Comportement d'achat, panique, Covid-19, Michel-Louis Rouquette, pleine responsabilité, attribution sociale, Fritz Heider, stéréotype, Henri Tajfel, Bernard Lickel, Donald Campbell, processus de comparaison, contexte d'incertitude, rumeur, catégorisation sociale, crise sanitaire, psychologie sociale
Le contexte de crise sanitaire actuelle accentue de nombreux concepts en jeu dans le comportement social des individus. Nous avons pu voir passer dans différents médias dès le début de la pandémie des photos et des vidéos des rayons de supermarchés vides. Plus encore, étaient diffusées des images de comportements violents comme des personnes s'agressant physiquement et verbalement pour des produits. Le premier réflexe des médias et des individus face à ces comportements a été d'émettre un jugement sans appel. Lors d'une émission sur France Inter, plusieurs personnes ont exprimé leur profond "dégoût" de la nature humaine, se plaignant de l'égoïsme, de l'irrationalité ou encore de la bêtise qu'ils percevaient dans ces attitudes.
S'arrêter à ces condamnations serait manquer la logique propre de ces conduites qui prennent sens dans un certain environnement social. Cette pensée, qualifiée de "sociale", a été définie par Michel-Louis Rouquette en 1973 en ce qu'elle "prend pour objets privilégiés les 'autres', les relations entre les individus, les thèmes et les croyances du domaine collectif". Cette dernière adopte plusieurs formes telles que l'attribution causale, les stéréotypes, la catégorisation, ou encore les représentations sociales.
[...] Ici, nous sommes tous touchés par cette crise sanitaire. Enfin, la source de la rumeur est garante de véracité : les médias, les réseaux sociaux, ou encore l'entourage qui diffusent des vidéos sont perçus comme des sources sérieuses. Rouquette souligne en 2000 à propos de la rumeur que « La crédibilité de cette information lui vient d'une adéquation avec un système de représentation préexistant ». Autrement dit, la rumeur se propage dans un public bien précis. Actuellement, on peut faire l'hypothèse que la perte de confiance dans le gouvernement dans sa gestion de la crise a permis à ces rumeurs de se développer. [...]
[...] Cette dernière adopte plusieurs formes telles l'attribution causale, les stéréotypes, la catégorisation, ou encore les représentations sociales. Nous allons expliquer ces comportements d'achat de panique à l'aide de cette pensée sociale. Pour commencer, nous étudierons l'attribution causale, puis le phénomène de rumeur et pour finir, la catégorisation sociale et les stéréotypes. La pleine responsabilité de l'individu: l'attribution causale On attribue plus facilement des causes internes que des causes externes lorsque nous observons les actions de nos congénères. C'est ce que Fritz Heider a mis en lumière avec sa théorie de l'attribution causale en 1958. [...]
[...] L. (2000). Rumeurs et phénomènes de masse. Psychologie sociale, pp. 329-339. TAJFEL, H., BILLIG, M. G., & BUNDY, R. P. (1971). Social categorization and intergroup behaviour. European journal of social psychology,1(2),pp.149-178. [...]
[...] En réalité, nous ne savons rien de la situation. Dans le premier cas, l'individu fait peut-être des courses pour des voisins vulnérables. Dans le second cas, il est possible que la personne soit contrainte de rationner ses dépenses en raison d'un budget modeste. L'« hystérie collective » dans les supermarchés : La rumeur de pénurie Les contenus circulant dans les médias ont créé la rumeur d'une pénurie et engendré des achats de panique. Malgré les tentatives d'apaisement du gouvernement, ces dernières n'ont eu aucun effet. [...]
[...] Ces processus de comparaison permettent à l'individu de retirer une identité positive de son groupe. Ces différences perçues comme indépassables sont des traits stéréotypiques. Ils correspondent aux caractéristiques communément attribuées aux membres du groupe d'individus visé et agissent comme un filtre sur notre manière de percevoir le monde. Ici, on va inférer que les achats de panique et la pénurie touchent particulièrement les banlieues, en raison du caractère « indiscipliné » « agressif » « irrespectueux » qui définirait tous les habitants des banlieues. [...]
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