Synthèse de colloque sur l'autisme, la recherche et les soins adaptés (7 pages)
L'autisme : de l'intégration sensorielle et motrice à l'adaptation sociale
Grâce aux progrès spectaculaires de la neuroimagerie fonctionnelle il est possible en 2005 de visualiser le cerveau humain en action. Ces explorations dynamiques indiquent qu'il existe dans l'autisme des anomalies du décodage des messages sociaux : gestes, mimiques, parole.
Ainsi, des relations ont pu être établies entre les anomalies les plus caractéristiques de l'autisme et certains dysfonctionnements neuronaux sous-jacents dans les processus de perception visuelle du mouvement, de l'intégration auditive et de la réactivité au changement.
Perception visuelle du mouvement :
Chez les enfants atteints d'autisme, les particularités de la visuomotricité se manifestent précocement par l'absence d'échange du regard, par une fascination pour le mouvement de certaines parties du corps, une posture et des mimiques étranges, une difficulté à imiter les mouvements d'autrui, une démarche bizarre?
Les recherches qui ont été effectuées explorent les phénomènes cérébraux concomitants à la perception visuelle d'un mouvement.
On mesure, grâce à l'électroencéphalographie, l'énergie générée dans les différentes zones du cerveau lorsque le sujet regarde des images immobiles ou non.
Lors de la perception d'un mouvement humain, il existe une activation, une augmentation de l'énergie dans la zone cérébrale dédiée à la réalisation du mouvement (centre pariétale gauche).
L'activité (par imitation) cérébrale motrice consécutive au mouvement perçu retrouvée chez l'enfant normal, est très discrète voire absente chez l'enfant atteint d'autisme.
Chez les enfants atteints d'autisme, les anomalies de la perception visuelle pourraient être à l'origine des troubles de l'ajustement moteur et de l'imitation.
Intégration auditive :
Des réactions paradoxales au monde sonore sont observées chez les enfants atteints d'autisme : indifférence aux sons, et souvent à la voix humaine, contrastant avec une hypersensibilité à certains bruits
A partir de l'électroencéphalogramme, il est possible d'enregistrer les réactions du cerveau. Grâce à la méthode dite des potentiels évoqués (stimulations sonores distribuées par un casque dans les deux oreilles) il est possible d'examiner les ondes cérébrales auditives dans différentes régions du cortex cérébral.
[...] Il suppose une implication forte des parents. *Les processus en jeu Si la plasticité cérébrale permet d'envisager la possibilité de suppléances ou d'atténuation des anomalies avec une stimulation précoce, elle ne peut être à l'origine d'une restauration totale des fonctions. En dépit de la correction possible de certains comportements pivot, le style autistique persiste le plus souvent et des mesures spécifiques d'éducation restent utile dans le prolongement de la période précoce du développement pour accompagner l'enfant dans sa progression et lui donner tous les outils de la communication et de l'adaptation sociale. [...]
[...] Les comportements observés et évalués chez le bébé sont l'orientation de la tête, le contact visuel avec la personne et/ou la caméra, la vocalisation et le sourire, associé ou non au regard et les mouvements des membres, isolés ou coordonnés. Les bébés autistes ont très peu de réactions soutenues à l'appel de leur prénom comparativement aux bébés normaux. Les bébés normaux présentent des réactions d'orientation vers la caméra et vers l'adulte qui les appelle par le coucou de façon soutenue en souriant et en vocalisant plus riche qu'à l'appel du prénom. [...]
[...] Pour le système cholinergique des traitements connus pour compenser le déficit en acétylcholine supposé responsable des détériorations mnésiques et cognitives dans la maladie d'Alzheimer, auraient efficacement amélioré l'irritabilité et l'hyperactivité d'enfants et adolescents autistes. *Autisme et épilepsie Un tiers des sujets autistes développent une épilepsie. L'épilepsie et les troubles de l'humeur partagent des mécanismes moléculaires communs. Aussi les antiépileptiques sont utilisés, d'une part, à visée anti- comitiale et d'autre part, à titre de régulateur de l'humeur. *Autisme et troubles métaboliques associés Certains sujets autistes sont porteurs de désordres métaboliques touchant des voies de synthèse variées, y compris celles des neurotransmetteurs cités précédemment. [...]
[...] Intégration auditive : Des réactions paradoxales au monde sonore sont observées chez les enfants atteints d'autisme : indifférence aux sons, et souvent à la voix humaine, contrastant avec une hypersensibilité à certains bruits A partir de l'électroencéphalogramme, il est possible d'enregistrer les réactions du cerveau. Grâce à la méthode dite des potentiels évoqués (stimulations sonores distribuées par un casque dans les deux oreilles) il est possible d'examiner les ondes cérébrales auditives dans différentes régions du cortex cérébral. La stimulation provoque chez l'enfant normal des ondes sur l'ensemble du cerveau, particulièrement ample dans les zones temporales à gauche et à droite. Chez les enfants atteints d'autisme, ces ondes existent mais sont moins amples. [...]
[...] *Autisme et troubles alimentaires et digestifs Cette piste thérapeutique a séduit sur l'hypothèse que la perméabilité intestinale de certains sous-groupes de sujets autistes serait augmentée et aurait facilité, durant la vie fœtal puis ultérieurement, le passage de substances toxiques pour le développement cérébral et son fonctionnement ultérieur. Aussi ont été proposés des traitements antifongiques par nystatine dans le but d'éradiquer les bactéries ou levures en quantité anormale dans l'intestin. Cependant l'efficacité de ces mesures n'a pas été jusqu'à présent validée par des études comparatives. *Conclusion Pour la pratique, plusieurs recommandations sont à rappeler : 1 : tout traitement pharmacologique dans l'autisme ne se conçoit qu'en seconde intention après analyse fonctionnelle précise du comportement. [...]
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