Traumatismes psychiques de guerre, extraction, traumatisme de guerre, souvenir traumatique, champ de bataille, Seconde Guerre mondiale
Le questionnement sur le traumatisme psychique intervient à la fin du 19ème et au début du 20ème avec les échanges entre Freud et Breuer. Dans Etudes sur l'hystérie, en 1895, Freud écrit : «Le traumatisme psychique et son souvenir agissent à la manière d'un corps étranger». Il met également en lumière la souffrance du patient confronté à ses réminiscences : «Le souvenir traumatique ne s'use pas», en ajoutant «Il faut l'abréagir» c'est à dire extérioriser la charge émotionnelle du souvenir traumatique enfoui dans l'inconscient.
La théorie de l'abréaction intervient un peu plus tard, en 1905, dans son texte intitulé Traitement psychique (traitement d'âme). Le traitement d'âme que préconise Freud est un « traitement des troubles psychiques et corporels à l'aide des mots qui sont l'outil essentiel du traitement psychique ». Freud évoquant alors « la magie des mots ». La technique analytique comme le concept du trauma se met en place, nourris des échanges avec ses principaux disciples.
[...] Le nombre et les formes observées ont contribué à interroger, avec une plus grande acuité, les soignants sur les sources du traumatisme et les réponses à apporter. Les discours médical mettaient en avant les causes organiques et les prédispositions comme facteurs déclenchant le trauma de guerre. Les pratiques de soins rendent compte de l'impuissance des soignants à saisir les mécanismes du traumatisme psychique, à le penser comme une entité clinique. Par la brutalité des méthodes employées, ces pratiques renvient également à l'idée de voir chez tout malade un simulateur, on se situe en ce début de XXe siècle dans l'ère de la suspicion. [...]
[...] Les MTBI représentent environ 20% des blessés. Les médecins tentent cependant de distinguer ces commotions cérébrales modérées des états de stress post-traumatique. En effet, les commotions tendent à s'atténuer rapidement avec du repos. Les effets du souffle produisent des lésions qui pourraient expliquer les traumatismes psychiques la preuve par l'imagerie médicale = Ce qui frappe ici c'est l'impuissance, plus que l'inefficacité, des méthodes mises en œuvre à empêcher et à endiguer la survenue du traumatisme psychique, à en atténuer aussi les manifestations (violence auto-infligée). [...]
[...] Mais il faut voir, au- delà la négation de la souffrance psychique, une méconnaissance voire une incompréhension de la nature des manifestations observées. =Mais la guerre a contribué à modifier les modalités de prise en charge des blessés psychiques d'un point de vue organisationnel : les soignants ont insisté sur la nécessité d'une précocité des soins en mettant en place des structures avancées installées à proximité du champ de bataille, dès février 1915 dans le cas français, permettant d'éviter la rupture entre le blessé et le groupe primaire, la rupture avec l'atmosphère des combats/de la bataille Une organisation élevée au rang de principes par le psychiatre américain Thomas Salmon, auquel tous les spécialistes contemporains de la psyché font aujourd'hui référence. [...]
[...] Il s'agit en fait de la première étude statistique assurant un suivi et une visibilité des patients psychiques rentrer aux Etats-Unis après la guerre. Une étude à caractère épidémiologique fondée sur un petit nombre de personnes déjà soignées pour des troubles mentaux/nerveux et leur devenir au retour d'expérience. Une seconde enquête concernant la même population intervient un peu plus tard, en 1924-1925. Pour tous les autres à savoir ceux rentrés sans blessures apparentes ou mutilés dans leurs chairs mais dont on a jamais soupçonné qu'ils aient pu souffrir également dans leurs âmes et dont les cauchemars de la guerre n'ont cessé de les poursuivre, tous ceux que les médecins ont diagnostiqué commotionnés ou psychonévrosés ou hystériques ou neurasthéniques des hommes brisés nerveusement, tremblants, secoués de tics, incapables de tenir debout, d'autres pliés en deux ne pouvant de redresser, retrouver sur le champ de bataille en position fœtale, se protégeant de la mort . [...]
[...] Les médecins relèvent pourtant un grand nombre d'affections neuro-psychiatriques de l'ordre de 35.000 dont 20.000 ont été hospitalisés et 5.000 rapatriés en France. Mais sur la grande fréquence des cas observés, ils mettent en avant les facteurs de prédispositions : la débilité (incluant petits débiles et instables regrettant qu'ils n'aient pas été filtrés avant leur départ, et l'alcoolisme, parfois également présent avant l'engagement. = mais ils ne rattachent pas le recours à l'alcool à la confrontation d'évènements traumatisants = l'alcool apparaissant alors comme le seul traitement disponible pour les soldats pour tenter d'apprivoiser la bête qui est en eux (expression de PS) = discours et attitude que l'on retrouve pour la guerre Algérie, cf. [...]
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