Derrière cette injonction apparemment évidente se posent les problèmes classiques de choix, de liberté et de responsabilité. Le choix suppose la décision, jamais une impulsion ou une spontanéité. Il renvoie donc à l'acte volontaire, acte par lequel je me détermine à agir.
Pour choisir, il faut préférer, mais préférer, est-ce sentir ou juger ? Dans le premier cas, la préférence équivaut à la tendance ou encore au désir ; dans le second cas, elle suppose la délibération et la réflexion.
[...] La véritable responsabilité n'est pas la responsabilité d'agir, mais la responsabilité d'être sujet de l'action. La responsabilité amène des contraintes à notre liberté, mais elle n'est pas une limite à notre liberté puisque nous nous imposons nos propres contraintes. Même si nous prenons conscience que nos choix ne sont pas aussi libres qu'il n'y paraît, nous pouvons au moins faire le choix d'en assumer la responsabilité. À défaut de faire le choix d'une liberté souvent illusoire, nous pouvons faire le choix d'une responsabilité assumée. [...]
[...] Nous ne savons plus être à l'écoute pour capter les messages qui pourraient nous aider à valider nos choix. Dans une récente étude américaine *Barry Schwarz du Département de psychologie du Collège Swarthmore, en Pennsylvanie, montre dont « l'accroissement des richesses et l'augmentation des possibilités de choix sont accompagnés d'une diminution de bien-être. » (Dans « Le paradoxe du choix : Comment la culture de l'abondance éloigne du bonheur »). Nous vivons en satisfaisant nos besoins, parce que nous sommes dans le besoin, dans la nécessité d'un système vivant de se nourrir et de se reproduire. [...]
[...] » Nous sommes projet avant d'être action et nous existons par l'action, tout est choix, y compris le fait de « choisir de ne pas choisir c'est encore faire un choix » nous dit Sartre. On peut se poser la question de la nature de ceux qui ne choisissent pas ? Hamlet est le modèle parfait de « l'indécis chronique » selon Jean Pierre Winter, psychanalyste, parce qu'il sait qu'il doit tuer son beau-père, et que cet acte l'exècre. Ce qui laisse penser que plus une personne est indécise, plus elle sait au fond d'elle-même, ce qu'elle doit faire. [...]
[...] Nous avons vu que si l'individu est considéré comme choix, alors il est responsable de tout ce qu'il fait. Cependant, il nous faut apporter un bémol, l'individu étant parfois déconcerté par rapport à ses agissements, il nous faut donc penser que ces agissements sont les siens sans qu'il en soit responsable En conclusion, si l'homme est incapable de répondre de tous ses actes, alors il ne peut donc pas être responsable de tout ce qu'il fait. Assumer la responsabilité de nos choix c'est accepter la part d'incontrôlable, c'est adapter ses réactions aux évènements, c'est assumer la responsabilité de ses choix au quotidien. [...]
[...] « Le moi n'est seulement pas maître dans sa propre maison » nous dit Freud au chapitre 18 de « l'introduction à la psychanalyse », le MOI ne règne pas, il gouverne ; la conscience n'est que l'infime partie émergée de l'iceberg qu'est l'inconscient, et le psychisme ne se réduit pas à la conscience. Aussi pour Freud, nous n'avons pas le choix de nos choix parce qu'ils nous sont imposés soit par l'inconscient, soit par le sur conscient. Notre moi pense être libre de choisir, mais il est toujours conditionné par le Surmoi : interdits sociétaux et parentaux, et par le Ca : désirs refoulés. Freud a pour cela élaboré une méthode de travail qui se base sur le fonctionnement de l'inconscient à savoir l'association libre et qui s'oppose à une réflexion logique. [...]
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