Médicalement, les faits sont clairs, la drogue est nocive. Pour les drogues qui se fument, il est de toute façon inconcevable d'associer l'inhalation de fumée avec un bien-être quelconque pour la santé. "Le terme "drogue" désigne une substance, naturelle ou synthétique, susceptible de modifier les états de conscience, comme par exemple le cannabis, l'héroïne, la cocaïne, l'opium, l'alcool ou les médicaments psychotropes" ("Sociologie de la drogue", Henri Berson).
Mais le problème, sociologique du moins, est beaucoup plus compliqué. Pourquoi cette substance est-elle au cœur de débats nationaux ? Si cette substance est si mauvaise, pourquoi est-elle toujours présente ?
[...] La drogue est un fait social selon la définition de Durkheim. Elle est marquée d'une certaine fréquence dans une population, elle est extérieure à l'individu et est dans la sphère sociale. C'est-à-dire qu'elle n'est pas née avec l'individu et ne mourra pas avec lui. Elle est le fruit d'une combinaison de différents facteurs (sociaux, historiques, économiques . ) et enfin elle se généralise et n'est plus l'affaire de quelques inconnus non visibles. Ce fait est pour moi intéressant, car il est source de discorde au sein même des divers gouvernements de l'Union européenne par exemple. [...]
[...] Le cannabis et la maladie mentale : effet de mode ? La réponse à cette question se pose de diverses façons. Tout d'abord, observons le possible effet de mode autour du cannabis. L'auteur STREEL Emmanuel revient dans son livre sur le caractère social voir même sociable du cannabis. Celui-ci lie un groupe par sa consommation. De fait, bien souvent, le cannabis n'est pas consommé pour ses effets physiques ou mentaux, mais pour permettre l'acceptation dans un groupe. C'est une pratique illégale, qui est le secret de plusieurs individus et qui crée entre eux un lien unique. [...]
[...] E.STREEL va donc jusqu'à qualifier cet intérêt d'abusif, mais surtout de problématique vis-à-vis des associations erronées qui y sont faites. Par exemple, le fait de voir dans un même reportage des jeunes fumer et ensuite se battre. Le raisonnement semble être mathématique. C'est pour lui une des raisons, et pas la seule, de la tendance à croire le lien entre schizophrénie et cannabis. La maladie mentale, quant à elle, serait elle une tendance ? Le problème avec la maladie mentale est plus complexe. [...]
[...] En opposition à cela, on comprend que le caractère festif et occasionnel du cannabis (qui lie donc les jeunes amis et la consommation de celui-ci uniquement en groupe) s'avère faussé dans certains cas, comme l'explique l'expertise collective. Au mieux, le cannabis comme mode est réel donc temporaire. Mais souvent celui-ci dépasse le stade périodique et s'installe dans la durée. On voit donc, toujours selon l'ouvrage, une déviance dans la consommation. On passe de la consommation de groupe à une consommation isolée, du caractère festif du produit à la nécessité. [...]
[...] On parle ici de mode médicale d'une maladie. Je pense que le terme mode sous-entend un aspect récréatif et léger peu approprié à ces catégories qui causent divers maux. Toujours est-il que le cannabis reste un des produits illicites préférés d'une certaine catégorie, les jeunes. Cela s'explique sans doute par la facilité de le trouver durant cette période due à la fréquence des sorties et à leur type. L'expertise collective précise bien que l'une des tentations majeures est le fait de voir quelqu'un de son entourage consommer. [...]
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