Lacan, Ernst Kris, cure, acting-out, psychanalyse, situation clinique
Nous avons pu déterminer le contexte de ce travail par l'entremise d'une intervention d'Ernst Kris, psychanalyste d'origine viennoise, durant les Journées d'Hiver de l'Association américaine de psychanalyse ayant lieu à New York au mois de décembre 1948. Il y faisait état des lieux des résultats de ses travaux sur les conséquences d'ordre technique de l' « ego psychology » en deux parties qui sont la relation entre la théorie et la technique et l'exposition d'un cas pratique. Cet écrit évoque une manière dont Kris interprète la direction de la cure, étant une technique lacanienne, à travers le cas de l'homme aux cervelles fraîches pour illustrer l'acting-out.
[...] Il ne s'agit pas d'une restriction à l'analyse du « ça » mais d'un examen des stratégies de défense révolue et actuelle ainsi que de la manière dont le sujet réagira afin de trouver un accord entre lui et l'analyste. L'illustration de l'homme souhaitant une deuxième analyse avec Kris à la suite de celle de Melitta Schmideberg3 est illustrative. C'est un chercheur issu du CNRS ne parvenant à publier ses travaux car il est convaincu d'être un plagiaire et s'est créé un sentiment de culpabilité. A l'écouter, Kris conclut l'existence d'un désir de plagier, ou d'absorber, d'assimiler. Autrement dit, c'est chez l'autre que l'élément à plagier à absorber existe. [...]
[...] Cette incapacité de leur part conduit l'analyste à exercer son emprise sur l'analysant. Cela est contraire aux principes de la psychanalyse. En outre, en plus d'aller à l'encontre aux valeurs psychanalytiques, ils réduisent l'interprétation comme une manière de d'affirmer dont l'objectif est soit de guérir le patient, soit de l'adapter mieux à la société. La seconde topique freudienne évoquée plus haut est selon le point de vue de Lacan mal interprétée par les mêmes psychanalystes considérant l'arrivée d'un élément sain du « moi ». [...]
[...] La direction de la cure fonctionne par le biais de la mise en application de la « règle analytique » par l'analysé à partir des « directives ». Il ne serait pas possible d'ignorer la présence de ces dernières au fondement de la « situation analytique » en prenant comme prétexte que le sujet mettrait mieux en pratique ces directives sans recourir à sa pensée ni à sa réflexion. En nous basant d'abord sur une première communication, les directives dont il est question ici se présentent sous forme de consignes tenables jusqu'aux déclivités de leur énoncé. [...]
[...] Même si c'est de l'ordre de la pulsion orale devant être symbolisé évoquant une Bejahung, Kris fait entendre à l'oreille de l'homme une dénégation. Cette dernière réapparaît dans le réel du sujet sous l'image d' « absorption de cervelles fraîches ». [...]
[...] Il est question de cette chose dans le comportement du sujet qui se montre. Ce qui est très frappant ici est ce qui est « étranger au sujet ». Les éléments qui ont été exclus du symbolique surgissent dans le réel. Il s'agit d'un réel agi dans l'acting-out mais qui est ressenti et supporté dans l'hallucination. En réalité Lacan approuve l'acting-out comme l'équivalent d'un fait hallucinatoire de type délirant surgissant lorsqu'on symbolise avant terme, quand on aborde une chose dans l'ordre de la réalité et non dans le cadre symbolique. [...]
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