La problématique œdipienne apparaît plus ou moins structurante selon le type d'aménagement psychique du sujet.
Dans le cadre d'un fonctionnement névrotique, le passage par l'Œdipe introduit le sujet à la conflictualité interne marquée par l'angoisse de castration. La confrontation à la castration crée une faille narcissique qui fragilise ponctuellement l'enveloppe du sujet.
La reconnaissance de la différence des sexes issue de la reconnaissance de la castration détermine la problématique identificatoire, en termes de « en avoir ou pas ». La bisexualité psychique permet au sujet de s'identifier aux deux sexes, tandis que la nécessité de choisir constitue un point nodal du névrosé, entraînant la formation de compromis à travers une oscillation incessante entre les deux pôles.
[...] Le Rorschach laisse plus facilement apparaître la levée du refoulement, comme à l'enquête de la planche IV où la chauve- souris se transforme en oiseau de proie représentation phallique agressive, puis est aussitôt annulée. Dans la névrose, le Surmoi a également un rôle protecteur, proposant un cadre structurant pour le sujet. Les images parentales apparaissent donc tantôt interdictrices, comme à la planche 2 du TAT de Dorothée, mais également pourvoyeuses de soin, comme le montre la description de la mère planche 7GF se penche avec affection Le sujet peut alors nourrir des sentiments ambivalents envers chaque parent, dans le registre de la haine et de l'amour. [...]
[...] (2003). Nouveau manuel du TAT. Approche psychanalytique, 2e édition, Paris, Dunod. [...]
[...] Le protocole de D. est exemplaire à ce sujet, qui montre comment l'identification féminine est rejetée par le sujet, fortement dévalorisée, tandis que la position masculine, idéalisée, est cependant impossible à tenir. La différence des sexes et des générations conditionne le déploiement du conflit oedipien, caractérisé par des motions de désir envers le parent du sexe opposé et des mouvements de rivalité envers le parent du même sexe. Le traitement de la pl du TAT de Dorothée illustre très bien ce conflit, au sein d'un scénario triangulé, aboutissant à la réactivation de l'interdit de l'inceste : toutes les deux ont le même désir pour l'homme qui est là. [...]
[...] Le sujet présentant un fonctionnement limite traverse un conflit œdipien très violent du fait de son défaut de pare-excitation. Ainsi à la planche 2 de Harold, le désir sexuel envers la figure paternelle entraîne une attaque majeure par une imago maternelle persécutrice y a sa mère qui est très sournoise et qui la surveille La situation de rivalité est intenable et doit se solder par l'éviction d'un des deux personnages. L'importance des affects dépressifs à cette planche révèle l'extrême difficulté pour le sujet à renoncer à l'objet de désir oedipien. [...]
[...] Le caractère destructeur des figures parentales détermine une relation objectale dominée par l'angoisse d‘abandon. La perte de l'objet plonge le sujet dans une dépression narcissique sans issue (planche 3BM) La planche 13B de Harold met en lumière le refus d'aborder la position dépressive (situation de solitude) contre-investie d'emblée par les défenses maniaques là c'est un enfant qui est heureux La recherche d'étayage apparait comme le seul moyen de surmonter la perte, comme le met en lumière la planche 10, qui illustre très bien ce mouvement régressif à la relation primitive mère-bébé. [...]
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