Contrairement aux autres thérapies, la thérapie familiale systémique ne se centre pas essentiellement sur l'individu mais sur les interactions relationnelles réciproques au sein de la famille. Cette approche prend comme principe qu'un individu est influencé par d'autres, qui en retour sont influencés. De même, la conscience qu'un individu a de lui-même dépend des autres individus qui sont significatifs pour lui. Ainsi, l'individu n'est plus pensé comme un système isolé mais comme un être en relation, dont les troubles et symptômes seraient également les corollaires d'un système de transactions.
Il est cependant important de mentionner que l'approche familiale systémique n'est pas une thérapie de plus parmi les diverses existantes. La différence théorique fondamentale sur laquelle elle s'appuie consiste à ne plus considérer le symptôme comme une caractéristique de l'individu mais comme le produit des interactions des membres d'un système. Bien que le système le plus investi et le plus accessible soit celui de la famille, ces concepts et stratégies d'intervention peuvent également s'appliquer à d'autres réseaux ou systèmes (quartier, milieu professionnel, scolaire, communauté…)
Cette approche familiale systémique puise ses principes dans les travaux d'auteurs tels que Bateson, Watzlawik ou Von Butterfly. En effet, selon ces auteurs, les liens entre les membres d'un groupe se situent au niveau communicationnel. Partant du principe énoncé par Watzlawick selon lequel il est impossible de ne pas communiquer, toute interaction entre membres est porteuse de signification. Enfin, la théorie générale des systèmes de Ludwig Von Butterfly considère l'interaction comme un système ouvert.
Comme le cite F. Dolto, « l'entourage le plus secourable est celui qui développe au maximum une ambiance dans laquelle on a le droit de s'exprimer librement, même si l'expression doit être une expression de souffrance physique, affective ou morale ». Cette citation soutient la nécessité d'envisager un trouble en lien avec l'ambiance de l'entourage environnant l'individu ; puisque le trouble peut se révéler être un moyen de communication dans un contexte où celle-ci ne peut se faire autrement.
[...] Bien évidemment, le couple se rendra en consultation sur la demande du mari, les symptômes dépressifs de l'épouse s'accentuant, la mère de celle- ci étant de plus en plus présente, ce qui finit par déplaire au mari qui voit sa belle mère chez lui tous les jours et a donc encore moins d'intimité. Pour ce couple, une thérapie familiale systémique est donc indiquée Pouvez-vous expliquer la modélisation de M. Elkaïm concernant la double contrainte réciproque dans un couple ? Dans un système, l'équilibre n'est jamais statique, mais soumis à des fluctuations. [...]
[...] Ce type de familles rassemblerait la majorité des familles à transactions psychosomatiques Les familles clivées ont les caractéristiques suivantes - une partie seulement du système est harmonieusement fusionnée (par exemple, l'enfant avec un des parents, la mère avec sa mère contre le mari) - une notion de sacrifice pour le bon parent Par exemple, l'enfant s'accuse d'un acte qu'il n'a pas commis pour défendre sa mère contre son père - une difficulté à admettre des sentiments ambivalents (mode tout ou rien - une coalition rigide (Exemple : tu veux aller voir ton papa, et bien tu y vas et tu y restes - une possibilité de disputes et de violence Ce type de famille représente un tiers des familles psychosomatiques Les familles en dissolution ne seraient qu'exceptionnellement décrites dans les familles comprenant des porteurs de troubles psychosomatiques. Il s'agit de familles où les frontières sont trop rigides, chacun des membres a de l'autonomie, mais le sens de l'indépendance est perverti. Dans ces familles le sentiment d'appartenance est si ténu qu'il est difficile de demander de l'aide et du soutien. La communication est mal aisée, les fonctions protectrices quasi nulles. (Exemple : tu veux faire des études, tu vas à l'université. [...]
[...] Ainsi, les capacités d'adaptation et de changements sont limitées puisque tout le monde fait la même chose. Par exemple, la façon d'élever les enfants est rigide d'une génération à l'autre (ils doivent se rendre à la messe, ne peuvent pas sortir avant un certain -age Dans ces familles, les événements sont des moments de fragilité. Ainsi, les symptômes apparaissent au moment d'un décès, d'un mariage, d'une naissance, ou plus banalement d'un déménagement qui implique un changement des distances par rapport aux familles d'origine. [...]
[...] La deuxième démarche consiste à gérer les informations et les pressions de l'entourage plutôt que de les refuser. Ainsi, on pourra demander à une épouse si son mari est au courant du fait qu'elle veuille lui parler et de ce qu'elle veut lui dire. Si la réponse est affirmative, la discussion se poursuit avec le patient. Si par contre elle est négative, le thérapeute peut mettre en avant la nécessité de mettre le patient au courant de la démarche, au risque de crises qui de toute façon devront se produire pour ensuite être retravaillées et recadrées La demande peut se répartir sur plusieurs membres d'une famille. [...]
[...] Lors du travail avec des patients souffrant d'affections psychosomatiques, le langage du corps viendra donc en complémentarité du langage verbal. Il en est de même dans le travail avec des familles dites à transactions psychosomatiques qui structurent leurs échanges sur des préoccupations concrètes et dont les membres expriment leurs émotions sous formes de préoccupations somatiques Apport de la notion de causalité circulaire comme agent déculpabilisateur dans le processus thérapeutique. Expliquez Trop souvent, l'être humain adopte un mode de pensée rationnelle et se prête donc à des raisonnements de causalités linéaires, c'est-à-dire dans lesquels des phénomènes de rétroaction n'entrent pas en jeu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture