Approfondissement d'une étude réalisée dans un ouvrage Psychologie Criminelle (éd Le Manuscrit). L'étude réalisée ici a pour objet la tentative de compréhension du passage à l'acte criminel d'Eric Borel, qui a sauvagement assassiné sa famille et son voisinage en 1995. Le document s'appuie sur les notions lacaniennes d'objet a et d'objet Autre, de réel, d'imaginaire et de symbolique, puis pour conclure de forclusion.
[...] Pourquoi Jacky ne connaît-il pas les projets de son fils ? Probablement à cause de cette bonne vieille angoisse née de la crainte de la réaction du père face à l'annonce de son désir. Cette angoisse qui paralyse et qui coupe l'élan ne me semble être rien d'autre que l'angoisse du vide, du manque, signifié par le refus possible du père. C'est probablement dans cette manifestation de l'angoisse que se trouve le point de départ de la décompensation dont à fait preuve par la suite Eric dans le village de Cuers. [...]
[...] Alan était son ouverture sur le monde : il était son contraire, son médiateur avec le reste du groupe analyse le proviseur du lycée, Roger Decombis (La Croix septembre 1995). Et pourtant si Eric admirait Alan, s'il lui enviait sa famille, unie, son père présent, Alan, lui, était peut-être un peu plus distant. Un camarade, qui les connaissait tous deux, affirmera après le drame que Pour Eric, Alan était certainement un ami, mais Eric seulement un copain pour Alan . [...]
[...] Blessés eux aussi, ils ont à peine le temps d'entrevoir le meurtrier, qui a déjà repris sa route et se dirige maintenant vers le centre de ce village de huit milles habitants. Plus loin, Mario Pagani, soixante-quinze ans, connu dans tout le village pour y avoir travaillé pendant des années dans une boutique de vêtements du centre-ville, sort de la Maison de la Presse, son journal dominical sous le bras. Sur le pas de la porte, il s'arrête, éberlué. En face de lui un jeune homme se balade le fusil à l'épaule. Il n'a pas le temps de se replier, quand il voit l'adolescent recharger et viser. [...]
[...] Je suppose que la stratégie élaborée involontairement et même inconsciemment par Eric pour ne plus souffrir de cette privation sera le recours à la forclusion. Quant à la position de la mère dans l'esprit d'Eric, j'aurais tendance à supposer qu'elle n'existe ni en position d'objet a ni en position d'objet partiel, mais plutôt tel un objet fusionnel. La mère se respecte, se vénère et se séduit. La dyade n'a pas connu la séparation. Dans Les Complexes Famililaux, texte de Lacan, il nous est rapporté par M. [...]
[...] La construction identitaire et l'image de soi assurent ainsi des fonctions essentielles pour la vie individuelle et constituent l'un des processus psychiques majeurs. On peut distinguer plusieurs dimensions de l'identité personnelle : - Le premier aspect est constitué par le désir de continuité du sujet. Cette continuité s'exprime dans l'affirmation d'une appartenance à une lignée, à un environnement, à une culture ou à un imaginaire ( - Le deuxième aspect s'incarne dans un processus de séparation/intégration sociale. L'opposition d'un adolescent à sa famille exprime pour lui une différenciation vis-à-vis de son identité antérieure. [...]
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