Dans les couples actuels, l'exigence d'intimité est grande. Il est demandé au couple de fournir l'ensemble de ce qui est objet de désir sur le plan affectif, l'amour- passion, l'amour- tendresse, l'amitié, la connivence intellectuelle, le partage du travail, l'éducation en commun des enfants, à quoi s'ajoute encore non plus l'ancienne obligation sexuelle mais l'obligation de jouissance.
Ainsi le couple semble être une structure complexe et par conséquent difficile à comprendre. On peut alors se demander comment choisissons-nous notre conjoint : est-ce un pur hasard ou un choix guidé par l'inconscient ? Qu'est ce qui fait que nous allons nous orienter vers tel ou tel individu ? Quels sont les rôles joués par l'entourage et plus précisément les parents, la famille ? Quels processus sont mis en jeu dans la structuration du couple ? Que se passe-il au moment des crises, quels sont les processus qui les sous-tendent, les engendre et comment les surmonter ? Bref, quelle est la psychologie du couple, de la rencontre à son évolution ? Tant de questions auxquelles nous tenterons de répondre ici
[...] Dans l'état amoureux la relation à l'Objet d'amour, à cette phase constitutive surtout, est susceptible d'absorber les énergies liées aux représentations des pulsions partielles. Un des exemples des plus remarquable est l'utilisation des tendances masochistes. Dans l'état amoureux, et surtout à sa phase initiale, l'intense érotisation permet de réorienter l'ensemble de ses désirs vers l'Objet dans un cadre relationnel précis. Certains amoureux qui, grâce à de bonnes défenses, étaient capable de réprimer leur pulsion masochiste, voient ces dernières réapparaître, mais dotées d'un dynamisme nouveau et érotisé, cette fois sans réactions défensives du Sujet qui les utilise érotiquement dans sa relation à l'Objet d'amour. [...]
[...] Beaucoup d'éléments du quotidien sont souvent alourdis par ce poids mythique qui nous dépasse et engendre des conflits rarement anodins parce qu'ils touchent au fondement même de notre identité. Pour avoir le sentiment d'appartenir à un couple, il faut donc tisser ensemble et avec souplesse un mythe conjugal. Autour de quoi le mythe conjugal se forme-t-il ? Qu'est ce qui le forge et le nourrit ? Cela commence souvent autour de la rencontre. Ce qui pourrait paraître tout à fait anodin pour le commun des mortels prend, pour le couple, un aspect mythique. [...]
[...] Ainsi il y a une sorte de mécanisme de répétition par lequel le Sujet tend à reproduire un certain type de relation. Le partenaire n'est pas seulement choisit pour sa ressemblance ou son opposition à telle figure parentale, il faut ajouter un autre élément : le type d'interrelation Sujet- Objet est référé au type d'interrelation du couple parental. Référence qui peut être là aussi positive ou négative, mais le plus souvent marquée d'ambivalence. Il y a rarement reproduction pure et simple du modèle parental original, l'époque actuelle et les expériences successives permettent une relative distanciation par rapport aux modèles parentaux mais ils restent quand même la référence de base. [...]
[...] Ce besoin d'appartenance est souvent à l'origine de la constitution des couples. On ne désire pas seulement créer un couple par choix, à cause d'une rencontre, mais aussi et surtout parce qu'on est en train de vivre un moment creux, un moment de dés- appartenance Le couple vit et construit une histoire progressivement par différentes étapes et on peut retrouver de grandes similitudes avec celles du développement psychoaffectif de l'enfant auquel peut se superposer la construction du couple. Le couple comme fondateur d'une famille est un ensemble de deux personnes qui s'unissent dans une intention de durée. [...]
[...] Il s'agit d'un processus général et commun avec ses conséquences positives et négatives sur l'évolution de chaque partenaire, et ses conséquences positives pour la structuration du couple, au moment du choix. Tout se passe comme si l'inconscient de chaque individu percevait, dans l'inconscient de l'autre, une série de conflits intérieurs. Si ces conflits sont pour une part analogues aux siens propres, et qu'ils ressentent chez l'autre une manière différente d'y réagir, l'individu se trouve alors puissamment attiré vers cet autre, avec une forte chance de réciprocité. [...]
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