La conservation de la substance, d'après Jean Piaget

Résumé du document

« L'intelligence consiste à construire des structures nouvelles, des formes, des pensées, des concepts. En ce sens, elle prolonge la vie qui est une perpétuelle reconstruction des formes. » (J. Piaget, Début du cours sur l'intelligence, Université de Genève, 1970.)
Jean Piaget, né en 1896, est le fils d'Arthur Piaget, professeur de littérature médiévale et de Rebecca James Jackson, il mourra en 1980. Piaget étudia la psychanalyse à Zurich et puis travailla à Paris, pendant une année en collaboration avec Alfred Binet sur les problèmes du développement de l'intelligence.
Sa théorie est donc fondée sur la notion de développement de l'enfant, celle-ci étant fondamentale. Elle est un ensemble d'étapes temporellement marquées qui conduisent l'organisme vivant d'un état primitif élémentaire à un état plus élaboré et plus complexe.
C'est pourquoi Piaget construit trois grandes structures à la fin desquelles l'enfant acquiert une notion propre à celle-ci, notamment la conservation.
La conservation, étant la capacité de dégager les aspects invariants de l'objet au travers des modifications qu'il subit, est acquise réellement à la fin de la structure de préparation et d'achèvement des opérations concrètes.

Nous avons décidé d'étudier la conservation de la substance. Il s'agit d'une des expériences que Piaget a réalisée sur des enfants âgés de 4 à 11 ans et qui lui a permis d'étoffer sa théorie du développement de l'intelligence chez l'enfant. Ainsi, avec Inhelder, ils publient le Développement des quantités physiques chez l'enfant en 1941.
C'est donc à partir de cela que nous avons voulu voir si sa théorie n'avait pas évolué. En effet, en 2009, presque 70 ans après la publication de leur ouvrage, on peut se demander si l'enfant ne devient pas conservant plus précocement.

Extraits

[...] La même question est alors posée à l'enfant. Enfin, l'expérimentateur effectue de nouveau la boule à partir de la galette, puis la découpe en petites boulettes. On demande alors une nouvelle fois à l'enfant s'il y a pareil, plus ou moins dans la boule que dans les petites boulettes. Pour mener cette expérience, nous avons choisi trois garçons pour éviter tout effet de sexe. Le cadet étant âgé de 5 ans, le second de 9 ans et l'aîné de 12 ans. [...]

[...] Mélanie : Bien une boule, en pâte à modeler comme tu veux. M : OK! ( Le sujet M s'applique. ) M : Une boule bien ronde? Mélanie : Comme tu veux, ne t'embête pas trop non plus. ( M la montre. ) Mélanie : Voilà, elle est bien là , pose-la. M : Et l'autre aussi? Mélanie : Oui. ( M s'applique et la pose. ) Mélanie : Voilà alors maintenant, tu vas me dire si dans les deux boules il y a la même quantité? [...]

[...] ) Ça sent encore dans les mains. ( Il finit de faire la boule et la pose à côté de l'autre. ) Voilà. Daniel : Voilà deux boules, donc là tu vois, tu es d'accord avec moi, deux boules, c'est les mêmes. C'est deux boules. ( Le sujet C hoche la tête pour dire oui. ) Daniel : Voilà, d'accord. Donc maintenant celle-là on va la garder et avec celle-là ( Avec l'autre. ) je vais faire un boudin . [...]

[...] Cette définition repose sur cette approche biologique. Piaget partage une perspective épistémologique avec Baldwin sur le développement des processus cognitifs chez l'enfant. On définit l'épistémologie comme une discipline philosophique dont l'objet consiste à soumettre à un examen critique les principes, les hypothèses et les résultats des disciplines scientifiques, à déterminer leur valeur logique et leur portée objective. Pour parvenir à cette analyse, Piaget fonde une épistémologie qu'il qualifie de génétique parce qu'elle utilise les données expérimentales de la psychologie de l'enfant dans le but de décrire les mécanismes qui constituent la source même des diverses variétés de connaissance. [...]

[...] ) Et voilà, alors maintenant, est ce que tu crois que dans toutes les petites boules là, en tout, ça fait pareil qu'avec la grosse, ça fait moins, ou si ça fait plus? M : Ben toujours pareil moi je dis. Mélanie : Ça fait toujours pareil, tu en es bien sûr? M : ( Sans réfléchir. ) Ouais ouais ouais. Mélanie : D'accord. Et ben voilà, c'était juste ça qu'on voulait te demander. IV. Résultats Le sujet F. a répondu à chaque question très vite, sans hésiter. Il était sûr de ses choix, il ne sait jamais repris. [...]