Le programme de prévention « Brain Power Program » initié par Cynthia Hudley et ses collègues s'inspire de la théorie du modèle du traitement de l'information sociale de Dodge et Crick (1994). Ainsi, les hypothèses fondamentales qui guident le programme d'intervention relèvent de la constatation que les enfants agressifs souffrent d'un certain nombre de déficiences dans le traitement de l'information sociale, car ils auraient tendance à se fier plus à des schémas pour simplifier la tâche cognitive impliquée dans le traitement de l'information et pour interpréter les signaux situationnels ou internes expérimentés dans les situations sociales.
Un individu utilise en effet des procédures de traitement de l'information plus courtes et économiques qu'efficaces. Il ne cherche pas toujours l'information pertinente, mais il utilise plutôt des schémas (et des heuristiques). Ceux-ci servent en quelque sorte de modèle, de cadre pour traiter l'information et diriger les comportements. Ce sont des structures de connaissances issues de notre expérience directe, de notre apprentissage social et stockées en mémoire.
[...] On peut penser que cela les pousse à se remettre en cause et à poser un point de vue extérieur sur chacun des rôles interprétés par les acteurs participant à ces fictions, y compris le leur qui peut correspondre au comportement agressif qu'ils ont dans la vie réelle. La prise de recul a donc été envisagée par l'équipe de chercheurs comme une possibilité de remédier à l'agressivité des enfants agressifs, aux déficiences dans le traitement de l'information et par conséquent au biais d'attribution hostile. Les activités autour de cette prise de recul ont alimenté le programme de l'équipe de chercheur sur trois composantes. [...]
[...] D'autre part, si les résultats se sont estompés avec le temps, on peut émettre l'hypothèse que l'heuristique de disponibilité a repris le dessus. En effet, immédiatement après l'application du programme les résultats furent positifs. L'intervention ayant duré six semaines, les élèves agressifs ont pu éventuellement en ressentir les impacts dans la foulée, car les scénarios fictifs qui leur étaient soumis représentaient assez de modèles de comportements non agressifs. De plus, les élèves étaient peut-être aussi habitués à une prise de recul. [...]
[...] Et la dernière composante vise à faire en sorte que les enfants agressifs réagissent de façon non agressive face à ces comportements ambigus. Ce programme n'aurait certainement pas été envisageable par l'équipe de chercheurs sans le support des scénarios fictifs. Finalement Ceux-ci reproduisent la vie réelle et ils projettent les acteurs enfants agressifs dans des situations qu'ils ont pu déjà rencontrer et ainsi éventuellement soit modifier les scénarios déjà existants soit créer de nouveaux scénarios auxquels les enfants agressifs donneraient la préférence Ainsi, le programme de cette équipe de chercheurs était fondé sur des hypothèses fondées, à savoir que les comportements agressifs résultent de déficiences dans le traitement de l'information sociale telles que le biais d'attribution sociale, car les enfants agressifs ont tendance à se fier plus à des schémas pour simplifier la tâche cognitive impliquée dans le traitement de l'information et interpréter les signaux situationnels ou internes expérimentés dans les situations sociales. [...]
[...] Cela a été confirmé par un des résultats des observations des enfants agressifs. Il a été en effet constaté que ceux- ci avaient tendance à surinterpréter les intentions des autres comme hostiles et à surévaluer l'hostilité de l'environnement, tels que les étudiants à l'origine de fusillades dans des écoles américaines par exemple. Il est également ressorti de ces observations que les enfants agressifs attendaient des conséquences positives de leurs agressions qu'il voit comme légitimes sans même envisager un seul instant que leurs victimes pouvaient souffrir. [...]
[...] Ils pourraient s'y voir confrontés de diverses manières : au travers des images télévisuelles, au travers de leurs parents ou de leur environnement Quoi qu'il en soit, cela pourrait expliquer certains des résultats issus des observations d'enfants agressifs. En effet, ceux-ci accorderaient dans un premier temps plus d'attention aux indices hostiles d'une situation et les mémoriseraient de façon sélective. En effet, nous aurions tendance de façon générale à ne relever que les informations en accord avec un schéma et à y conformer notre comportement. D'autre part, face à une situation, les enfants agressifs auraient moins de réponses disponibles mais plus de réponses agressives que pacifistes disponibles. [...]
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