Traité de caractérologie, René Le Senne

Résumé du document

René Le Senne (1882-1954) philosophe et psychologue français, a publié son "Traité de caractérologie" en 1945. C'est un spiritualiste philosophe devenu célèbre pour avoir fondé la caractérologie française. Le Senne situe d'abord la caractérologie par rapport au psychisme de l'homme.
Il est soucieux de replacer la caractérologie comme une science à part entière afin d'éviter les polémiques idéologiques liées à l'amalgame possible avec d'autres sciences ou courants de pensée. Les références au pouvoir du caractère dans la vie d'un homme sont nombreuses dans la littérature, de Proust à Sartre. Le Senne s'intègre, avec son traité, à l'air du temps.

Il existe deux sens à la caractérologie. Le sens "étroit", qui est la connaissance du caractère dans ce qu'il a de permanent. Le sens "large", qui implique ce qu'il y a de permanent, mais en plus la manière dont l'homme exploite ce fond de lui-même. Le Senne reste surtout dans le sens "étroit" afin de faire émerger une "caractérologie objective" et fixe.

Extraits

[...] Il doit se méfier de ses penchants malhonnêtes. Nerveux célèbres Byron, Rimbaud, Van Gogh, Gauguin, Baudelaire, Douwes, Dekker, Dostoïewski . Les changements d'un extrême à l'autre vont dépendre des propriétés supplémentaires du caractère ainsi que des différents degrés de primarité. Par exemple, un nerveux large (EnAPL) aura un comportement dans la forme très éloignée d'un nerveux étroit (EnAPnL). Le champ de conscience aura une importance capitale dans la manifestation du caractère. Sentimental (EnAS) Tendances générales Il aime la solitude, il est méditatif, réfléchi et soucieux. [...]

[...] Il est peu compatissant et peu serviable. Les inférieurs ne l'intéressent pas, les animaux et la nature non plus. En matière d'éducation, il se range parmi les personnes sévères. En matière idée, lorsqu'il a une opinion, rien ni personne ne peut le faire changer d'avis. Peu enclin aux disciplines intellectuelles, il se laisse aller à la facilité des idées toutes faites. L'apathique est le plus borné des caractères. Il est aussi le moins adroit et celui qui possède le moins le sens pratique. [...]

[...] Il manque d'entrain au travail et se laisse rapidement submerger par les tâches à accomplir. La ponctualité n'est pas son fort. Qualités C'est une personne tolérante et ouverte. Il a l'esprit pratique et inventif. Il aime les animaux. C'est un être réfléchi et posé. Il sait se comporter honorablement. Il est digne de confiance en parole et en matière d'argent (pour les autres). Risques Il risque de se renfermer. Il peut glisser dans l'égoïsme et ne penser qu'à lui. Amorphes célèbres Louis XV est le seul amorphe célèbre connu. [...]

[...] La structure devient fluide et harmonieuse. Caractérologie spéciale Les trois propriétés fondamentales vont constituer, suivant leurs répartitions, les huit types différents: constitutions symboles types Emotifs-inactifs-primaires EnAP nerveux Emotifs-inactifs-secondaires EnAS sentimentaux Emotifs-actifs-primaires EAP colèriques Emotifs-actifs-secondaires EAS passionnés Non-émotifs-actifs-primaires nEAP sanguins Non-émotifs-actifs-secondaires nEAS flegmatiques Non-émotifs-inactifs-primaires nEnAP amorphes Non-émotifs-inactifs-secondaires nEnAS apathiques En fonction des prédominances des propriétés supplémentaires, un type se manifestera de manière différente ,mais toujours dans la forme de ses caractéristiques fondamentales. Les portraits ci-dessous sont réalisés à partir de biographies de personnages célèbres et de l'étude comparative de G. [...]

[...] On apprend là que de nombreux ouvrages traitent de caractérologie. La caractérologie était déjà connue des Grecs à travers Hippocrate, puis Galien qui avaient reconnu quatre humeurs: le sang, la bile, la bile noire et le flegme. Ce classement a persisté jusqu'au XIXe siècle, ce qui a fait émerger quatre tempéraments: - les sanguins non- émotifs primaires - les flegmatiques non-émotifs secondaires - les cholériques émotifs primaires - les mélancoliques émotifs secondaires De nombreux moralistes comme Montaigne, La Bruyère, Vauvenargues démontrent certaines dispositions de l'esprit. [...]