Définition du harcèlement moral

Résumé du document

Le harcèlement moral consiste en une manipulation perverse, une malveillance gratuite. Les attaques perverses relèvent d'un procès inconscient de destruction psychologique, constitué d'agissements hostiles, évident ou caché, d'un ou de plusieurs individus sur un individu désigné. La perversité provient d'une froide rationalité combinée à une incapacité de considérer les autres comme des êtres humains. Elle naît de l'envie de quelque chose qu'autrui possède (accès à un milieu social, équilibre moral…). Souvent, l'entourage de la victime ne réagit pas à cause de la tolérance actuelle consistant à ne pas intervenir dans les actions et opinions d'autres personnes. Les pervers sont nocifs pour autrui, le terme renvoie clairement à la notion d'abus. On utilise les termes agresseurs et agressés car il s'agit d'une violence avérée même si elle est occulte, qui tend à s'attaquer à l'identité de l'autre, et à lui retirer toute individualité.

Extraits

[...] La haine révélée La violence perverse souterraine se met en place très progressivement. La haine et la volonté de destruction apparaissent franchement quand la victime donne l'impression à son agresseur de lui échapper. C'est le sentiment d'envie caractérisant la phase d'emprise qui se transforme alors en haine. L'agresseur a alors un comportement proche de la paranoïa: il attribue à sa victime une haine à son égard, une intentionnalité mauvaise et anticipe en agressant en premier. L'effet destructeur vient de la répétition d'agressions indirectes apparemment anodines mais continuelles. [...]

[...] III) Les situations concrètes de harcèlement La violence perverse dans un couple. Dans le couple, le mouvement pervers se met en place quand l'affectif fait défaut, ou bien lorsqu'il existe une trop grande proximité avec l'objet aimé. L'emprise est mise en place par un individu narcissique qui veut retenir son partenaire, le maintenir à disposition, mais aussi le paralyser en le mettant en position de flou et d'incertitude. Cela lui évite de s'engager dans une relation de couple qui lui fait peur car il craint que l'autre ne soit trop proche, ne vienne l'envahir. [...]

[...] Parfois, le harcèlement est lié à l'histoire personnelle des protagonistes. Lorsque la victime réagit et tente de se rebeller, la malveillance latente fait place à une hostilité déclarée: tous les moyens sont bons pour parvenir à une destruction morale (psychoterreur) de la victime, y compris la violence physique. Porter plainte est l'unique façon de mettre fin au processus. Certaines caractéristiques de l'entreprise peuvent favoriser ce proces: mauvaise définition des rôles, difficultés de communication, management autoritaire et générateur de stress. Le harcèlement des employés afin d'obtenir un meilleur rendement peut même être la méthode de management préconisée au sein d'une société, bien que les conséquences économiques soient en général négatives. [...]

[...] Description de la personnalité narcissique: le sujet fait preuve de comportements arrogants, est absorbé par des fantaisies de succès illimité et de pouvoir, a un besoin excessif d'être admiré, exploite et envie souvent les autres dans les relations interpersonnelles, manque d'empathie Ils sont incapables de ressentir une véritable tristesse ou d'être dépressifs: ces sentiments sont remplacés chez eux par le ressentiment ou la colère avec un désir de revanche et une rancune inflexible. L'individu narcissique est désubstantialisé, il ne souffre pas car son Moi est une structure vide. [...]

[...] Se soustraire au dialogue aggrave le conflit, qui est alors imputé à l'autre. Comme il n'y a pas de conflit ouvert, il n'y a pas de solution possible. Le discours de l'agresseur est paradoxal, composé d'un message explicite et d'un sous-entendu, dont l'agresseur nie l'existence. Il donne l'impression de détenir vérité en énonçant des propositions comme si elles étaient universellement vraies. Comme la victime affaiblie manque de confiance en elle, elle finit par adhérer à ce discours et abandonner tout esprit critique. [...]