Principaux, concepts, psychanalyse, crime
Tout d'abord rappelons que la vie psychique doit être abordée dans son aspect dynamique par l'étude des conflits inconscients et le sens à donner aux actes criminels.
Pour cela, il convient de définir les forces en présence, en particulier Thanatos (la pulsion de mort) en lutte contre Eros (la pulsion de vie).
Ces conflits se situent entre les trois instances de la personnalité
- le ça : réservoir des pulsions inconscientes soit innées, acquises et refoulées.
- le moi qui tente de gérer les conflits internes tout en tenant compte de la réalité
- le surmoi qui est l'intériorisation des interdits parentaux acquis par l'éducation
[...] La pulsion non satisfaite engendre la frustration. Certains individus sont particulièrement intolérants à la frustration et plus sujets que d'autres au passage à l'acte. En 1920, Freud introduit le couple Eros-Thanatos à partir du constat d'une compulsion de répétition qui va au-delà de la recherche du plaisir et amène le sujet à reproduire inconsciemment les mêmes comportements même si ceux là lui portent préjudice dans sa vie personnelle et sociale. Par exemple, un violeur qui a accompli ses quinze années de détention peut reproduire un viol du même genre dans les trois mois qui suivent sa sortie de prison. [...]
[...] Ce père symbolique est un repère indispensable pour marquer les limites et les interdits du désir humain Son absence est la forclusion (abolition, déchéance), défaut fondamental qui produit la psychose reconnaissable dans la chaîne parlée du psychotique, sans limite et sans vectorisation (néologismes, stéréotypie, craquées verbales) Le point d'attache entre le signifiant et le signifié ayant lâché il se produit des émergences automatiques, hallucinatoires, des délires menant à des actes criminels. La psychose est donc un processus morbide qui se développe au lieu et à la place d'une symbolisation non réalisée ; C'est un agir brut, non médiatisé. La fonction paternelle est donc très importante dans la genèse du crime. [...]
[...] Ainsi on considère que dans la vie de couple, le conjoint est inconsciemment choisi en référence positive ou négative par rapport au père et à la mère. Le mécanisme transférentiel est fréquemment évoqué pour expliquer certains actes criminels Par exemple, un jeune homme abandonné par sa mère et élevé par une grand- mère qu'il haïssait s'attaquait à toutes les vieilles dames qu'il rencontrait, transférant sur elles les sentiments haineux qu'il avait pour sa grand-mère. Cependant, il arrive que par imitation ou identification, les criminels agissent sans lien sexuel direct ou sans affectivité sur leurs victimes c'est le cas des phénomènes de bandes, des viols en groupe (les tournantes) les lynchages, les tortures en collectivité. [...]
[...] Dès lors, la pulsion de mort Thanatos, devient fondamentale et s'oppose à Eros, la pulsion de vie. L'intrication des deux pulsions de libido (Eros) et de destruction (Thanatos) explique le sadisme lorsqu'il est tourné vers un objet extérieur et le masochisme lorsqu'il fait retour sur la personne. La multiplicité des pulsions renvoie à la multiplicité des zones érogènes (la bouche, l'anus, l'œil, la peau ) et les satisfactions obtenues par ces zones érogènes se nomment des pulsions partielles (fellation, sodomie, voyeurisme, exhibitionnisme, fétichisme, masturbation ) On peut observer le jeu des pulsions partielles chez l'enfant dans des activités sexuelles parcellaires (voir, toucher, s'exhiber, plaisir de la bouche, de l'anus, masturbation) ce qui a fait dire à Freud que l'enfant était en ce sens un pervers polymorphe Ce qui est génétiquement normal chez l'enfant doit évoluer chez l'adulte vers une organisation génitale et les pulsions partielles ne sont plus que des préliminaires à l'acte sexuel accompli (baisers, caresses, jeux sexuels Chez les pervers, dans la perversion pédophile, ce sont ces pulsions partielles qui restent très actives et bloquent la satisfaction sexuelle à ce stade infantile au mépris d'une sexualité adulte génitalisé (accouplement sexuel) Le pervers est resté sexuellement bloqué à ce stade des pulsions partielles ou a régressé à ce niveau en raison d'échec de l'acte génital. [...]
[...] C'est la personne déprimée qui ne quitte plus son lit ; - les formations réactionnelles qui sont des attitudes de sens opposé à un désir refoulé et constitué en réaction à celui-ci. Par exemple, des attitudes de désordre, de saleté, de gaspillage, de grivoiserie se transforment en leur contraire donnant des individus ordonnés, scrupuleux, obsédés de propreté, de méticulosité, de rangement, d'avarice, de pudeur. La transformation en son contraire a apaisé les reproches d'un surmoi tyrannique. Pour Lacan, il convient pour chaque acte, en particulier les actes criminels de considérer le triple point de vue : symbolique, imaginaire et réel. Le passage à l'acte signe l'échec de la symbolisation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture