Le "profil" de la jeune fille anorexique serait celui d'une enfant sage, docile, peu, voir, aucunement vindicative. C'est une enfant qui a appris à se taire et à obéir sans poser de question. Elle aurait tendance à se plier à la discipline et à chercher à correspondre à ce qui lui est demandé par l'entourage : elle pourrait être victime de résignation acquise, de passivité (orale) et de « soumission ». Se repliant sur elle-même et rejetant tout contact avec l'autre, elle semblerait manquer du désir à être au profit du paraître (que nous écrirons pare-être : protection de l'être). L'anorexique se qualifie par son « absence de consommation ».
Les critères permettant de diagnostiquer une anorexie mentale chez la jeune fille sont, selon le DSM IV :
- un refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d'un poids minimum normal pour l'âge et pour la taille (moins de 85% du poids attendu) ;
- peur intense de prendre du poids ou de devenir grosse, alors que le poids est inférieur à la normale ;
- altération de la perception du poids ou de la forme corporelle, influence excessive du poids sur l'estime de soi, ou déni de la maigreur actuelle ;
- chez les femmes post pubères, aménorrhée, absence d'au moins trois cycles menstruels consécutifs.
[...] Nous comprenons ici que se rejoue le conflit œdipien. Est-ce que le désir de protéger sa mère serait l'expression d'un contre-investissement lié à l'agressivité envers celle-ci, c'est-à-dire refoulée en tant que représentation interdite et transformée par déplacement en représentation autorisée moralement ? Est-ce que manger la pomme signifierait transgresser l'interdit originel ? Facteur déclencheur Le facteur déclencheur de cette anorexie fut une rupture amoureuse, ainsi que la vue d'un magazine pornographique dans les mains de certains camarades de classe. Avec les premières manifestations de la génitalité, très vite, elle a pris conscience que si son identité sexuelle se révélait, elle deviendrait désirable et de ce fait, objet de désir pour un autre. [...]
[...] Lacan disait : "Mettre en mots, c'est faire mourir la chose". En effet, mettre en mots, oblige quiconque à prendre de la distance par rapport à l'affect, car sans cette distance, nous resterions DANS le traumatisme, dans la confusion. C'est aussi pourquoi, parfois il faut du temps, avant d'arriver à parler. Voilà comment, il est possible de retrouver la joie de vivre : Grâce à la distance, à la coupure symbolique, et non plus réelle, à ce tiers, que le thérapeute induit. [...]
[...] Elle déclare : Je pensais qu'il ferait comme l'autre. Mais rectifie bien vite, qu'à peine cette pensée lui ayant traversé l'esprit, elle plongea dans le sommeil, s'endormit telle la Belle au Bois Dormant (ou la période de latence Et, plus aucun souvenir ne remonta à sa mémoire jusqu'à sa première psychothérapie à l'âge de 13 ans. Ici, nous remarquons que le processus de refoulement du désir œdipien a échoué en partie, puisqu'une menace est ressentie, de façon accrue à l'adolescence. [...]
[...] - attouchements sexuels vécus, parasitant la sphère imaginaire de l'enfant. De cet échec est né un rapport de force, maintenant un état de tension permanent : le fantasme peut devenir réalité. Par peur que quelque chose ne lui échappe, elle se doit de gérer, c'est-à-dire de tout calculer, surtout ses calories l'énergie . pulsionnelle elle veut garder le contrôle . peut-être la toute-puissance ? La menace du désir inconscient d'inceste est-elle vraiment écartée ? A l'adolescence, cette crainte est réactivée sous la pression pulsionnelle. [...]
[...] L'anorexie mentale : quand le pare-être étouffe l'être Le "profil" de la jeune fille anorexique serait celui d'une enfant sage, docile, peu, voire aucunement vindicative. C'est une enfant qui a appris à se taire et à obéir sans poser de question. Elle aurait tendance à se plier à la discipline et à chercher à correspondre à ce qui lui est demandé par l'entourage : elle pourrait être victime de résignation acquise, de passivité (orale) et de soumission Se repliant sur elle- même et rejetant tout contact avec l'autre, elle semblerait manquer du désir à être au profit du paraître (que nous écrirons pare-être : protection de l'être). [...]
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