La formation des impressions

Résumé du document

Nous croisons quotidiennement des personnes que nous connaissons à peine ou pas du tout et dont nous nous faisons une opinion sur la base de leur apparence physique (y compris les vêtements) ou sur la base de ce que les autres nous en disent. A partir de ces informations, nous cherchons à inférer d'autres caractéristiques. En d'autres termes, nous cherchons à partir d'éléments observables à inférer des éléments inobservables (...)

Extraits

[...] Drozda- Senskowska (1996, p.48) explique que ces savoirs préalables permettent d'inférer sur ce qui se passera (d'anticiper) d'une part, et de donner un sens (traiter) à ce qui se passe, à ce à quoi nous sommes confrontés d'autres part. Sans eux, il nous serait difficile voire impossible de donner une cohérence à nos observations, à nos constats. Ils resteraient fragmentaires et dispersés L'approche de Asch se centre sur cette hypothèse du traitement dirigé par les concepts : les impressions globales résultent de l'activation de structures cognitives différentes. Certains théoriciens ont prôné l'influence dominante de l'un ou l'autre de ces processus dans la formation d'impression. Mais, d'autres théoriciens privilégient l'intervention de ces deux processus. [...]

[...] explique la présence de ces deux traits. Cette approche met donc l'accent sur les relations causales, sur le caractère explicatif de certaines catégories abstraites comme la catégorie artiste D'après Leyens et Yzerbyt (1997), la représentation que l'on a de ces types de personnalité correspond au contenu des stéréotypes qui constituent une classe particulière de théories implicites de personnalité Nous avons donc en mémoire un large répertoire de traits, nous avons des théories sur la manière dont ces traits entretiennent des relations, sur la structure organisationnelle sous- jacente. [...]

[...] Exemple de matrice de corrélation entre 5 traits. Généreux Chaleureux Intelligent Froid Méchant Généreux X .85* Chaleureux X Intelligent X Froid X .95 Méchant X * Les chiffres sont des corrélations qui traduisent en quelque sorte la fréquence d'apparition de deux traits dans une même description. Plus la corrélation est importante, et plus les deux traits se retrouvent régulièrement ensemble Analyse dimensionnelle (Rosenberg, Nelson et Vivekhanathan,1968) L'analyse dimensionnelle dépasse en quelque sorte l'analyse corrélationnelle car en plus d'établir les relations que les traits entretiennent deux à deux, elle permet de dégager la structure sous-jacente, de dégager les dimensions qui organisent les traits. [...]

[...] Les résultats recouvrent ceux de Asch : les impressions des étudiants sont consistantes avec la description qu'ils ont reçue de l'enseignant. De plus, il apparaît que les étudiants ont davantage tendance à solliciter, à discuter avec le maître de conférences lorsqu'ils ont préalablement reçu une description de lui comme étant chaleureux ( des étudiants s'engagent dans des comportements de sollicitation) que lorsqu'ils s'attendaient à voir quelqu'un de froid (seulement 32%). Les impressions et les comportements à l'égard de l'enseignant sont déterminés uniquement par les attentes des sujets, induites à travers la description en réalité fictive de l'enseignant. [...]

[...] Ces croyances, ces conceptions qu'ont les gens sur la manière dont certains traits s'organisent, sont les TIP. Voici ce qu'en disent Bruner et Tagiuri (1954, cités par Beauvois p.145) : Le sujet, dans la perception qu'il a et dans l'image qu'il se construit des gens, présuppose des relations entre les traits ou attributs et considère que certains traits vont habituellement ensemble tandis que d'autres au contraire semblent s'exclure D'après Leyens (1983), les TIP désignent des croyances générales à propos de la fréquence d'un trait tous les Français sont chauvins de sa variabilité tous les Français sont chauvins sauf les Parisiens et de sa liaison avec d'autres traits les gens chauvins sont exubérants et sympathiques Ces théories sont dites implicites car elles sont naïves, profanes : elles n'ont pas de critère scientifique de validité. [...]