Selon Rozin et Fallon (1985), le dégoût peut être défini comme la « répulsion de l'individu lors d'une incorporation orale d'une substance offensive ». Pour Angyal (1941), le dégoût est « la répulsion à l'idée de l'incorporation (buccale) d'un objet agressif. Cet objet a des propriétés contaminantes ; s'il touche un aliment par ailleurs acceptable, il rend ce dernier inacceptable ». Selon Rozin (1990), le dégoût apparaît chez l'enfant entre l'âge de 5 et 8 ans. Le dégoût est donc un sentiment primitif qui nous protège de certains produits nous paraissant désagréables. La notion de dégoût n'est pas innée et apparaît dans le cadre social. En effet, sans son entourage familial, l'enfant ne développera pas ce sentiment. Ainsi, les enfants ayant le syndrome de Kaspar Hauser et qui ont grandi seuls dans la nature ne connaissent pas ce sentiment.
[...] Il semble naturel que les Occidentaux ne se prêtent pas aisément à la consommation de chien ou de chat dans la mesure où ces animaux sont domestiqués ; ils font dès lors partie intégrante de la famille. Rozin, Millman et Nemeroff (1986) et Rozin et Fallon (1987) ont mis en exergue que l'ingestion d'aliments considérés comme inacceptables à la consommation (exemple : le rat, le ver de terre) ou l'incorporation de substances dégoutantes engendrent une réaction de rejet. Notons que le domaine du dégoût alimentaire s'inscrit également dans le concept de pensée magique. [...]
[...] En effet, une personne peut être totalement dégoutée par un aliment mais ne trouvera pas son égal dans l'attraction qu'elle pourra avoir pour un autre aliment. Notons également que plus le contact sera intime, plus l'intensité du dégoût va augmenter. Ainsi, un contact cutané sera perçu comme moins dégoutant qu'un contact buccal ou qu'une ingestion. L'incorporation d'un objet ou d'une substance est donc le paroxysme du dégoût. Toutefois, il reste difficile d'expliquer les raisons des réactions négatives face aux produits perçus comme dégoutants. [...]
[...] C'est la simple idée qu'il y ait eu un contact qui suffit à rendre dégoutant l'aliment. Par exemple, l'idée même de savoir qu'un étranger (exemple : un cuisinier) a fait tomber un cheveu ou un poil dans le met que l'on déguste peut engendrer un sentiment de dégoût plusieurs semaines après. Notons que les femmes ont généralement une réaction plus intense et plus rapide face au dégoût. Une des explications peut être qu'elles sont porteuses de la responsabilité liée à la perpétuation de l'espèce humaine ainsi qu'à la protection des enfants. [...]
[...] Le dégoût est un phénomène qui se retrouve souvent dans le domaine alimentaire. En effet, certains aliments peuvent être rejetés d'emblée par un individu. Selon Rozin (1995), il existe trois types de motivation qui font que l'on rejette un aliment. Tout d'abord, la motivation peut être d'ordre sensoriel-affectif : l'acceptation ou le rejet d'un aliment est basé sur ses qualités sensorielles comme l'odeur, le goût Ensuite, la motivation peut porter sur des conséquences imaginées de l'ingestion de l'aliment dégoutant tel que des propriétés nocives. [...]
[...] Le dégoût : les produits perçus comme dégoutants font également l'objet d'un rejet basé sur des raisons idéelles. Néanmoins, a contrario des substances incongrues, les produits dégoutants sont perçus comme toxiques pour le corps. Le domaine alimentaire est très présent dans l'étude de la notion de dégoût. En effet, la réticence la plus extrême à ingérer un aliment est occasionnée par la présence d'un sentiment de dégoût. Selon Rozin et Fallon (1987), le dégoût concerne tous les aliments provenant des animaux. [...]
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