Boucle d’or et les trois ours, Bruno Bettelheim, Pierre Péju, Pierre Laforge, Guenièvre Picot, complexe œdipien, rivalité fraternelle, quête d'identité, Blanche-Neige et les sept nains.
Les quatre analystes que nous avons choisi pour analyser le conte de Boucle d'or et les trois ours sont Bruno Bettelheim, avec son ouvrage intitulé Psychanalyse des contes de fées où l'auteur expose plusieurs aspects du conte : la symbolique du chiffre trois, l'intrusion de Boucle d'or et sa curiosité, l'importance du complexe œdipien lié à la quête d'identité de l'héroïne, la rivalité fraternelle, et enfin, la comparaison que Bettelheim fait avec la conte de Blanche-Neige et les sept nains. Dans un second temps, nous verrons la vision de Pierre Péju, en nous appuyant sur son ouvrage La Petite fille dans la forêt des contes où l'auteur remet en question l'analyse de Bruno Bettelheim. Par la suite, nous verrons l'analyse que Pierre Laforge fait du conte dans son ouvrage Petit Poucet deviendra grand où il se base principalement sur l'analyse de la représentation de l'habitation des ours. Enfin, nous exposerons le point de vue de Guenièvre et Gérard Picot, qu'ils traitent dans L'Ours dans tous ses états et où ils parlent du personnage-intrus qu'est Boucle d'or et de la structure familiale que représente les trois ours.
[...] L'auteur cite alors les travaux de Françoise Dolto. Cette pédiatre et psychanalyste renommée regroupe les dessins de maisons réalisés par des enfants, en trois groupes : la maison meule sorte d'igloo en forme de sein la maison dieu en forme de clocher et enfin la maison cube rectangle surmonté de deux toits triangulaires et qui représentent le père et la mère de l'enfant. Lorsque l'enfant entre dans la phase œdipienne, les deux toits de cette maison sont reliés par un trait : symbole du groupe social vivant dans la maison. [...]
[...] Sans remettre en cause l'analyse œdipienne de Bruno Bettelheim, il pose la question de l'imperfection de ce conte. Car l'auteur de la Psychanalyse des contes de fées évoque effectivement ce point, lorsqu'il explique que Boucle d'or n'est pas un conte merveilleux classique. Pierre Péju, quant à lui, s'interroge sur cette supposée imperfection. Bettelheim estime qu'en raison de l'absence de problèmes familiaux ou conjugaux à résoudre, il ne s'agit pas là d'un conte merveilleux. En effet, ne sert-il pas plus simple de considérer simplement que Boucle d'or n'a pas de problèmes ? [...]
[...] Mais Boucle d'Or, elle n'a pas d'histoire à raconter. D'ailleurs, le lecteur lui-même ne sait rien d'elle, de son histoire, de son passé, et des enjeux de sa présence chez les ours. Son intrusion est aussi énigmatique que sa disparition Le conte de Blanche-Neige aborde lui aussi la situation œdipienne, mais entre la mère et la fille. Cependant, Blanche-Neige et plus âgée que Boucle d'or. Elle n'en est donc pas au même stade, dans la situation œdipienne. Elle est en proie à une phase particulière de ses conflits œdipiens non résolus tandis que Boucle d'or doit faire face à tous les aspects de la situation œdipienne En ce qui concerne le thème de la rivalité fraternelle, il est moins présent, voire absent, du conte de Blanche-Neige. [...]
[...] Dans la vie réelle, cela signifierait plutôt qu'elle est perdue. Ne cherchait-elle pas un refuge ? Un peu de nourriture ? De quoi se réchauffer et se sustenter avant de poursuivre sa route ? [...]
[...] Dans Boucle d'or, par contre, les trois ours montrent un rejet immédiat et violent pour cette enfant venue perturber leur quotidien et leurs habitudes. Les ours rejettent donc cette enfant vagabonde qui s'insinue dans leur univers fermé, mais Péju note que le petit ours est le plus hargneux Pour Pierre Péju, donc, Boucle d'or et les trois ours est un conte dont l'intérêt se trouve à chaque extrémité En effet, Boucle d'or traverse le quotidien d'une famille qui vit recluse et centrée sur ses habitudes. [...]
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