Selon Bleuler il y a 3 principaux syndromes :
- Le syndrome dissociatif (expressions de ce fameux mécanisme que l'on appelle la dissociation psychique). C'est très important, c'est même le cœur de la pathologie. Cette désorganisation va s'observer :
- Au niveau de la pensée et du langage.
- Au niveau de la vie affective.
- Au niveau psychomoteur.
- Syndrome délirant paranoïde: deuxième syndrome qui peut être associé ou non (certains patients n'ont que le premier syndrome). C'est un type de délire qui est désorganisé, quand on a parlé des délires on a dit qu'il fallait distinguer les délires systématisés et les délires non systématisés.
- Troisième syndrome : l'autisme schizophrénique : le terme autisme a d'abord été utilisé dans la nosographie européenne non pas pour les enfants, mais justement pour la schizophrénie. Ce qui avait frappé Bleuler c'est que ses patients avaient tendance à se replier du monde et à vivre dans un monde imaginaire qui leur était propre. D'où cette idée de repli autistique (le terme autisme est dérivé de l'idée d'un monde auto érotique) repli sur un monde imaginaire propre.
[...] Il repose sur plusieurs mécanismes, il y a des phénomènes hallucinatoires, mais aussi des machinations, de l'intuition, parfois de l'interprétation. Donc c'est un délire non systématisé, et on l'appelle délire paranoïde par opposition à paranoïaque, c'est-à-dire un délire désorganisé, n'ayant pas de structure, pas de lien cohérent entre les thèmes, illogiques, bizarres, impénétrables. Délire polymorphe dans ses thèmes et dans ses mécanismes, qui s'accompagne de dépersonnalisation. Les thèmes peuvent être variés, il y a toujours de la persécution. Il y a également la mise en référence, c'est l'idée que le sujet est au centre du monde, tout ce qui se passe dans le monde fait référence à lui, quand il regarde des informations à la télévision il a l'impression que ce sont des messages qui lui sont destinés. [...]
[...] La symptomatologie négative : la définition de Crow c'est ce que l'on observe normalement chez un sujet et qu'on n'a pas chez un schizophrène. Ce qui va rentrer dans ce cadre là c'est tout le côté déficitaire de la maladie : le retrait, le repli, le désintérêt, l'appauvrissement de la pensée, du discours et de l'activité. Dans cette approche dimensionnelle, on a ce qui est en trop et qu'on appelle traditionnellement les manifestations productives de la schizophrénie et on a ce qui manque et qu'on appelle versant déficitaire. [...]
[...] Tout cela c'est ce qu'on appelle la catatonie. Les deux autres syndromes qui peuvent être associés au premier ou pas. Le syndrome délirant paranoïde Le délire schizophrénique c'est la conséquence d'un vécu pathologique, de l'altération profonde de l'expérience subjective qui elle-même s'appuie essentiellement sur des phénomènes hallucinatoires. En général dans les états aigus de décompensation schizophrénique, il y a des hallucinations sensorielles, surtout auditives, mais aussi olfactives et cénesthésiques ou cutanées plus rarement visuelles. Il y a des hallucinations psychiques : cela se voit dans la schizophrénie et dans la psychose hallucinatoire chronique c'est vraiment assez typique. [...]
[...] Le premier pour les Anglo-saxons c'est un syndrome à part, c'est ce que l'on appelle le syndrome déficitaire : appauvrissement du comportement, ce que l'on appelle l'apragmatisme (pragmata c'est l'activité en grec). Ce sont des patients qui ont une activité extrêmement réduite, ils sont assis au bord de leur lit, jambes pendantes et qui peuvent rester comme cela pendant des heures. Appauvrissement des activités, perte des initiatives. Cela peut s'accompagner de stéréotypies, balancements, tics consistants à se toucher les cheveux en permanence. Bleuler mettait l'accent sur l'ambivalence, le fait qu'il y a souvent plusieurs idées contraires présentes en même temps, ce qui donne lieu à ce qu'il appelle l'indécision du geste. [...]
[...] Pour terminer, on a fait le tour de la question de la schizophrénie selon Bleuler. Donc il y a dissociation d'un côté et le tableau délirant et éventuellement le repli autistique. Approches anglo-saxonnes : Quelques mots sur l'approche anglo-saxonne de la schizophrénie qui découpe les choses un peu autrement, mais vous allez voir qu'on retrouve à la fin et heureusement à peu près les lignes de force. Le problème de cette pathologie, c'est sa diversité, son hétérogénéité et donc il faut essayer de réduire cette hétérogénéité. [...]
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