A la demande du Ministère de la culture et du Ministère de la famille, avec la participation de l'Education nationale, S.TISSERON effectue son étude auprès de deux cents enfants âgés de 11 à 13 ans en milieu scolaire. L'objectif de cette recherche est d'étudier les différences de réactions de ces adolescents, mis en situation d'entretien individuel ou en situation collective, après qu'ils aient visionné des images violentes ou des images non violentes. Les images présentées viennent de divers domaines de représentation (dessins animés, journaux télévisés, films de fiction, etc.). Les enfants viennent du même établissement, se connaissent, ont déjà établi des liens entre eux (...)
[...] Plusieurs facteurs peuvent intervenir sur l'attitude des enfants pendant la présentation des images et avoir un impact sur leurs réactions après coup. Nous relevons des facteurs personnels (le sexe de l'enfant, l'origine sociale, la capacité de verbalisation, etc ) et des facteurs d'ordre contextuel (réactualisation d'un traumatisme passé vécu dans la réalité, rapport des images avec le fonctionnement du groupe de rattachement, etc Cette étude de terrain, basée essentiellement sur l'effet des images violentes, a permis à TISSERON de rendre opératoires nombre de ses concepts. [...]
[...] D'autre part, dans la mesure où les images ont le pouvoir de nous perdre, de nous ôter nos repères, nous pouvons dire qu'elles nous malmènent. Elles peuvent nous faire souffrir si elles sont liées à une part douloureuse de notre histoire psychique ou à celle de notre groupe d'attachement social (famille, ami(e)s, etc.). Elles peuvent réveiller des traumatismes enfouis que nous n'avions pas, jusqu'ici, pris la peine de soigner, de résoudre ou même de découvrir. TISSERON remarque lors de son étude que les enfants ayant vu des images violentes ont, en entretien individuel, tendance à parler beaucoup. [...]
[...] L'équipe encadrant les enfants est constituée d'une trentaine de psychologues et de personnes chargées de la logistique. Le déroulement expérimental est le suivant : les enfants visionnent des séquences d'images de 1O minutes ; soit des images violentes soit des images neutres Ils sont ensuite pris en entretien individuel par un psychologue. Une fois que tous les enfants ont vu les images et qu'ils ont été pris en entretien, les enfants sont séparés en deux grands groupes : dans l'un, les enfants dits bavards dans l'autre ceux considérés comme étant peu bavards A l'intérieur de chacun de ces deux groupes, les enfants sont répartis en petits groupes de jeux de rôles. [...]
[...] Le premier moyen utilisé pour exprimer leur malaise sera donc le langage, les mots. Pourtant, les enfants utilisent également leur imaginaire. Aussi, les enfants ayant vu des images violentes vont davantage se créer des scénarios intérieurs représentant la lutte, alors que les enfants ayant vu des images neutres créeront des scénarios de pacification. Enfin, est également utilisée la communication non verbale. Indéniablement, les enfants soumis aux images violentes sont plus sujets à des mimiques, des gestes et des attitudes relevant de la manifestation non verbale que les autres enfants. [...]
[...] Ainsi, selon TISSERON, la première nécessité de toute éducation aux images est d'apprendre à nous protéger des traumatismes [ ] L'éducation aux médias doit apprendre aux enfants à envisager toutes les images comme des constructions. Pour S.TISSERON, la honte c'est cette gêne, ce retrait, cette attitude d'attente un peu ironique, par rapport aux diverses propositions qui peuvent être faites dans un groupe cf. La honte (1992) Serge Tisseron, Enfants sous influence, Les écrans rendent-ils les jeunes violents Armand Colin p. 236-237. [...]
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