Troubles de la pensée, cohérence, pensée déréelle, idées fixes, idées délirantes, idées obsédantes, idées hypocondriaques
Pour que le ralentissement de la pensée soit pathologique, il faut qu'il soit important. Souvent le sujet s'en plaint : il n'arrive plus à penser, il dit que c'est lent, que c'est devenu pesant, laborieux, fatiguant.
On observe ça dans les états dépressifs. C'est une des manifestations de la dépression qui s'observe au niveau psychique (essentiellement débit de la pensée, de toutes les activités mentales) mais aussi sur le plan moteur. Ce ralentissement s'observe dans la dépression, les formes graves de dépression, comme la mélancolie.
Il peut s'observer également dans la schizophrénie. Cela fait partie de ce qu'on appelle la dissociation de la pensée schizophrénique. Cela peut se traduire, mais ce n'est pas très fréquent, par un certain ralentissement de la pensée. Ce que l'on décrit plutôt pour la schizophrénie, c'est ce que les anglais appellent le « fading », ce qu'on pourrait traduire par une sorte d'évanouissement, d'effacement de la pensée qui devient un peu évanescente, floue, un peu difficile à saisir. Subjectivement, les sujets peuvent ressentir une espèce de stase de la pensée, une inertie.
[...] En général, les patients s'en plaignent. Il existe un degré de gravité supplémentaire : l'anidéisme. Le patient, dans un état mélancolique, dit je ne peux plus penser à rien, ma tête est vide C'est assez typique d'un état dépressif très sévère. ( Il faut aussi distinguer un autre type, proche des idées fixes, dans le cadre des idées délirantes. Quand un sujet est pris dans une expérience délirante, il y a parfois une idée qui devient le centre, le pivot de son délire, qu'on appelle l'idée prévalente ou idée délirante prévalente : idée (de persécution, de grandeur, etc) autour de laquelle s'organise tout le reste de la pensée. [...]
[...] Il y a des cas où il est relativement difficile de faire cette distinction. En général, le meilleur indicateur de l'idée délirante est les autres thématiques. Si un sujet a des idées mystiques et pas d'état délirant par ailleurs, il n'y a pas de raison de penser que son vécu mystique soit délirant. Dans la clinique, les sujets qui ont des idées mystiques délirantes ont tout un tas d'autres idées délirantes. - Les thèmes passionnels. Cela renvoie à des délires que l'on observe souvent chez des sujets paranoïaques. [...]
[...] Elle est typique du mode de pensée paranoïaque. Cela consiste à conférer du sens par excès à un phénomène de l'environnement que le sujet perçoit, qui existe réellement, mais le sujet estime que ce n'est pas par hasard que ce phénomène se produit. Ce sont des phénomènes auxquels personne ne prête vraiment attention, il n'y a pas de signification particulière objective à donner, c'est fortuit. Par exemple, le fait qu'une ampoule soit grillée signifie automatiquement quelque chose. Pour le paranoïaque, rien n'est par hasard. [...]
[...] - Les idées de grandeur ou mégalomanie. On appelle cela idées mégalomaniaques ou d'énormité, délires de richesse, de surestimation de ses capacités. C'est à relier à des idées d'omnipotence (idée que le sujet peut tout faire, rien ne lui est impossible), de toute puissance. Le thème donne simplement des orientations. On ne peut pas faire un diagnostic précis uniquement à partir du thème. Les délires de grandeur sont assez facilement observables dans les états maniaques. Tous les états maniaques ne s'accompagnent pas d'idées délirantes, mais on peut avoir des états maniaques délirants, et dans ce cas là, le patient a des idées délirantes de grandeur, il est omnipotent, il croit qu'il dispose de beaucoup d'argent (pas tout de suite, mais ça ne va pas tarder). [...]
[...] ( L'idée fixe comme telle n'est pas vraiment spécifique d'une pathologie et il faut la distinguer de quelque chose qui pourrait ressembler à l'idée fixe qu'on appelle le monoïdéisme : c'est aussi le fait qu'il n'y a plus qu'une seule pensée à l'esprit du sujet pour ainsi dire, mais cela se produit dans des états dépressifs importants ou mélancoliques. C'est lié au ralentissement psychique et à l'appauvrissement des contenus psychiques. Le sujet dit qu'il ne peut plus penser qu'à cela. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture