Médecine, psychothérapie, psychologie, Freud, psychanalyse, éthique, bonheur, quête du bonheur, responsabilité, nature humaine, analyste, analyse personnelle, analyse didactique, métapsychologie, désir, action, justification, rationalisation, Lacan, pensée psychologique, inconscient, conscient, morale, Moi, Ca, Surmoi, expérience tragique, compromis, émotions sexuelles, transfert, psychisme
Sigmund Freud mettait en garde les « amoureux » de la psychanalyse : « s'il en est parmi vous qui (…) désireraient entrer en contact permanent avec elle, non seulement je les en dissuaderais, mais je les mettrais directement en garde contre une pareille tentative ». Cette « impossibilité » de la psychanalyse (pour repenser ce passage) et cet avertissement sont conditionnés par certaines difficultés auxquelles se heurte la psychanalyse. Nous évoquerons un seul exemple, sans détailler les autres, où un trait prédominant est mis en lumière : la difficulté de l'enseignement de cette discipline dans la mesure où l'analyste ne travaille pas avec ce qui est « visible et palpable ». À l'opposé, par exemple, du professeur en médecine qui joue le rôle « d'un guide et d'un interprète qui vous accompagne comme à travers un musée », les analystes sont en contact direct avec les « objets » à acquérir par « une perception personnelle, la conviction de l'existence des nouveaux faits ».
[...] En prenant en considération que la tâche de la psychanalyse consiste en l'adaptation du sujet à la réalité qui est insupportable pour celui-ci, ce qui l'amène à la cure, nous viserons à cerner cette dialectique et son corrélat à cette tâche. Ensuite, la question de la responsabilité du psychothérapeute peut s'étayer par les apories et par les paradoxes intrinsèques à la nature humaine : son caractère est transposé sur le travail analytique, ce qui engendre pièges, entraves, dangers et difficultés. [...]
[...] Il est loisible de soulever une précision : l'acte analytique implique les deux acteurs - l'analyste et l'analysant. Le premier est un être humain comme le deuxième : « Les analystes sont des personnes qui ont appris à exercer un art défini et ont par ailleurs le droit d'être des hommes tout comme d'autres ». A priori, la cure est une rencontre entre deux Hommes. Cependant, pour que cet accompagnement soit productif, il est souhaitable que le psychanalyste ait quelques repères pour mener à bien la tâche analytique. [...]
[...] Nous pouvons supposer que le psychanalyste désire la « normalisation psychologique » du patient. Néanmoins, il y a un danger relatif à ce désir : le souhait de « guérir à tout prix » pourrait engendrer une projection narcissique inconsciente de la part de l'analyste . De plus, il y a quelque chose qui est corrélé à cette « normalisation » : l'orientation vers celle-ci s'est réduite à la « moralisation rationalisante ». À ce sujet, Lacan a remis en question cette tendance : « La perspective théorique et pratique de notre action doit-elle se réduire à l'idéal d'une harmonisation psychologique ? [...]
[...] Et c'est là, qu'ici est la confusion, dont je dois dire que nous voyons mal où elle conduit : « Seule l'intégrité de l'analyste et de la situation analytique peut nous rendre sauf de l'extinction de the unique dialogue, du dialogue unique entre l'analyste et l'analysé. ». La fermeture, dont parle Lacan, peut être mise en parallèle à la « coupure » en terme ouryien. J. Oury l'a liée au problème de la demande. Dans cette optique, l'analyste se réfère à la pensée lacanienne : « le comprendre est une sorte de sentiment d'adéquation que l'on peut éprouver vis-à-vis de l'analysé. Autrement dit, comme semble l'indiquer Lacan, c'est une réponse ( . ) à une demande du sujet en analyse. [...]
[...] Lacan, Le Séminaire, Livre VII, L'Ethique de la psychanalyse Pour embrayer la réflexion sur l'éthique de la psychanalyse, nous évoquerons le statut de la culture psychanalytique dans la société. La psychanalyse, comme la pensée psychologique et comme la technique, a fait l'objet de nombreux débats depuis sa naissance jusqu'à l'époque contemporaine. Les dernières discussions revêtaient, assez fréquemment, une tonalité négative : « La psychanalyse n'est plus le discours dominant aujourd'hui dans les sciences humaines, ni dans la culture. Sans pour autant s'en réjouir, elle devient plus marginale, plus souterraine ». [...]
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