Clinique du hasard

Résumé du document

Le hasard passionne la clinique, d'autant plus que le rapport entretenu par le sujet avec celui-ci est très variable selon les structures. Il y a des rapports au hasard. Certains le nient, d'autres l'invoquent, d'autres encore l'appréhendent.

Dans la paranoïa, aucune place n'est accordée au hasard. « Les paranoïaques […] attachent, selon FREUD, la plus grande importance aux détails les plus insignifiants ». C'est pourquoi le sujet « refuse aux manifestations psychiques d'autrui tout élément accidentel. Tout ce qu'il observe sur les autres est significatif, donc susceptible d'interprétation »1.
Dans l'environnement du paranoïaque tout fait sens et tout est motivé. On repère un mécanisme interprétatif prééminent qui donne à la coïncidence un statut tout à fait contestable et impensable. Le paranoïaque en est certain : il n'y a pas de hasard. Pour la femme érotomaniaque, par exemple, ce n'est pas par hasard que cet homme la regarde de telle manière et lui sourit de cette façon. De ces signes, elle en fait des preuves et en déduit : « je suis aimée par lui », « il m'aime ».

Extraits

[...] LACOTE, Le culte du hasard (2005). 1/4 continuellement l'apparition. Se dégage alors une prévisibilité redoutée. L'attente anxieuse correspond en fait à un intense désir de se retrouver face à cet objet d'angoisse. Helene DEUTSCH illustre cela en faisant part d'une phobie particulière ; phobie caractérisée par une crainte angoissante de la rue et par une peur irraisonnée de ne pas pouvoir être secourue en cas de problème. DEUTSCH explique qu' il est en effet remarquable de voir combien les gens atteints d'agoraphobie sont souvent étonnés par ces rencontres traumatisantes dues apparemment au hasard. [...]

[...] C'est en cela que nous pouvons parler de culte L'existence, dans le cas de la phobie, est orchestrée par l'évitement incessant d'accidents ou d'imprévus. En d'autres termes, l'existence du sujet phobique est inhérente au hasard. Pour mettre en relief la place accordée au hasard selon le sujet, nous pouvons également nous appuyer sur le jeu pathologique. Notre intérêt ne porte pas tant sur l'aspect addictif que sur le caractère ordalique du jeu. On dénote en effet, dans cette conduite dite à risque un rapport particulier au hasard. Pourquoi avoir parlé de caractère ordalique ? Quel lien avec le hasard ? 3 Cf. [...]

[...] La clinique du hasard sous-entend donc de voir comment le sujet, en tant qu'unique et concret, fait avec cette dimension qui est celle de la coïncidence, de l'involontaire et de l'instinctif. S'en suivent des explications causales et des attributions de sens qui sont variées et différentes selon les sujets. Références bibliographiques : DEUTSCH, H. (1918-1930). Les Introuvables, cas cliniques et auto-analyse,. Paris : Le Seuil (2000). FREUD, S. (1901). Psychopathologie de la vie quotidienne. Application de la psychanalyse à l'interprétation des actes de la vie quotidienne. [...]

[...] Il y a des rapports au hasard. Certains le nient, d'autres l'invoquent, d'autres encore l'appréhendent. Nous allons voir quelle place tient le hasard dans trois situations particulières : la paranoïa, la phobie et le jeu pathologique. Dans la paranoïa, aucune place n'est accordée au hasard. Les paranoïaques [ ] attachent, selon FREUD, la plus grande importance aux détails les plus insignifiants C'est pourquoi le sujet refuse aux manifestations psychiques d'autrui tout élément accidentel. Tout ce qu'il observe sur les autres est significatif, donc susceptible d'interprétation Dans l'environnement du paranoïaque tout fait sens et tout est motivé. [...]

[...] Psychologie : Clinique du hasard (M.Lebréquier 2008). 2/4 Une conduite ordalique désigne l'attitude d'un sujet qui entreprend des pratiques périlleuses ou des exercices risqués, voire même mortels. Ceci n'est pas à comprendre comme une conduite autodestructrice à proprement parler. Il s'agit plutôt d'une recherche de satisfaction dans la prise de risque. Le sujet joue avec le hasard, il tente éventuellement de le conquérir, de le contrôler et de l'anéantir. Sa santé et/ou sa vie ne dépend plus tellement de l'accomplissement ou des effets d'une prise de risque (hasard, accident, chance). [...]