Cette réflexion repose sur l'accompagnement des personnes âgées et plus précisément sur la situation des personnes en fin de vie. Elle est le fruit d'une confrontation entre plusieurs expériences de terrain au sein d'institutions spécialisées pour personnes âgées, de ressentis personnels, et de réflexions théoriques issues d'ouvrages de psychologie. Il est noté que l'ensemble des théories qui vont être utilisées par la suite ne sont cependant utiles que parce qu'elles se relient de manière prépondérante à un vécu, à une expérience forte… Cette étude sera donc menée autour d'une question qui est apparue lors d'une expérience de stage, et qui s'est imposée comme très importante dans l'accompagnement des personnes âgées. Cette question est la suivante : « Comment l'accompagnement des personnes très âgées se modifie lorsque l'échange par le don n'est pas satisfait, lorsqu'il est en crise ? » Nous aborderons au cours de cet écrit la question du don et du contre-don qui est présente dans certaines situations d'accompagnement. Dans cette étude, le cas abordé est celui de quatre patientes qui vivent au sein d'une maison de retraite. Leur état physique et psychique ne semble plus permettre de communication avec les soignants. Nous mettrons alors particulièrement en lumière les conséquences de l'absence de contre-don de la part des patients dans la relation qui s'établit entre soignants et soignés. Nous évoquerons ainsi la série de mécanismes qui se déploient au sein de l'institution pour faire face à une situation qui semble dure et éprouvante. Nous montrerons donc certaines réactions qui semblent se mettre en place dans cet accompagnement particulier ; dans un déroulement qui tentera de suivre la suite des observations faites dans l'institution. Nous évoquerons enfin les quelques pistes qui paraissent pouvoir se mettre en œuvre pour pouvoir éviter certaines défenses soignantes, pour pouvoir ouvrir les possibles et permettre un accompagnement des personnes en fin de vie serein.
[...] Comment faire perdurer une communication entre les soignants et ces patients ? Rappelons que communiquer suppose un échange interindividuel de signifiants sous forme de messages. Il faut un émetteur, un récepteur, un message, un système de signes, le tout fonctionnant et prenant un sens particulier suivant le milieu ou le contexte. De nombreuses difficultés peuvent pourtant survenir rendant la communication impossible ou problématique. Communiquer devient alors une action complexe et pleine d'embuches. Lorsqu'il y a une rencontre entre deux personnes, qui entrent dans une relation intersubjective, les informations sont véhiculées à travers le discours, mais aussi à travers une communication gestuelle, des expressions d'affects: c'est la communication non verbale. [...]
[...] Et l'accompagnement qui va être mis en lumière dans cette réflexion porte sur l'aide aux personnes très âgées. C'est en effet, un soutien particulier, teinté d'affects, de sensations qui ont leurs singularités au sein de cette relation. Accompagner a alors une fonction contenante, surtout dans les cas où les patients n'ont plus les capacités de garder leurs pensées, leurs émotions Accompagner, c'est ainsi prendre en compte autrui, celui dont on s'occupe dans une situation de soin par exemple, mais également se prendre en compte soi-même. [...]
[...] Toutes ces activités sont vécues comme un don de la part des soignants ; ils se posent alors dans une attitude d'attente, de retour, pour pouvoir continuer à offrir. Or nous avons vu précédemment, que les contre-dons ne sont pas présents de la part des quatre femmes. Sans la présence de contre-don, on se trouve dans une impasse, car comment nourrir le don ? Que se passe-t-il alors quand un des termes de l'équation manque ? Les conséquences sur le lien Une menace sur le lien Les liens sont alors très différents à l'égard de personnes avec lesquelles le don et le contre don ne sont pas possible La communication avec ces patients qui ne semblent plus avoir les capacités pour parler, manger, voire même ouvrir les yeux, semble alors très difficile. [...]
[...] Cette question est la suivante : Comment l'accompagnement des personnes très âgées se modifie lorsque l'échange par le don n'est pas satisfait, lorsqu'il est en crise ? Nous aborderons au cours de cet écrit la question du don et du contre-don qui est présente dans certaines situations d'accompagnement. Dans cette étude, le cas abordé est celui de quatre patientes qui vivent au sein d'une maison de retraite. Leur état physique et psychique ne semble plus permettre de communication avec les soignants. [...]
[...] L'étude du cas de ces quatre femmes résidant dans la chambre 205, nous a amenés à essayer de penser comment l'accompagnement des personnes en fin de vie se fait, et quelles sont les conséquences de l'absence de contre- don inhérente aux dégradations provoquées par l'avancé en âge. Nous avons donc remarqué que cet accompagnement est difficile car il ravive des stratégies défensives compliquées et diverses. Parfois découragés, fatigués, éprouvant un vide, un manque à penser, à la suite de certaines journées, les soignants ont parfois des envies de fuites ; puis survient un autre moment où ils éprouvent intérêt, passion, et gratitude. L'accompagnement est, comme nous l'avons vu, du sur mesure et l'adaptation se doit d'être constante. [...]
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