Avant tout, il convient de préciser d'emblée que l'objet de ce travail n'est nullement de prétendre dresser un panorama complet des différentes approches et théories du corps car cette tâche est évidemment impossible à effectuer sérieusement dans les quelques pages de ce dossier... L'une des difficultés majeure de l'étude du corps tient notamment en la pluridisciplinarité de ce référant - pour le moins ambigu, comme nous allons le voir- situé à la croisée de la psychanalyse, la phénoménologie, l'ethnologie, l'histoire, l'économie, la sociologie etc.
Par cette implication dans de nombreuses thématiques et disciplines et par les questions cruciales souvent très contemporaines qu'il soulève, cet objet d'étude qu'est le «corps» attise l'envie de l'étudiante que je suis de tenter malgré tout d'en présenter quelques aspects importants, sélectionnés de façon subjective certes, mais qui se veulent être sources de réflexion ou pistes de recherches pour l'avenir…
Pour ce faire, nous commencerons par donner un bref aperçu des recherches en anthropologie du corps, en nous appuyant notamment sur les œuvres de David Le Breton, spécialiste en la matière et auteur de nombreux ouvrages foisonnant d'informations. L'apport des travaux d'historiens et sociologues est également à prendre en compte dans ce cadre, où le corps n'est pas un fait donné, mais un objet en évolution à travers les sociétés mais évidemment aussi à travers le temps.
A la suite de ce parcours pluridisciplinaire, qui se veut plus introductif qu'analytique proprement dit, nous pourrons nous interroger sur la place du corps dans nos sociétés contemporaines et ouvrir un débat pour le moins passionnant et actuel.
[...] A la suite de ce parcours pluridisciplinaire, qui se veut plus introductif qu'analytique proprement dit, nous pourrons nous interroger sur la place du corps dans nos sociétés contemporaines et ouvrir un débat pour le moins passionnant et actuel. Anthropologie du corps Le corps est d'abord un objet aussi évident qu'impénétrable et donc finalement renvoie à une fausse évidence . Paradoxal ? Pas tant que cela, lorsqu'on songe à la façon dont au quotidien chaque individu évolue sans avoir une conscience très nette de sa corporéité alors que pourtant toute action passe forcément par le corps. [...]
[...] Le corps est ici appréhendé dans sa dimension sociale et politique, objet manipulé par le pouvoir. Son analyse s'appuie essentiellement sur le statut des prisonniers, mais peut trouver facilement une extension, exploitée d'ailleurs largement par la science- fiction, imaginant des dictatures basées sur le contrôle des populations (le Big Brother de 1984 d'Orwell, écrit en 1948, par exemple). En outre, Foucault souligne le statut particulier du corps dans les discours, objet d'une surveillance et d'un contrôle permanent, le corps change de statut entre l'Age Classique et l'époque contemporaine Voulant faire une histoire de la sexualité dans ses derniers livres, il établit ainsi comment le rapport à son propre corps suppose une connaissance des types de discours qui prétendent aborder - de façon inégalement avouée - la sexualité On retiendra, malgré la brièveté de notre propos sur l'histoire du corps, sur laquelle il y aurait tant à dire, que les représentations et discours sur le corps dépendent des sociétés dans lesquelles ils s'inscrivent. [...]
[...] Notons que la dépersonnalisation schizophrène est tout à fait différente : elle touche à la cohésion corporelle (signe du miroir), l'identité, la conscience du moi psychique et l'intimité de la personne, témoignant du délabrement et du morcellement du sujet qui se dissocie[20]. L'expérience de la dépersonnalisation a été une source féconde pour la littérature fantastique, et Freud nous en offre un aperçu dans son Inquiétante étrangeté , où apparaît la figure troublante du double, signant à la fois le retour du familier et de l'étranger. L'impression d'« inquiétant (il est intéressant d'ailleurs d'analyser l'étymologie paradoxale du terme allemand Unheimlich . ) vient de ce lieu instable de l'entre-deux de la reconnaissance, d'un moment de vacillement où quelque chose échappe et revient. [...]
[...] Il ne peut dès lors que penser logiquement, que s'il ne ressent rien face à la personne, c'est que ce n'est pas elle malgré la ressemblance, mais un sosie. La psychopathologie foisonne de cas semblables à ceux cités ci-dessus, soulignant que le rapport à son propre corps et à celui d'autrui peut être le lieu d'enjeux majeurs et parfois douloureux. Certains expliquent la recrudescence actuelle de ce type de pathologie par l'influence de la culture médiatique qui fabriquerait des personnages sur-mesure qui représentent une perfection artificielle à laquelle les sujets tenteraient de ressembler. [...]
[...] L'inconscient est désormais aussi corporel. Bibliographie - APPELFELD Aharon, Histoire d'une vie, Editions de l'Oliver - BAUDRY P., Le corps extrême, Paris, L'Harmattan - BIANQUIS I., LE BRETON D.,MECHIN C., Usages culturels du corps, Paris, L'Harmattan, coll. Nouvelles Etudes Anthropologiques - BOLTANSKI L., Les usages sociaux du corps, Annales Paris, Colin - CORBIN A., J-J COURTINE, Histoire du corps, Tomes 1 et Paris, Le Seuil 2005 - ELIAS N., La civilisation des mœurs, Paris, Calmann-Lévy - FREUD S L'inquiétante étrangeté, (1919), Paris, Gallimard - FREUD S Trois essais sur la théorie sexuelle, (1905), Paris, Gallimard - FREUD S. [...]
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