En général la psychopathologie désigne des états psychiques caractérisés par l'altération profonde de la conscience du sujet. Il peut s'agir par exemple de troubles graves de l'identité, de perturbations dans le rapport avec la réalité. La lucidité du trouble chez le névrosé n'est pas retrouvée chez le psychotique : le fonctionnement inconscient prend le dessus. Il n'est pas aussi conscient de son trouble, mais il souffre énormément et sa souffrance n'a pour lui pas de sens. Il y a un sentiment de devenir fou au début, mais il perd cette conscience en se réfugiant dans une nouvelle. La décompensation est ici signée par la perte de contact avec la réalité, par exemple par le biais d'hallucinations visuelles, ce qui ne permet plus la communication.
On se préstructure aussi sur un mode psychotique. Quelle qu'en soit la forme, les symptômes sont en rapport avec la vie du sujet : le délire a un sens dans la vie psychique du sujet. D'où le principe d'Esquirol : on écoute le fou, car il a un sens. Les incursions de processus primaire, passant directement à la conscience par bouffées ou prédominance de l'inconscient, sont typiques par exemple du grand schizophrène. Il vit dans son monde plus qu'avec les autres. Celui-ci étant composé de mort et de luxure, il peut être soit dévitalisé comme un os rongé, dans un état de sidération, l'esprit blanc, ou l'exubérance, avec un côté morbide et violent.
Les mécanismes de l'inconscient participent à la mise en forme des symptômes, autrement dit le délire est façonné par des mécanismes tels que la projection, de clivage ou de déni. Par exemple, le paranoïaque projette à l'extérieur son monde intérieur horrible. Le symptôme est une tentative de gérer un rapport à la réalité devenu impossible. Quand on vit sous le primat de l'inconscient, du principe de plaisir, la réalité devient impossible à vivre : on reconstruit donc une néoréalité plus conforme, en phase avec son monde intérieur.
Les personnes psychotiques ne sont pas structurées par l'interdit. En ce sens, elles pensent soit pour se défendre : c'est moi ou l'autre. Soit par mélancolie : « ça ne va jamais s'arranger ». Cela se traduit alors par des passages à l'acte, soit sur autrui, soit sur soi même. À noter que le passage à l'acte du psychotique n'est pas du type overdose de somnifères. Une femme a par exemple collé son oreille contre une plaque de cuisson, un homme s'est enfoncé la vis d'une porte de toilette dans l'œil. En somme, leur passage à l'acte est des plus violents.
Les mécanismes de défense préférentiels sont le déni, le clivage, la projection. Par exemple en cas de décès dans l'entourage, le névrosé n'a d'autre choix que d'accepter les faits et de gérer ses sentiments au mieux par un travail de deuil, un refoulement puis un déplacement éventuellement. Le psychotique réagira par déni, il n'acceptera pas que la personne soit morte, ce déni peut être primaire, elle n'est jamais morte, ou secondaire, sur le coup, il assiste aux funérailles et tout se passe bien, puis après coup, une autre réalité remplace celle qu'il a vécu. Le psychotique peut aussi avoir tendance à nier éprouver quelque chose, de le projeter sur l'autre (c'est pas moi, c'est l'autre, je le hais parce qu'il me hait)… Le clivage quant à lui est du même acabit que celui de la bonne et de la mauvaise mère chez le bébé.
[...] Elle se caractérise par des reviviscences entraînant troubles du sommeil, insomnies ou réveils nocturnes, voire terreurs ou flash nocturnes. Elles sont très handicapantes et peuvent aller jusqu'à un émoussement affectif, c'est-à-dire une perte de sensibilité, dans un repli presque autistique. L'anxiété généralisée Il s'agit de l'inverse de la phobie : l'angoisse est généralisée et n'a aucun point de fixation. Les personnes atteintes ont donc le sentiment de ne jamais pouvoir être en paix. C'est encore une fis sans gravité réelle, mais pénible à vivre. Ces personnes sont en état d'alerte de façon permanente. [...]
[...] Symptômes de conversion psychique Ils existent, mais ne sont pas toujours présents. La conversion psychique aboutit à un état proche de l'état hypnotique dans lequel on peut perdre complètement ou partiellement conscience de son identité et corps. On parle aussi de pseudo coma, d'états crépusculaires, ou états seconds. Le sujet est alors étranger à lui-même et peut souffrir de trouble disassociatifs. Ceux-ci se traduisent par une perte momentanée des fonctions d'intégration de la conscience identitaire, allant du simple trouble de la mémoire (amnésie, souvent sélective) à des illusions amnésiques ou fabulations (qui embrouillent la biographie). [...]
[...] L'affect détaché de sa représentation est déplacé et isolé sur une représentation plus ou moins à distance de la première. Dans la réalité clinique, les manifestations concrètes de ces symptômes peuvent être des compulsions de vérification, des idées obsédantes, un fort sentiment de culpabilité, etc. Enfin, il peut être modifié par transformation en angoisse (symptôme phobique). Ici l'affect détaché de sa représentation initiale est libéré sous forme d'angoisse et se fixe sur tel ou tel objet extérieur. Le matériel signifiant peut donc être pris sur une partie du corps, dans la pensée ou sur un objet extérieur. [...]
[...] Has, en continuant de désirer sa mère, craint des représailles de son père, notamment peur qu'il se venge en lui retirant son membre viril (angoisse de castration). Cette représentation intense et inenvisageable pour Hans a été refoulée, et dans le même temps a été dépouillée de sa charge affective (la peur) laquelle s'est déplacé sur une représentation anodine: celle du cheval. Ce déplacement s'est manifesté par un symptôme chez Hans, qui est la phobie, et l'évitement des cheveux. (peur d'être mordu, qui figure l'angoisse de castration). L'énergie pulsionnelle est ainsi libérée sous forme d'angoisse. [...]
[...] Chez le névrosé, l'objet garde donc une position proximale tout en ayant une existence propre. Il est distinct de soi et recherché, c'est-à-dire que le névrosé va rechercher et se servir de cet objet distinct pour que ses pulsions atteignent leur but: la satisfaction Nature de l'angoisse dans la névrose L'angoisse de castration, puisqu'il y a accès à l'Œdipe, est la nature de cette angoisse, au niveau conscient elle se traduit par la difficulté à assumer sa féminité par exemple, l'angoisse de perdre l'autre, les difficultés relationnelles avec l'autre sexe ou pour assumer le sien, ou vivre le manque, la perte, l'absence peuvent être des indicateurs. [...]
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