Problème du bégaiement chez l'enfant, tension, développement de l'enfant, prise de conscience, langage, relations interpersonnelles, psychonévroses, pulsions agressives, théorie sociopsychologique de Westrich, difficultés d'expression
Le bégaiement touche 5% des enfants. Il peut s'agir d'un signe de tension témoignant d'un déséquilibre dans le développement qui apparaît principalement chez l'enfant entre 2 et 5 ans. À cette période, l'enfant prend conscience de son unité par le langage. Il commence véritablement à se différencier de son entourage lors de relations interpersonnelles.
[...] Les difficultés d'expression n'aident pas l'enfant à avoir de bonnes relations. Dès lors entre le vécu du sujet et la réaction de son entourage s'installe une relation conflictuelle qui peut aggraver davantage le symptôme. Notons que le bègue qui parle seul ne bégaye pas. Il n'y à l'heure actuelle, rien qui définit avec certitude la cause du bégaiement. Elle est probablement d'origine plurifactorielle. On peut aussi parler de facteurs des « 3P » (prédisposant, précipitant et pérennisant). Il peut s'agir de facteur neurologique, mais aussi génétique. [...]
[...] Comment comprenez-vous le problème du bégaiement chez l'enfant ? I. Constat Le bégaiement touche des enfants. Il peut s'agir d'un signe de tension témoignant d'un déséquilibre dans le développement qui apparait principalement chez l'enfant entre 2 et 5 ans. À cette période, l'enfant prend conscience de son unité par le langage. Il commence véritablement à se différencier de son entourage lors de relations interpersonnelles. II. Les causes possibles Les psychiatres et psychanalystes se sont penchés sur la personnalité du bègue et ont classifié le bégaiement parmi les psychonévroses. [...]
[...] La même chose se produit lors du bégaiement : ne pas parler revient à refouler son désir, ses pulsions. L'enfant se crée une angoisse qui se manifeste à l'échelle orale sur un mode anal : il se retient de dire les choses, d'expulser une colère, une agressivité. « Pour Ajuriaguerra, le bégaiement est une restructuration de la vie relationnelle et il devient mécanisme de défense s'il devient chargé d'angoisse, utilisé pour lutter contre l'angoisse. ( ) À dire et ne pas dire dans un même temps, le bègue déplace une difficulté affective, qu'il a peur de ses propres pulsions agressives. »[1] Par le bégaiement, l'enfant réfrène de manière inconsciente ce qui pourrait être dit avec agressivité, et par volonté de garder la parole en soi pour ne pas risquer de détruire l'autre et soi-même (comme de garder sa mère à l'intérieur de soi, le boudin fécal signifiant l'objet « mère », ce qui revient au stade anal de Freud). [...]
[...] La mère ayant un comportement souvent narcissique, infantile, avec une charge inconsciente de culpabilité et d'agressivité. Le père y est décrit comme absent ou démissionnaire. Un enfant qui a connu des moments d'insécurité affective, réels ou imaginaires, peut avoir des difficultés à mettre des mots sur des ressentis non identifiés s'il n'a pas trouvé dans le langage (celui de sa mère) la possibilité de se rassurer. Angoissé, il peut se mettre à bégayer. Pour conclure, il est important de comprendre l'environnement socioaffectif de l'enfant et ses traumatismes pour mieux saisir son problème de bégaiement. [...]
[...] « Pour Dolto, le bégaiement est oral. Si quelqu'un bégaie de la voix, c'est justement pour ne pas être bégayant du sexe. C'est une compensation. C'est recevoir la castration d'un côté pour ne pas l'avoir d'un autre. »[2] Ajoutons aux causes du bégaiement les exigences de l'enfant envers lui-même (souhaitant ressembler par exemple à son grand frère sans en avoir encore les capacités), la pression temporelle (les parents pressent l'enfant dans toutes leurs activités), ou encore un évènement déclencheur (déménagement, naissance, deuil, absence proche, école, etc.). [...]
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