Avancer en âge, c'est avoir affaire à des pertes, des deuils et à une mort tant approchante qu'inévitable. Autant que faire se peut, le secteur de la gérontologie, au même titre que les familles, s'emploient à garantir une bonne mort pour la personne âgée. Cette bonne mort s'érige comme un objectif à atteindre et répond à un droit notoire : le droit à une vie convenable, à un « reste à vivre » confortable, à une mort sereine. Apaisement et dignité sont les maîtres mots de ce principe de bonne mort.
Médecins, infirmiers, assistants du service social, animateurs, personnels d'hôtellerie- restauration, etc. contribuent chacun à leur façon à cet objectif. On parle habituellement de « qualité de vie » ou encore de « bien vieillir ». La psychologie est aussi partie prenante dans cet accompagnement vers la bonne mort. La réforme relative à la tarification des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes reconnaît d'ailleurs la place du psychologue en établissement.
Mais quelle légitimité donner à la présence d'un psychologue en institution gériatrique ? Ce que nous interrogeons, c'est le lien qui se tisse entre gérontologie et psychologique, ainsi que le rôle et les fonctions du psychologue dans ce type d'établissement où la mort est omniprésente. Finalement, à quoi peut aspirer le psychologue avec une personne qui voit son terme advenir ? Dès lors, quelle pratique pour le psychologue ?
[...] (2004), L'Eros mortifère: vie et mort dans les structures d'accueil pour personnes âgées, Études sur la mort, n°126, pp.135- Source : Insee, état civil LALIVE D'EPINAY, C. (1991), Vieillir ou la vie à inventer, Paris, L'Harmattan, p.265. 3/12 Cependant pour mériter cette bonne mort il faut aussi bien vieillir. Ainsi, bien mourir, c'est bien vieillir. C'est d'ailleurs pour répondre aux conditions du bien vieillir que divers schémas départementaux ont été rédigés. Au vue de l'augmentation de l'espérance de vie, ces schémas et la politique qui leur est associée, préconisent des interventions en termes de prévention de la dépendance, de lutte contre l'isolement, de prises en charge diversifiées, de soutien aux aidants naturels et professionnels, etc. [...]
[...] En d'autres termes, il affirme et soutien le principe de qualité de vie exigé dans tout établissement sanitaire ou médico-social. Le projet institutionnel est porteur de valeurs indispensables à EZEMBE, F. (2009), L'enfant africain et ses univers, Éditions Karthala, p.248. PENNEC, S. (2004), Une bonne mort pour ses parents : accompagner leur fin de vie, assurer des obsèques en règle, hériter et entretenir la mémoire familiale dans S. Pennec (dir.), Des vivants et des morts. Des constructions de la bonne mort ARSCRBC, Brest, Université de Bretagne Occidentale, pp.85- Ibid Ibid CHAMPVERT, P. [...]
[...] Son travail clinique concerne également les équipes professionnelles et les familles. Recueillir la parole du résident Le résident en maison de retraite ou en foyer logement est un sujet de la psychologie inhabituel qui génère chez le praticien des remises en cause théorico-cliniques (Bétourné, 2005). Cette particularité, c'est l'absence de demande explicite d'aide psychologique de la part de la BETOURNE, F. (2005), Le psychologue clinicien en maison de retraite ou la fonction de la porte ouverte, Le journal des psychologues, n°225, pp.11- FROMAGE, B. [...]
[...] Vivre, travailler et accompagner dans de tels établissements, c'est faire avec la perspective d'une fin de vie et l'angoisse qu'elle suscite. En effet, quand on intervient en EHPAD, ou tout autre foyer, la prééminence de la mort est flagrante. Finalement, si la notion de lieu de vie prend une connotation positive, elle se greffe au registre du politiquement correct et a pour fonction d'éclipser une réalité désagréable. Remplacer mouroir par lieu de vie n'efface pas et n'empêche pas ce qui s'y passe inéluctablement. [...]
[...] À la question pourquoi un psychologue en établissement pour personnes âgées ? nous pouvons répondre en convoquant la triade résidents-professionnels-familles. La fonction du psychologue recouvre effectivement le soutien psychologique des personnes âgées, en proposant notamment des entretiens individuels ou des groupes de parole. C'est un accompagnement notamment orienté par le voisinage de la mort et qui implique de mettre du sens sur cette fin de soi. La fonction du psychologue s'étend également au soutien et à l'écoute des professionnels (analyses de la pratique) et des familles (consultations résidents-familles). [...]
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