L'expression d'une perversion transitoire au moment de l'adolescence peut venir lutter contre le risque d'une structuration vers la psychose ou les états-limites. En effet comme le souligne P.-C. Racamier (1978) la perversion notamment narcissique peut être un revers de la schizophrénie, de la paranoïa ou encore de la psychose maniacodépressive.
Chaque patient organise donc ses défenses perverses d'après le modèle de son conflit interne. Ainsi J.-P. Caillot et G. Decherf (1987) analysent la perversion narcissique chez le schizophrène comme un mode défensif de restitution équivalent au délire. S'inscrivant dans la même démarche A. Eiguer (1989) montre que le paranoïaque essaie par ce fonctionnement de paralyser la pensée par la disqualification, le schizophrène d'étouffer l'émotivité chez l'autre ou de s'en servir pour combler son anesthésie, et le maniacodépressif d'agir sur l'humeur d'autrui pour contrôler sa propre tristesse ou son euphorie (...)
[...] «Psychanalyse du couple et de la famille», Apsygée, Paris Eiguer, A. (1989). Le pervers narcissique et son complice. Paris : Dunod. Racamier, P.-C. (1978). Les schizophrènes. Paris : Payot. [...]
[...] Cet aménagement caractéristique de la perversion est rendu possible par un autre mécanisme qui est le clivage. Ce second trait défensif constitue lui aussi un élément différentiel selon qu'il s'exprime sur un versant psychotique ou pervers. En effet dans la logique perverse le clivage ne concerne que le Moi et est mis en place exclusivement pour permettre une illusion de déni qui est la seule solution pour faire coexister plusieurs réalités en soi. A l'inverse la logique psychotique relève d'un réel clivage de la réalité qui repose sur des phénomènes dissociatifs que l'on ne retrouve pas dans la perversion. [...]
[...] Diagnostic Clinique Différentiel de la Perversion à l'Adolescence L'expression d'une perversion transitoire au moment de l'adolescence peut venir lutter contre le risque d'une structuration vers la psychose ou les états-limites. En effet comme le souligne P.-C. Racamier (1978)1 la perversion notamment narcissique peut être un revers de la schizophrénie, de la paranoïa ou encore de la psychose maniaco-dépressive. Chaque patient organise donc ses défenses perverses d'après le modèle de son conflit interne. Ainsi J.-P. Caillot et G. Decherf (1987)2 analysent la perversion narcissique chez le schizophrène comme un mode défensif de restitution équivalent au délire. [...]
[...] Ainsi le psychotique croit que l'autre fait partie de lui tandis que le pervers rend l'autre esclave de sa personne pour se faire croire qu'il fait partie de lui. Enfin la dernière clé d'une différence entre défense psychotique et perverse réside dans la mise en place de la problématique phallique. Un sujet pour qui la question du phallus se résume en termes d'être le phallus relève d'un fonctionnement plutôt psychotique ce qui fait écho au déni de la castration. Cependant pour le pervers qui sait quelque chose de cette castration la tâche est plus difficile c'est pourquoi comme nous l'avons déjà vu, pour lui l'enjeu phallique se situe plutôt du côté de l'avoir. [...]
[...] Un diagnostic différentiel rigoureux doit donc être effectué entre ces diverses pathologies pour pouvoir parler avec certitude de structure perverse chez un sujet. Cependant l'absence de structuration qui caractérise l'adolescence rend inutile ce travail différentiel entre différents types de structure. Concernant ces sujets il semble donc plus approprié de centrer cette démarche de discrimination sur les différents mécanismes de défense qu'ils utilisent. En effet en période d'adolescence le sujet met en place diverses stratégies défensives contre le traumatisme pubertaire qui peuvent être entre autres ceux de la perversion Racamier, P.-C. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture