Les biais dans la perception du risque comme source potentielle d'infiabilité

Résumé du document

Aujourd'hui encore, un grand nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles surviennent en France. Chaque jour, 170 accidents du travail entraînent une incapacité permanente ou un décès, et environ 80 personnes sont reconnues atteintes de maladies professionnelles (sources statistiques de la CNAMTS et de la CCMSA, 2000). La nécessité d'évaluer les risques ne résulte pas uniquement de ce constat. L'absence d'accident ou de maladies professionnelles ne signifie pas qu'il n'y a pas de risque. Le risque zéro n'existe pas.
Le risque naît de l'existence de dangers. Il n'existe pas de définition universelle du risque. On constate parmi toutes ces définitions, que la mesure du risque repose sur le jugement d'experts. On parle alors de risques objectifs. C'est l'évaluation à partir de données observées et traitées selon des principes divers, correspondant à des hypothèses, de la probabilité qu'un homme, un système technologique ou l'environnement soit affecté par un danger plus ou moins clairement connu. Risques et danger sont deux notions complémentaires : le danger est l'évènement que l'on redoute. À chaque évènement redouté correspond un risque auquel les spécialistes associent deux caractéristiques : l'occurrence de la concrétisation du danger et la gravité des dommages engendrés.
L'évaluation des risques professionnels suppose qu'un travail d'anticipation soit réalisé au sein de l'entreprise afin de comprendre et d'analyser tous les phénomènes susceptibles de faire naître un risque pour la santé et la sécurité au travail. Toute entreprise est concernée, quelle que soit sa taille et son secteur d'activité. L'évaluation des risques vise à tenir compte aussi bien des aspects humains, techniques et organisationnels du travail. Une des méthodes les plus connues est celle de l'INRS dite de l'Arbre des Causes.
Un nombre appréciable d'étude sur les risques montrent le facteur humain comme agent d'infiabilité. Elles ont également cherché à déterminer les conséquences de la prise de décision de l'opérateur sur la sécurité. Le lien entre la prise de décision et la sécurité est souvent évalué à travers la perception qu'a le sujet du risque, l'évaluation qu'il en fait et son niveau d'acceptation du risque perçu. Mais cette évaluation du risque peut se trouver affectée par la non perception de danger potentiel, par une sous-estimation des probabilités d'occurrence de certains dangers ou de leurs conséquences, par une mauvaise appréciation de ses propres capacités à y faire face et par les attitudes et les motivations face à la sécurité. La prise de risque peut donc poser le problème d'un dysfonctionnement dans le processus d'évaluation qui serait lié à des facteurs internes, c'est-à-dire lié à des biais perceptifs. On pourrait alors considérer ces biais perceptifs comme étant une source potentielle d'infiabilité dans l'environnement de l'opérateur.

Extraits

[...] La recherche des causes des accidents et l'action sur les situations qui les génèrent nécessitent une approche méthodologique. En partant du fait ultime, chaque fait recueilli entraîne systématiquement certaines questions. Qu'a-t-il fallu pour que le fait en question se produise ? Est- ce que l'antécédent entraîne le fait ou est-ce parce que l'antécédent existe que le fait se produit ? Est-ce que l'antécédent est nécessaire pour que le fait se produise ? Est-ce que l'antécédent est suffisant pour que le fait se produise ? [...]

[...] Cette idée de biais de supériorité est retrouvée dans l'hypothèse d'attribution défensive ou autoprotectrice de Walster (1966). L'attribution défensive est la tendance à expliquer les succès personnels par des causes internes et stables, et les échecs personnels par des causes externes et instables (Weiner, 1985). Cette explication s'inverse lorsque l'on doit expliquer les succès et les échecs personnels d'autrui. Ce biais motivationnel a pour but de préserver l'estime de soi et d'éviter des sentiments d'incontrôlabilité et de vulnérabilité. Ainsi, le conducteur pense qu'il a la maîtrise de sa conduite et que s'il devait subir un accident, se serait en dehors de son action. [...]

[...] Les biais dans la perception du risque comme source potentielle d'infiabilité Introduction 3 une méthode d'Analyse des accidents : l'arbre des causes 3 A. Historique et origines 4 B. Les objectifs 4 C. La méthode 4 D. La construction de l'Arbre des Causes 5 E. Conclusion 5 II- Les biais dans la perception du risque 5 A. Le biais de supériorité 6 B. Le biais d'optimisme 7 L'optimisme irréaliste 7 L'optimisme comparatif 8 C. L'illusion de contrôle 9 D. L'illusion d'invulnérabilité 9 L'illusion d'invulnérabilité 9 L'illusion de l'expérience 10 Une vision magique de son pouvoir de contrôle 10 E. [...]

[...] Mais cette évaluation du risque peut se trouver affectée par la non perception de danger potentiel, par une sous- estimation des probabilités d'occurrence de certains dangers ou de leurs conséquences, par une mauvaise appréciation de ses propres capacités à y faire face et par les attitudes et les motivations face à la sécurité. La prise de risque peut donc poser le problème d'un dysfonctionnement dans le processus d'évaluation qui serait lié à des facteurs internes, c'est-à-dire lié à des biais perceptifs. On pourrait alors considérer ces biais perceptifs comme étant une source potentielle d'infiabilité dans l'environnement de l'opérateur. I. [...]

[...] On constate parmi toutes ces définitions, que la mesure du risque repose sur le jugement d'experts. On parle alors de risques objectifs. C'est l'évaluation à partir de données observées et traitées selon des principes divers, correspondant à des hypothèses, de la probabilité qu'un homme, un système technologique ou l'environnement soit affecté par un danger plus ou moins clairement connu. Risques et danger sont deux notions complémentaires : le danger est l'évènement que l'on redoute. À chaque évènement redouté correspond un risque auquel les spécialistes associent deux caractéristiques : l'occurrence de la concrétisation du danger et la gravité des dommages engendrés. [...]