« L'apparition de la grammaire générative dans les années 1950 (…) est à l'origine de l'étude moderne de l'acquisition du langage. Avant celle-ci, l'étude du langage enfantin était de nature purement descriptive, et pour la plupart centrée sur le développement du vocabulaire, depuis l'apparition du premier mot jusqu'à l'âge de quatre ou cinq ans.
Cet état des choses change radicalement avec la naissance de la grammaire générative » et de la nature de son évolution jusque dans les années 1980 (NOAM CHOMSKY).
Une première version appelée « théorie standard » définit la grammaire comme un ensemble fini de règles qui permettent de produire la totalité des énoncés grammaticaux possibles d'une langue donnée (Structures Syntaxiques, 1957) où CHOMSKY fonde sa définition sur l'observation du langage enfantin. L'enfant ne répète pas comme un perroquet les phrases qu'il a entendues. Il crée des énoncés, qu'il n'a jamais entendus, à partir de règles finies qu'il possède.
CHOMSKY distingue alors la connaissance des règles (compétence) et la mise en pratique des règles (performance).
[...] C'est-à-dire que les structures engendrées par les grammaires enfantines correspondent à des structures possibles dans les grammaires noyau des langues autres que la cible, autrement dit, que ces structures sont quand même assujetties aux principes de la GU, ils ne contestent pas la continuité de celle-ci. Comme précédemment, les chercheurs qui se regroupent autour de cette hypothèse prennent des positions divergentes à ce sujet dont il existe plusieurs variantes. Pour certains, l'enfant aborde l'acquisition du langage avec une option paramétrique fixée. Autrement dit, la GU attribue une valeur initiale à un paramètre donné. [...]
[...] Des contradictions apparaissent également en ce qui concerne l'acquisition des principes du liage (acquisition des pronoms réfléchis et non réfléchis). En effet, le processus d'acquisition n'est pas le même selon la langue. Des études ont montré qu'en langues romanes ( ) ces expressions sont maîtrisées dès le plus jeune âge ( mais qu'au contraire, dans les langues nord-germaniques, les enfants interprètent correctement les phrases avec un pronom réfléchi, mais rencontrent des problèmes avec des phrases contenant des pronoms non réfléchis. [...]
[...] De plus, les expériences nous prouvent que les bébés sont capables de recevoir de très nombreux sons et qu'ils sont sensibles à l'intonation, à la prosodie (que ce soit la voix de la mère ou du motherese) et même au rythme d'une langue étrangère. Passé cet âge critique, ils vont oublier leur grammaire universelle (si on peut dire) pour se montrer plus sensibles aux sons de leur langue maternelle. Voilà pourquoi au-delà d'une dizaine d'années, il devient extrêmement difficile d'acquérir une langue, telle quelle soit si ne nous sommes pas stimulés d'une manière ou d'une autre. [...]
[...] Acquisition du langage: la conception de l'acquisition en principes et en paramètres L'apparition de la grammaire générative dans les années 1950 ( ) est à l'origine de l'étude moderne de l'acquisition du langage. Avant celle-ci, l'étude du langage enfantin était de nature purement descriptive, et pour la plupart centrées sur le développement du vocabulaire, depuis l'apparition du premier mot jusqu'à l'âge de quatre ou cinq ans ( ) Cet état des choses change radicalement avec la naissance de la grammaire générative et de la nature de son évolution jusque dans les années 1980 (NOAM CHOMSKY). [...]
[...] les expérimentations de JAKUBOWICZ et SOLAN en ce qui concerne l'acquisition des réciproques et réfléchis). Cette hypothèse (la grammaire enfantine change en fonction de l'apprentissage des propriétés lexicales) a également été défendue par LEBEAUX. D'autres chercheurs attribuent ce changement à un principe faisant partie d'un module d'apprentissage. Il s'agit du Principe de sous-ensemble formulé par BERWICK. Ce principe pousse l'enfant à choisir, parmi deux grammaires A et incluses l'une dans l'autre, celle qui engendre le langage de moindre extension. Guidé par le principe de sous ensemble, l'enfant va choisir de préférence la grammaire dont l'extension est la plus petite c'est-à-dire qu'il va privilégier le processus le plus simple par un langage moins étendu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture