L'alcoolique, « C'est un bon vivant, qui cherche la compagnie, boit en société, et qui n'éprouve aucune culpabilité. L'idée ne lui viendrait pas qu'il puisse souffrir d'un mal quelconque. Il n'est pas le client des psychiatres et des psychologues, pas plus qu'il ne s'adresse spontanément, pour se soigner ou se libérer, aux groupes d'anciens buveurs. Lorsque ça tourne mal, au bout de 15 à 20 années de consommation, lorsque, guetté par la mort, il sera frappé par l'une ou l'autre des maladies induites par l'alcool, c'est à l'hôpital qu'il aura affaire » (Le sujet alcoolique, essai de psychologie dramatique, 1997).
Le discours de l'alcoolique est un discours identifiant (quel discours ne l'est pas ?) en ce sens qu'il s'organise comme une "définition de soi". Ce discours "soutenu en conscience" nous choisissons de le nommer discours occupé puisqu'il est motivé par la volonté de l'alcoolique, occupé par celle-ci.
Je m'attacherais ici à quatre thèmes récurrents dans le discours alcoolique : l'alcool, les femmes, le corps et la persécution. L'alcoolique parle moins de ces quatre thèmes que de son expérience et des liens qui l'unissent à ces objets de discours. La "définition de soi" passe donc par ces thèmes qui lui permettent de se dire.
[...] Le discours universitaire produit un interlocuteur divisé (étudiant). Quand arrive son renoncement salutaire, l'abstinent comme nous l'avons entendu lors de la conférence, me paraît alors emprunter à un discours tout prêt, et même réchauffé : celui dit de l'Université. Il me semble que l'on s'attribue là les propos d'un autre (de l'Autre). Ici, c'est le social qui dit son mot. Le savoir entreprend de cerner l'objet ce qui de toutes façons n'est pas pensable du fait de l'inscription de celui-ci dans le réel. [...]
[...] Il apparaît comme subversion du discours médical (du maître, du scientifique). L'hystérique se met sur le devant de la scène et produit des signifiants à travers des symptômes (comme l'alcoolique qui exhibe sa consommation d'alcool, qui soi- disant sait boire tout en criant son déni d'alcoolisation. L'hystérique se signifie elle-même. D'ailleurs, ses propres symptômes ont un statut particulier étant donné qu'ils sont articulés à des chaînes signifiantes produisant de la théorisation. L'émergence de signifiants masque le fantasme hystérique (objet qui du coup, est passé à la trappe. [...]
[...] Il insiste sur ce paramètre qui devient trait définitoire j'suis pété d'partout D'une part, elle peut être imputée aux persécuteurs (ou du sort) d'autre part, elle trouve sa source dans le corps lui-même, sans que quelque blessure n'ait été causée de l'extérieur. Son corps "lâche" alors l'alcoolique et bien souvent, il est chargé du "ça" d'un ça ne va pas aujourd'hui M. Monjauze, dans une approche clinique, note cette insistance de l'alcoolique sur son corps en souffrance (selon l'expression qu'elle emprunte à M. Enriquez) et s'interroge sur son importance écrasante : L'alcoolique cherche-t-il à acquérir un corps de souffrance ? [...]
[...] Ah moi j'ai pas d'bol / un avion qui tombe c'est pour ma gueule {phrase leitmotiv du locuteur} Le discours occupé de "définition de soi" est un discours qui permet à l'alcoolique de se dire. Il s'expose ainsi dans la normalité (de la consommation d'alcool, de la pudeur concernant la concupiscence) et dans la souffrance, la persécution (qui renvoie également et notamment à la normalité en ce sens que l'alcoolique se présente comme la victime et n'est donc pas acteur des événements extraordinaires qui jalonnent son existence et excusent certains comportements) De l'hétérogène à l'identité : les 4 discours de Lacan Quand un homme parle, nous dit-on, c'est qu'il veut faire part de quelque chose à quelqu'un. [...]
[...] Toutes les paroles qui suivent alors, restent vaines. Les maintes répétitions dans les explications à n'en plus finir n'ont rien arrangé et je dois admettre avoir eu du mal à comprendre quelle en était la finalité. Il se trouve que je n'ai pas retenue beaucoup plus que ce que je ne savais déjà. J'ai même pensé un instant que c'était fait exprès, et que l'on souhaitait par là, illustrer la notion de refoulement. Ainsi, au premier abord, la conférence m'a déçue. [...]
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