Dans les soins on voit émerger une question de manière de plus en plus fréquente du fait du délitement social actuel de manière particulière : la relation aux soignants et donc le recours à la souffrance corporelle comme identité sociale peuvent constituer, chez certaines personnes « exclues », l'ultime recours pour tenter de nouer un lien social. Il s'agit pour elles dans certains cas, à travers une demande de soins voire d'hospitalisation en urgence, avant tout d'une tentative d'entrer en relation plutôt que de recevoir d'éventuels traitements curatifs.
[...] La référence à la science médicale qui y est constante, permet une distanciation affective plus facile face à la proximité corporelle. On peut dire que plus l'atteinte corporelle est importante, voire vitale, plus la situation de dépendance du patient vis-à- vis des soignants est grande. On peut citer les situations en réanimation où les soignants «conditionnent» le patient grâce aux différents appareils, assurent les fonctions vitales de base (respiration, circulation, alimentation, élimination, etc.) à la place de celui-ci de surcroît privé de parole. [...]
[...] Le patient demande en premier lieu des soins souvent dans un registre opératoire (diagnostic, traitement, soulagement des symptômes) et la relation va venir créer un contexte favorable pour que ceux-ci se déroulent au mieux. Ce n'est pas la même chose qu'une demande d'aide psychothérapeutique qui, si elle réclame soulagement psychique, va s'organiser et se focaliser autour de la relation nouée avec le(s) thérapeutes(e)s dans un cadre précis (analytique ou autre) notamment à partir de l'échange verbal avec la prise en compte des mouvements transférentiels du patient envers le thérapeute. La relation est l'outil principal du thérapeute et c'est autour d'elle que va s'organiser le soin, c'est elle qui le constitue. [...]
[...] La relation thérapeutique 10. Références et bibliographie Les différents types de relations. Les soins ont de tout temps comporté une dimension relationnelle. A l'origine, d'ailleurs, compte tenu des limites techniques, les soins s'étayaient essentiellement sur cette préoccupation envers autrui (compassion etc.), dans une dimension caritative et religieuse. Les infirmières étaient des nonnes, dispensant autant des soins de nature technique que la parole du seigneur dans une optique curative tant sur le plan physique que spirituel. Il s'agissait non seulement de s'occuper du corps du malade mais de son esprit, voire de son «salut». [...]
[...] La relation soignant-soigné. Paris, Lamarre, 1995. [...]
[...] Références et bibliographie: Delay.J., Pichot.P .Psychologie. Paris, Masson Décret n°93-345 du mars 1993 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession infirmière.JORF Jeammet., Reynauld. M. Psychologie médicale. Paris, Masson Laplanche.J.-L., Pontalis J.-P., Vocabulaire de la psychanalyse. Paris, PUF Memmi.A. La dépendance. Paris, Folio Manoukian.A., Masseboeuf.A. [...]
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