Tout d'abord considérons la conduite à risque comme recherche de limite. En effet l'adolescent est à la recherche d'expérience et ou de limites. De nombreux comportements s'inscrivaient dans cette logique. Parmi la population des adolescents la première réponse aux diverses enquêtes deux motivations concernant une attitude particulière est souvent : « pour faire une expérience » (...)
[...] Qu'il s'agisse de conduite à risque ou de groupes à risque, les marqueurs de risque ne sont pas tant qualitatifs que quantitatifs. Ainsi on doit prendre en considération la répétition d'une conduite (comportement boulimique répété, bagarre répétée, absentéisme scolaire fréquent), la durée d'une même conduite pendant une période de plus de trois mois voire six mois ou plus, le cumul des manifestations de souffrances et ou de déviance avec l'apparition de nouvelles conduites s'ajoutant aux précédentes, les événements de vie négatifs aussi bien pour l'adolescent lui-même que pour son proche environnement (déménagement, maladie, chômage )Lorsque des conduites symptomatiques se répètent, perdurent, s'associent entre elles et à des événements de vie négatifs, il est le plus souvent illusoire d'attendre. [...]
[...] Médecine et hygiène 1997 MILJKOVITCH LAJUDIE M : Psychopathologies : l'enfant et l'adolescent. Armand Colin 2003 ROGER B : Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent. [...]
[...] L'entretien avec l'adolescent est à la fois un temps d'évaluation mais aussi un temps thérapeutique. Il est le temps préliminaire à toutes décisions d'orientation ou de traitement au long cours. Il s'inscrit souvent dans ce qu'on pourrait appeler une psychothérapie brève. Cette approche est importante car l'expérience clinique le montre régulièrement que lorsque l'individu échoue dans le travail psychique de l'adolescence c'est à dire essentiellement dans le travail d'intégration psychique de nouvelles maturité sexuelle du corps et des modifications relationnelles aux autres que cette transformation implique, cet échec est lourd de conséquences pour l'équilibre psychique et relationnel du futur adulte. [...]
[...] Au contraire, dans le rite initiatique la prise de risques marque l'entrée dans la vie adulte et s'inscrit donc dans une logique de vie et d'espoir de (P.Baudry, 1991). Ainsi convient-il de ne pas proposer des analogies hâtives car très différentes des rites initiatiques sont les prises de risques comme recherches d'excès caractérisées de caractérisée précisément par l'escalade et la répétition. Considérons désormais la conduite à risque comme recherche d'excès. Le risque prend alors un sens différent : étayage vide d'une excitation menaçant le sujet des débordements, lutte contre un vécu de vide et d'ennuis, recherche de sensations, de projection de l'angoisse ou du malaise sur l'extérieur . [...]
[...] Il importe donc de savoir repérer ces conduites à risques. Pour ce faire il peut être intéressant de disposer de grille d'analyse symptomatique permettant une évaluation quantitative et temporelle des difficultés. Cette méthodologie permet également de sensibiliser les adultes au contact des adolescents en difficulté et de les aider à mieux faire le partage entre ceux pour lesquels une attitude d'écoute empathique apparait suffisante et ceux pour lesquels une stratégie de soins en plus importante doit rapidement être proposé. Repérer des risques n'a de sens que si une réponse s'ensuit. [...]
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