Les questions de la différence entre les sexes et celle de l'identité sexuée ont été abordées par Freud, de manière conséquente, cependant, sa théorie suscite encore aujourd'hui de nombreuses discussions. Selon lui, la sexualité des êtres humains se manifeste au travers d'une « psycho sexualité », dans laquelle le masculin et le féminin s'opposent, se succèdent, s'emmêlent et se confondent jusqu'à composer « la bisexualité psychique », qui atteint son sommet dans « l'organisation œdipienne ».
[...] Les stades oral, anal et phallique en constituent les principaux stades. A cette phase infantile succède une phase de latence qui va permettre au processus d'organisation de la sexualité de s'achever à la puberté, grâce à l'accès à la génitalité et à la dissonance entre le masculin et le féminin. Pour accéder à la féminité, la fillette doit passer du stade phallique du clitoris à celui du vagin. Elle doit également passer de « l'attachement préœdipien à la mère, à l'attachement au père ». [...]
[...] Or, la pensée c'est « la pensée de la différence » comme dirait Jacqueline Schaeffer . Nous ne partageons pas le même environnement culturel que celui de Freud en 1933, lors de la parution de « la Féminité », même si les questions soulevées par la différence des sexes et le mystère de la bisexualité soient encore d'actualité. Les travaux de Freud continuent de nous inspirer parce que l'intégration de la bisexualité psychique, en dépit de sa complexité, suggère aux hommes et aux femmes l'opportunité d'une ouverture à différentes relations. [...]
[...] L'anorexie efface « les caractères féminins du corps », dans une sorte de refus psychologique inconscient de la féminité. Freud, en 1937, désigne le « refus du féminin » comme « une part de cette grande énigme de la sexualité », comme un « roc d'origine », mais aussi comme une montagne sur laquelle viennent se fracasser les efforts thérapeutiques déployés. Le « refus du féminin » est le plus difficile à comprendre dans une logique sexuelle, parce que le sexe féminin de par son invisibilité, de par son secret, est porteur de toutes sortes de fantasmes. [...]
[...] En affirmant que la « libido » est uniquement masculine, Freud entrevoit la possible existence d'un jouir proprement féminin, qu'il ne prend en considération qu'après avoir compris l'importance, pour les filles, du rapport à la mère. Il n'y aurait donc pas de féminin sans castration, le sujet féminin renonce à la jouissance phallique et refoule sa sexualité soit en renforçant sa masculinité, soit en compensant par l'envie d'enfant, illustration de sa volonté de combler ce manque. La notion de renoncement phallique pouvant aussi conduire à l'inhibition sexuelle, voire à la névrose. [...]
[...] Les hommes et les femmes doivent renoncer au sexe opposé, ce qui établit leur plus « grande blessure narcissique ». « L'angoisse de castration » rassemble les appréhensions masculines sur leur organe sexuel externe et terriblement investi, alors que les femmes sont angoissées à l'idée d'égarer l'objet, dans la mesure où l'angoisse de castration féminine cible une altération de sa féminité, une dégradation de la relation à l'homme aimé et à son enfant. Les femmes sont ainsi bien plus dépendantes que les hommes des objets extérieurs, parce que leur anxiété est présente à chaque dispersion. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture