La caractérisation de l'individu comme être social apparaît de manière explicite avec Auguste Comte (1798-1857). Son but est l'étude de l'être social dans son ensemble ; voilà pourquoi il essaie de fonder une connaissance de l'homme sur sa manière d'être en société. Pour lui, l'homme est aussi façonné par la société dans laquelle il se trouve. Désormais, il ne s'agit plus d'un homme isolé, mais d'un homme enraciné dans un groupe plus ou moins organisé, qui sera l'objet de la nouvelle science.
Mais c'est véritablement avec Tarde (1903) et Le Bon (1895) que nous assistons à un réel développement de la psychologie sociale. C'est d'ailleurs à Tarde que l'on doit le terme même de la psychologie sociale. L'intérêt de la conception est de présenter des facteurs psychologiques pour analyser des phénomènes étudiés jusqu'alors par la sociologie. Le sens même du terme psychologie sociale est relativement étroit pour cet auteur qui ne s'intéresse pas à l'individu comme tel, mais simplement dans la mesure ou, dans son comportement, apparaissent des déterminations sociales. Autrement dit, ce sont surtout le groupe, les institutions, qu'il analyse, mais tant qu'ils sont composés par des individus. Dans ses recherches, Tarde apparaît comme un précurseur des études sur les mécanismes essentiels en psychologie sociale comme les opinions et les attitudes. Il étudie les aspects cognitifs et affectifs de la personnalité, en montrant qu'ils constituent les forces mêmes de la vie sociale. Il définit le concept d'imitation comme un processus fondamental de la réalité sociale, en montrant son caractère dynamique et sélectif, qui préfigure déjà l'importance du concept d'influence dans les études ultérieures.
C'est Le Bon qui abordera une situation collective essentielle : la foule. Pour lui, "la foule psychologique est un être provisoire composé d'éléments hétérogènes pour un instant soudés, absolument comme les cellules d'un corps vivant forment, par leur réunion, un corps manifestant des caractères fort différents de ceux de chacune de ses cellules possédées. Cette foule dote donc les individus d'une sorte d'âme collective qui les fait sentir, penser et agir d'une façon tout à fait différente de celle dont sentirait et agirait chacun d'eux isolément".
[...] Elle montre l'importance de la distance sociale : il n'y a pas de rapport sans distance. Ainsi, être en relation, c'est montrer que nous sommes confrontés en permanence a ce qui nous différencie biologiquement, physiquement, socialement, culturellement. Tout rapport est considéré comme un processus dynamique qui est partie intégrante de la structure sociale. Dans cette perspective, l'objet de la psychologie sociale est l'ensemble des rapports sociaux par lesquels les individus se trouvent non seulement déterminés de l'extérieur par leurs relations, mais aussi au-dedans d'eux- mêmes. [...]
[...] Dans cette perspective, ce sont les constructions mentales qui influencent les conduites et leur intérêt est de saisir les effets produits sur l'activité sociale. Dans ce sens, les perceptions sociales, les opinions ou les préjugés en tant que processus mentaux positifs ou négatifs façonnent les relations sociales Les théories phénoménologiques On peut les définir comme une approche systématique pour observer et décrire les caractéristiques essentielles des événements tels qu'ils se présentent à nous. Elles cherchent par principe à dégager ce qu'il y a de général dans les conduites, d'indépendant des contingences particulières pour les décrire en termes globaux. [...]
[...] A l'examen des résultats, apparaît souvent l'impression de fragilité de l'être dans le champ social. Ainsi, en manipulant des situations, les psychologues sociaux s'aperçoivent a quel point on peut, par la même occasion, manipuler les individus. Cette impression permet de se demander dans quelle mesure l'individu est à la merci de son environnement social et dans quelle mesure il peut y réagir en faisant usage d'une liberté individuelle. A partir des éléments énoncés précédemment, nous proposons la définition suivante : la psychologie sociale est l'étude des relations complexes existant entre les individus, les groupes, les institutions, dans une société donnée; ce système de relations est déterminé non seulement par des variables personnelles, mais par un champ social qui lui imprime une forme propre et donne lieu à des conduites caractérisées sur le plan socioculturel. [...]
[...] Elle confère au fonctionnement social et aux conduites un caractère ambigu. La psychologie sociale est, en ce sens, une interprétation de l'ambiguïté sociale créée par la complexité de ces processus Les principales orientations théoriques Nous avons vu que la psychologie sociale s'est formée à partir d'analyses qui ont pris tantôt les phénomènes psychologiques, tantôt les phénomènes sociaux, comme éléments explicatifs de la réalité. Nous allons maintenant mettre en évidence les orientations théoriques autour desquelles elle s'articule Les théories béhavioristes En psychologie sociale, un ensemble d'approches partent du postulat que les mécanismes qui président à la vie sociale sont rationnels. [...]
[...] Elle est une science du contenant et non du contenu, une science des formes et non des significations. Elle demande l'adoption de ce que l'on appelle la naïveté disciplinaire, ou encore "l'observation naïve", c'est-à-dire la suspension volontaire de tous les postulats implicites ou explicites qui peuvent biaiser l'observation Cette attitude invoque le refus de la signification apparente au profit de la forme perçue, le refus du contenu au profit du contenant. De cet ensemble d'opérations se dégage la notion de "phénomène", défini comme un tout organisé dont on met provisoirement entre parenthèses les fonctions particulières. [...]
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