Dans notre société, où l'on assiste aujourd'hui, à une désacralisation du travail, au profit d'une société de temps libre (35 heures), on pourrait penser que la préretraite est une récompense et un repos bien mérité pour des personnes dans le cœur de l'âge.
En effet, selon BOULTE, c'est l'aspiration à la réduction du temps de travail, qui avait conduit nos parents en 1906 à manifester pour l'instauration d'un jour de repos par semaine, en 1936 pour les congés payés et les 40 heures hebdomadaire, et enfin en 1968, pour une quatrième semaine de congés payés.
Seulement, pour les 40 % de préretraités qui auraient aimé travailler encore, ce n'est pas la même réalité. Beaucoup ayant pris conscience de leur indésirabilité et que leur carrière était achevée, alors qu'il n'est pas encore question pour eux, d'handicap physique ou intellectuel.
En effet, l'allongement considérable de l'espérance de vie, permet aujourd'hui à un préretraité de bénéficier d'encore 25 ou 30 ans devant lui ; et il n'est pas question de se reposer pendant tout ce temps.
Ainsi, selon A.M. GUILLEMARD, "le droit au repos plus précoce octroyé aux travailleurs vieillissants, a été payé en retour, par une amputation de leur droit au travail. Leur sortie d'activité est souvent moins désirée qu'imposée.".
Aussi, de nombreux auteurs comme X. GAULLIER, ont conclu que la préretraite était dans la majorité des cas, vécue comme une mort sociale, pouvant entraîner une crise identitaire plus ou moins grave.
A partir de là, nous essaierons, à travers ce travail de recherche, de comprendre ce processus de crise identitaire chez les préretraités.
Nous analyserons dans un premier temps, la place qu'occupe le travail pour les individus, et ce qu'ils en retirent. Nous aborderons d'autre part, les processus identitaires, pour aboutir sur la notion de crise identitaire.
[...] Tout ce par quoi l'individu acquiert la reconnaissance de soi, et par là, celle des autres. CONCLUSION La mutation économique a fait évoluer les repères identitaires du modèle binaire : (Emploi - retraite(. Aujourd'hui, il n'est plus question de travailler pendant 40 ans, et de tout arrêter à un âge fixe et tardif, pour une retraite libératrice. Selon les sociologues, ce modèle avait l'avantage d'être un réducteur d'incertitude. En effet, chaque travailleur avait par là, un plan de carrière bien défini, et pouvait envisager sereinement la fin de sa vie professionnelle. [...]
[...] Selon LEVY-LEBOYER, l'expérience du travail par le fait qu'elle concède de préciser ses habiletés, et de lier des relations sociales, contribue au développement de l'identité. Aussi, il en déduira une signification psychologique du travail, selon deux variables : -variable statique : réalisation des intérêts individuels -variable dynamique : élaboration de l'image de soi. Ainsi, il apparaît que le travail serait une valeur centrale. Cependant, celle-ci est passée durant l'histoire, par de nombreuses évolutions. Historique De la Grèce Antique jusqu'au Moyen-Age, le travail était considéré comme un châtiment, une souffrance infligé aux esclaves ou, à ceux qui avaient péché. [...]
[...] Aussi, la conjointe, peut vivre la préretraite de son mari, comme une intrusion dans son espace de liberté. Avec la préretraite, J.G LEMAIRE affirme que le couple doit établir un compromis entre une forte demande affective du mari (du fait de sa perte de repères sociaux) et le désir de garder une certaine part de liberté. De plus, désormais il faut tout partager, et ce 24 heures sur 24 : l'espace de la maison, les tâches ménagères . D'autre part, il insiste sur le fait que l'homme préretraité, peut souffrir d'une dévalorisation à ses yeux, et à ceux de sa femme. [...]
[...] D'autres personnes se redécouvrent, et s'avèrent être de véritables artistes (peinture, bricolage . Ces talents non-exploités jusque là, resurgissent, et permettent par là, au préretraité, de se réapproprier ses intérêts personnels, parfois atrophiés par le poids du travail. Enfin, on assiste également à un déploiement considérable de l'engagement volontaire de la part des préretraités. Nombreux sont ceux qui président des associations, ou aident leur prochain. Selon L. DUJARDIN, " l'homme ne doit plus être défini par sa seule activité professionnelle ( . [...]
[...] L'identité est un mélange d'individuel et de social. DUBAR insiste sur la dualité de l'identité. Pour lui, le et le sont indissociables, puisque ( l'identité pour soi, est corrélative d'autrui et de sa reconnaissance(. Ainsi, l'identité sociale, est la somme de tous les rapports d'acceptation ou d'exclusion par rapport aux groupes constitutifs, dans une société. Il souligne également, le fait que l'identité ne soit jamais vraiment acquise, car elle est le produit de nos différentes socialisations, telles l'école, la formation, l'emploi . [...]
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