos jours, dans notre société, il est peu fréquent qu'un homme demande de l'aide et surtout à une femme. [...]
[...] On ne rejette donc pas l'hypothèse nulle, la différence n'est pas significative. On peut conclure avec de risques de nous tromper que l'expérimentateur n'a pas d'influence sur l'aide. En effet, les sujets n'aideront pas différemment selon l'expérimentateur. Autrement dit les sujets n'ont pas de préférence pour un des expérimentateurs. Ils sont considérés comme égaux, cela nous démontre que l'expérimentateur n'est pas source de variable parasite Variable genre, modalité femme en condition normale Comme suit, nous avons décidé de mettre en exergue le temps de réalisation de l'aide en fonction de l'expérimentatrice. [...]
[...] Notre comportement d'aide est donc influencé par des stéréotypes, positifs et aussi négatifs. Ainsi, les gens sont plus rapides pour aider une femme aguichante qu'une femme racaille Cela peut être dû au fait qu'une femme aguichante fait moins peur aux gens qu'une femme racaille s'expliquant par le fait qu'une femme aguichante est moins agressive (des fois même considérée comme étant stupide) qu'une femme racaille Par ailleurs, nous avons pu observer que la demande d'aide au supermarché est perçue plus comme féminine. [...]
[...] La différence d'allure ne se remarque pas dans le khi-deux mais elle se remarque clairement sur les grilles d'observations. En effet, dans la condition témoin (allure normale) les sujets ont une attitude considérée comme normale entre deux personnes inconnues. Les sujets sourient à l'expérimentatrice mais mis à part les mots de politesse tels que bonjour ou oui ou je vous l'attrape les sujets n'entament pas de discussions et ne s'approchent pas trop près de l'expérimentatrice. Alors que dans la condition racaille les sujets ne sourient pas et se dépêchent de lui donner le produit comme si elle était contagieuse. [...]
[...] Bien sûr, amener une personne ou un groupe à changer d'opinion et de comportement sollicite des mécanismes, des méthodes bien spécifiques. Freedman et Fraser (1966) veulent amener des ménagères à accepter de recevoir chez elles une équipe de cinq enquêteurs après les avoir avertis que l'enquête serait longue (environ deux heures) et qu'ils vont établir la liste de tous les produits de consommation de la maison. Il s'agit ici d'une requête difficilement acceptable : seuls l'accepte. Les enquêteurs vont alors faire précéder un petit questionnaire de huit questions. [...]
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