La persuasion est un processus intentionnel, qui dépend de la communication verbale. Les nombreuses définitions de ce processus (Bettinghaus et Cody, 1994 ; Burgoon et al. 1994 ; Cegala, 1987 ; Pfau et Perrot, 1993 ; Woodwar et Denton, 1992) ont pour point commun de la définir comme une "tentative de modifier le comportement d'un individu en modifiant préalablement son état mental" (Bromberg, L., Trognon A, 2006) (...)
[...] Concernant les dimensions secondaires de la crédibilité plus en rapport avec la situation, la recherche a observé la perception de la dimension dynamisme/extraversion, la perception du calme/sang froid mais aussi de la sociabilité, du caractère motivant/inspirant de la source. Ces différentes dimensions influent positivement sur la perception de la crédibilité de la source. Une source dynamique/extravertie sera perçue comme enthousiaste, énergique, animée. Cette dimension a été étudiée par Berlo (1969), Burgoon (1976), McCroskey et Young (1981). Une source capable de faire preuve de sang froid, de ne pas être nerveuse dans certaines situations sera perçue comme plus crédible. [...]
[...] Cependant Wilson et Sherrell (1993) ont effectué une méta-analyse c'est-à-dire une analyse statistique d'une série d'études indépendantes sur le poids de différents facteurs (expertise, confiance, attraction, similarité avec la source de persuasion), et ils ont trouvé que l'effet de l'expertise était plus grand que l'effet des autres facteurs sur la persuasion (Gass R. H., Seiter J. S., p. 82-83). A ces deux dimensions primaires de la crédibilité McCroskey rajoute une troisième dimension, qu'il nomme la bienveillance de la source. Il a effectué avec Teven plusieurs recherches qui justifient l'ajout de cette dimension (McCroskey and Teven, 1999; Teven et McCroskey, 1997). [...]
[...] Cependant les sujets ayant lu le message dont la source indiquée était attractive ne répondirent pas plus favorablement que ceux ayant lu le message dont la source indiquée était peu attractive. Par ailleurs les sujets ayant lu le message dont la source indiquée était experte, ne répondirent pas plus favorablement au projet que les sujets ayant lu le message dont la source indiquée n'était pas experte. L'expertise, l'attractivité et donc la crédibilité n'ont pas eu d'effet sur les attitudes des élèves. [...]
[...] Cependant la perception de l'expertise de la source ne dépend pas nécessairement des diplômes qu'elle déclare posséder. En effet les individus prennent aussi en compte l'expertise dans le sens de l'expérience individuelle par rapport à un sujet. De ce fait dans une réunion d'Alcooliques Anonyme, une personne qui a été alcoolique pendant 20 ans et qui déclare avoir été abstinente pendant 10 ans peut être perçue par les autres membres comme experte au sujet de l'alcoolisme (Denzen, 1987; Robertson, 1988). [...]
[...] L'expertise de la source favorise donc un traitement périphérique. Inversement la perception d'un manque d'expertise, d'une expertise faible de la source conduit le sujet à utiliser davantage la voie centrale et à porter son attention sur le contenu du message. En ce qui concerne la motivation, quand un sujet se sent fortement impliqué par l'objet de la persuasion, il va porter son attention sur le contenu du message et les arguments. Une forte implication favorise donc l'utilisation de la voie centrale. [...]
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