Hésitation, juge omniprésent, scrupules, bonne conscience, lucide
La conscience, selon Alain, est synonyme d'hésitation. Il s'agit d'un juge omniprésent, qui se manifeste à chaque doute, conflit entre soi et soi, et qui nous donne des scrupules. Elle est également synonyme de choix. Ainsi les hommes la prennent-ils en compte lorsqu'ils ont un décision à faire, prenant en compte leur conscience dans la réalisation de ce choix. La conscience est-elle alors un obstacle à l'action et à la liberté ? Peut-elle servir de guide ?Et est-elle vraiment toujours présente ? Dans une première partie nous verrons en quoi elle peut-être un obstacle à l'action, puis nous verrons que cependant elle n'est pas toujours présente, enfin nous montrerons en quoi elle peut être une condition de la liberté et pousser à l'action.
[...] Il s'agit de refuser d'être lucide. Mais il existe également le fait d'être tout à fait conscient de ses actes, de leurs conséquences, de les accepter, mais de décider d'ignorer totalement sa conscience morale. De cette manière, l'Homme pourra réaliser les pires choses imaginables, puisqu'il ne prendra plus en compte les interdictions de son juge intérieur. Il peut alors en venir à réaliser des actes gratuits, mauvais, sans raisons particulières, et cela peut même devenir un plaisir. L'exemple le plus souvent utilisé pour illustrer cet aspect est le roman Acte gratuit de André Gide, dans lequel un homme tue un vieillard : son seul obstacle est la peur que quelqu'un le voie ou non. [...]
[...] La conscience peut-être un facteur qui nous pousse à agir, et à agir correctement. Selon Descartes, lorsque l'on a conscience des conditions de son choix, et une parfaite connaissance de ce qui est bien, on ne se retrouve jamais dans une situation d'indifférence par rapport à l'une ou l'autre des possibilités du choix, qui nous rendrait le choix difficile. Le manque de conscience mènerait à laisser le hasard choisir, en faisant un jeu de hasard par exemple, comme tirer au sort. [...]
[...] Attention, parfois, ce n'est pas la conscience morale qui l'empêche d'agir, mais la honte. En effet, il ne s'agit pas là de la peur de mal se comporter soi-même, mais plutôt de la peur de la représentation qu'autrui aura en jugeant l'action qu'il a accomplie. Il est alors hypocrite, et c'est faire preuve de mauvaise foi au sens de Sartre, Rousseau ou bien encore Kant de parler d'avoir agi pour avoir bonne conscience. (En effet, tous trois s'accordent pour dire qu'il n'y a pas de bonne conscience Mais la conscience n'est pas continuellement en action : il existe des situations dans lesquelles l'Homme perd conscience de ce qu'il fait, ou bien peut décider de ne pas la prendre en compte. [...]
[...] Selon Kant, la conscience est intégrée à l'Homme et agit comme un tribunal intime qui le juge lui-même et le torture continuellement. Si l'on réalise un mauvais acte, elle ne cesse de nous le rappeler en continu, même si l'on peut essayer de l'ignorer ou de se distraire, il est toutefois impossible de ne pas l'entendre. Ainsi, par peur de ressentir cette culpabilité donnée par leur mauvaise conscience, les Hommes vont s'abstenir d'agir: ils sont tenus au respect par leur conscience. [...]
[...] Il n'aura conscience de faire cet acte pendant qu'il le fait que s'il rencontre un obstacle à sa réalisation ; Bergson parle ici d'automatisme : dans l'habitude, la conscience est endormie. Lorsque ce n'est pas le cas, il est possible pour l'Homme de l'ignorer délibérément : il peut faire preuve de ce que Sartre appelle la mauvaise foi : il s'agit de refuser de prendre conscience de la réalité car on ne veut pas l'accepter, se mentir à soi-même pour continuer à agir comme on le souhaite, bien qu'au fond on sache que l'on est dans l'erreur. [...]
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