Pour la psychologie classique, la sensation est un phénomène plus élémentaire que la perception; la sensation donne purement et simplement les qualités. On ne peut définir inversement la qualité que comme comme un sensible élémentaire. Salé, sucré, amer, chaud, froid, lisse, rugueux, odorant, nauséabond, aigre, aigu, mat, rouge-vif, bleu-vert etc., voilà autant de qualités qui sont des sensations en-deçà des mots mêmes qui les généralisent et les conceptualisent.
Une sensation, c'est telle qualité présente. L'ambiguïté même du mot sensible qui signifie celui qui sent et ce qui est senti montre bien qu'il est impossible de distinguer dans la qualité c'est-à-dire dans la sensation, ce qui viendrait du sujet et ce qui viendrait de l'objet.
La perception, toujours dans la psychologie classique, complique la sensation, lui fait subir une élaboration. Celle-ci consiste essentiellement à donner à la sensation une signification. Pour cela deux superstructures sont nécessaires : la notion de sujet et la notion d'objet qui font exploser la confusion originelle de la qualité sentie et rattachent la sensation d'une part à un « moi » et d'autre part à un « objet » qui est perçu. La sensation ainsi interprétée par la conscience prend une signification. C'est ce qui fera dire notamment à William James dans son Précis de Psychologie : « on convient aujourd'hui de définir la perception : la conscience de l'objet immédiatement présent à l'organe sensoriel ». Ce rouge-vif devient le rouge-vif du tapis qui est devant moi. La perception, et ceci la distingue donc de la sensation est reconnue comprise, jugée extérieure pour projeter les souvenirs, saisir les rapports, construire l'espace et l'objet et s'abstraire enfin elle-même du donné (...)
[...] Mais cette tache rouge que je vois, n'est rouge que compte tenu d'une ombre qui la traverse, sa qualité n'apparaît qu'en rapport avec les jeux de lumière et comme élément d'une configuration spatiale. D'ailleurs la couleur n'est déterminée que si elle s'étale sur une surface : une surface trop petite serait inqualifiable.enfin ce rouge ne serait pas le même s'il n'était le rouge laineux d'un tapis L'analyse découvre dans chaque qualité des significations qui l'habitent. [...]
[...] C'est ainsi que l'on passe de la sensation à la perception. La sensation est chargée d'affectivité, liées aux sens du contact ou à un état du corps, point de départ de réflexes défensifs, accompagnée d'un minimum de conscience. La perception est représentatitive, liée aux sens de la distance, point de départ de la réfléxion, accompagnée d'un minimum de conscience. Il n'y saurait y avoir de perception interne pour Pradines. Alain : Element de philosophie Pradines : traité de psychologie générale, I Quel est le point de vue moderne ? [...]
[...] Salé, sucré, amer, chaud, froid, lisse, rugueux, odorant, nauséabond, aigre, aigu, mat, rouge-vif, bleu-vert etc., voilà autant de qualités qui sont des sensations en-deçà des mots mêmes qui les généralisent et les conceptualisent . Une sensation, c'est telle qualité présente. L'ambiguïté même du mot sensible qui signifie celui qui sent et ce qui est senti montre bien qu'il est impossible de distinguer dans la qualité c'est-à-dire dans la sensation, ce qui viendrait du sujet et ce qui viendrait de l'objet. La perception, toujours dans la psychologie classique, complique la sensation, lui fait subir une élaboration. [...]
[...] La pensée fait de la perception en se faisant par la perception Donc perception = sensation+ jugement d'objectivité Descartes : La Dioptriques, Discours sixième Pléiade, page 224 Descartes : Méditations métaphysiques Méditations secondes, PUF Quadrige , Paris 2001, page 78 Delacroix : Nouveau traité de psychologie de Dumas 235-236 Taine, De l'intteligence II B Le point de vue pragmatiste : Bergson Selon le point de vue pragmatiste auquel se place Bergson, l'introduction du point de vue spéculatif crée des pseudo-problèmes, comme celui de la valeur de connaissance de la perception. Il y a effectivement une différence entre sensation et perception. Bergson appelle la sensation la perception pure dans Matière et Mémoire. Elle est une certaine prise de notre sensibilité sur la réalité mouvante et complexe qui nous entoure. [...]
[...] Si notre rytme vital propre changeait brusquement, notre monde serait autre, car nos sens découperaient d'une autre manière la réalité extérieure et auraient un autre système de prise. Les philosophes ont toujours oublié, dit Bergson que notre corps n'est pas un simple écran entre le monde et nous, mais qu'il est vivant. Pour vivre et pour survivre, il doit avoir prise sur le monde. La perception n'est pas intelligible en temes de connaissance, mais en termes d'action et de vie. La perception pure est qualité pure, et elle est dans les choses, elle est du monde, et non pas de la conscience. [...]
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