L'autisme est un syndrome neurodéveloppemental actuellement définit par la CIM-10 et le DSM IV comme un trouble qualitatif des interactions sociales et de la communication, et par la présence d'intérêts restreints et stéréotypés. Les nourrissons atteints d'autisme sont décrits comme des bébés trop sages, peu expressifs et ayant peu d'initiative sociale, c'est-à-dire, tendre les bras ou un objet.
Le développement de ces enfants est caractérisé, entre autres, par l'absence de geste symbolique, des postures inhabituelles, un retrait social et une inexpressivité du visage. Kanner a décrit pour la première fois ce syndrome clinique en 1943, à partir de l'observation de onze cas d'enfants présentant certaines caractéristiques communes par exemple un isolement et un défaut de liens affectifs avec autrui, l'existence d'un langage non fonctionnel ou encore des compétences particulières dans l'organisation spatiale.
Dès lors, Kanner s'est interrogé sur l'origine de ce trouble précoce et a fait l'hypothèse que, « ces enfants sont venus au monde avec l'incapacité innée de constituer biologiquement le contact affectif habituel avec les gens » (Robel, 2009, p.1507). En 1990, Hobson confirme l'idée selon laquelle un déficit du lien affectif serait la cause du trouble du spectre autistique (TSA), et non la conséquence des défaillances sociales. Selon cet auteur, l'origine du déficit résulterait d'une incapacité à interagir de façon émotionnelle avec autrui.
[...] Ils n'avaient peut-être pas reconnu ou compris l'expression qui se cachait derrière. TanTam & al en 1989 ont observé un trouble de la perception des émotions exprimées par le visage mais également une difficulté à nommer les émotions correspondant aux expressions faciales. Pour reconnaitre les émotions exprimées dans les interactions, ils auraient recours aux indices verbaux plutôt qu'aux expressions faciales[3].Selon Hobson, les personnes avec autisme présenteraient un déficit dans l'extraction des indices sociaux contenus dans les visages et dans la compréhension des émotions d'autrui [qui] serait le déficit social primaire dans l'autisme (In Labruyère & Hubert p.70). [...]
[...] Joseph & Tanaka (2003) ont étudié la reconnaissance des visages chez les enfants avec autisme. Pour apprécier leur traitement des visages, les auteurs ont évalué la capacité des enfants à identifier une partie du visage (yeux, nez ou bouche) dans un visage entier comparée à leur capacité à reconnaitre cette même partie de manière isolée. Les auteurs ont mis en évidence, de manière inattendue, un traitement holistique des visages, mais celui-ci était plus visible lorsque la reconnaissance dépendait de la région de la bouche. [...]
[...] Selon cet auteur, l'origine du déficit résulterait d'une incapacité à interagir de façon émotionnelle avec autrui. Hobson a souligné dans son étude en 1991, que les enfants autistes présentaient des difficultés de reconnaissance des émotions faciales dans les interactions sociales. De plus, il a été démontré que les enfants autistes dévoilaient vers deux ans des comportements de retrait se traduisant par une absence de contact visuel, une attention visuelle conjointe limitée, un manque d'attention aux visages, une pauvreté des expressions faciales, etc. [...]
[...] Ils ont conclu que le développement des capacités de reconnaissance des émotions faciales différait selon les émotions. La joie et la tristesse sont bien identifiées vers l'âge de 5-6 ans[2], tandis que la peur le serait vers 7 ans. Vers dix ans, les enfants ont dans leur répertoire de reconnaissance les émotions de peur, de colère et vers 11-12 ans le dégoût. De plus, les auteurs ont reporté la présence d'effet d'inversion des visages chez les enfants comme chez les adultes, ce qui laisse supposer un traitement configural des visages. [...]
[...] (2002) Neural correlates of face processing by two-month old infants. NeuroImage; 15:454–61. Wicker Fonlupt Hubert Tardif Gepner Deruelle C. (2008), Abnormal cerebral effective connectivity during explicit emotional processing in adults with autism spectrum disorders. Soc Cogn Affect Neuroscience;3:135–43. “Together, these findings support the hypothesis that the cortical information processing systems respond differentially to different facial expressions, and they further suggest that the mechanisms supporting this discrimination are functional in the first year of life.” (Leppänen & al., p.241) 5 or 6 years of age, their emotion-processing ability is mature (i.e., close to the adult level) for two emotions: happiness and sadness.” (Kurand & al, p.24) Il semble que les personnes avec autisme utilisent préférentiellement les informations verbales plutôt que les informations visuelles pour juger l'émotion exprimée, contrairement aux personnes non autistes. [...]
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