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Jean Oury et François Tosquelles sont les fondateurs de la psychothérapie institutionnelle. Née dans le contexte compliqué de la Seconde Guerre mondiale, elle a contribué à la révolution pratique et idéologique relative à l'institution psychiatrique. Qui plus est, elle a porté à considérer autrement la folie qui n'est pour elle pas réduite à la biologie, à un processus déficitaire qu'il faut rééduquer ; elle est "une création chargée de sens touchant le coeur de l'homme dans son rapport à son être au monde et à sa liberté". La création de la clinique de la Borde par Oury a représenté un acte significatif dans ce sens. Exemple de la prise en charge de la souffre psychotique, elle sert toujours de référence. Il a développé nombre d'outils conceptuels.
[...] La gestion des activités s'effectue conjointement entre les membres de l'équipe institutionnelle et les patients. L'institution doit s'adapter à la singularité du patient et lui concéder l'assurance de pouvoir compter sur elle dans la durée. Nous avons évoqué la nécessité de proposer la possibilité de multi-investissements, toutefois ces activités ne doivent pas seulement occuper, mais avoir un sens thérapeutique. Le patient en tant qu'acteur de son soin sort de sa posture passive et devient un soignant de lui-même . Il est placé au cœur du processus de sa guérison. [...]
[...] De plus, Oury décrie la rapidité avec laquelle le schizophrène sort aujourd'hui de l'hospitalisation semaines), alors même que le soin nécessite une temporalité longue afin que la relation transférentielle et l'alliance thérapeutique se mettent en place avec le psychotique. Il s'agit d'appréhender le patient dans son individualité et non le rattacher à une grille, à une saisie informatique. Oury ne nie ni la genèse biologique de la schizophrénie ni l'effet des médicaments sur ses symptômes. Toutefois leurs effets ne sont pour autant pas miraculeux et ils ont bien souvent des effets secondaires. La psychothérapie institutionnelle s'appuie, quant à elle, sur la conception de l'aliénation mentale de la psychanalyse. [...]
[...] Les symptômes se traduisent par des illusions, interprétations et hallucinations. Cela devient son mode d'être et peut évoluer vers une logique de croyances bien articulées, ou peut aussi bien s'apparaître sous la forme de bouffées délirantes. Son système a une logique qui est ordonnée de telle sorte qu'elle aboutit à quelque chose qui n'apparaît pas comme dément. Lacan explique que chez le psychotique ce qui est rejeté provient de l'extérieur , c'est-à-dire qu'il ne reconnaît pas comme siennes, comme internes, les représentations qu'il réprime. [...]
[...] Il a pour fonction d'assurer la gestion de la vie quotidienne des institutions ou services psychiatriques. Il gère les dépenses et les achats des ateliers qu'il propose. Ce n'est donc plus là l'institution qui gère, mais ceux qui sont les principaux concernés par ces activités, autrement dit les patients et le personnel. C'est un mode d'indépendance hiérarchique vertical où les personnes concernées peuvent s'investir directement et en toute responsabilité. Pour Oury, c'est une des incarnations de la transversalité essentielle à cette forme de psychothérapie. [...]
[...] Moreno a par exemple créé le psychodrame comme nouvelle approche thérapeutique. Le soin proposé par l'institution doit donc être tout le contraire de l'enfermement : être socialisation. Vivre avec les autres c'est accepter de renoncer à une part de notre liberté, renoncer à la pleine jouissance, nous disait Freud dans Totem et Tabou puis dans Malaise dans la civilisation. Cette répression du tout-plaisir fonde la civilisation et positionne chaque individu dans l'aliénation sociale. Cependant comme le souligne l'auteur, psychologie individuelle et sociale ne sont finalement qu'une seule et même chose autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rôle d'un modèle, d'un objet, d'un associé ou d'un adversaire, et la psychologie individuelle se présente dès le début comme étant en même temps, par un certain côté, une psychologie sociale, dans le sens élargi, mais pleinement justifié du mot . [...]
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