Cours de première année de psychologie dans le cadre du module de Psychologie cognitive. Il traite du niveau de traitement au niveau de la mémoire (CRAIK).
[...] On constate que les traitements les plus profonds allongent les temps de réaction du sujet. Un danger consiste à penser que les traitements les plus profonds sont ceux qui donnent les meilleurs résultats dans une tache de mémoire : l'argumentation devient circulaire. Qu'est ce que la profondeur du traitement ? Ne peut-on admettre que donner une signification à une tache, c'est à dire traiter en profondeur peut être différent de traiter la signification du mot ? Ainsi, compter le nombre de consonnes d'un mot peut avoir une signification comme analyser la rime peut l'avoir pour un poète. [...]
[...] Ce processus facilitera leur récupération ultérieure. Si par exemple, le mot femme doit être appris par le sujet dans une liste plus longue, il aura tendance à décider par erreur que le mot épouse lui avait été présenté, si on le lui propose comme leurre dans la tache de reconnaissance. Cette confusion ne se produira pas si le sujet a effectué un encodage distinctif, c'est à dire si par exemple il a traité le mot femme, non seulement d'un point de vue sexuel, mais dans le contexte de la détermination des rayons d'un grand magasin, par exemple. [...]
[...] MASSARO, 1970), et dans celles de la mémoire. Ainsi, HYDE et JENKINS (1969), utilisent l'apprentissage incident (ce type d'apprentissage remis à l'honneur est caractérisé par le fait que la tache proposée au sujet contraint le traitement qu'il doit effectuer, sans qu'il sache qu'il devra ultérieurement rappeler le matériel traité). Ces auteurs constatent que le fait de demander au sujet de coter le caractère plus ou moins agréable des mots présentés, permet un meilleur rappel, que le fait de décider si chaque mot comporte ou non la lettre E (64 vs 36%). [...]
[...] Ce constat conduit à ne pouvoir considérer tous ces traitements comme équivalents. Ainsi : -la recherche d'un synonyme du mot présenté au sujet est moins efficace que le fait de rechercher si le mot présenté décrit correctement une caractéristique du sujet (ROGERS, KUIPER et KIRKER, 1977). -un traitement qui incite le sujet à interpréter ce qui lui est présenté, c'est à dire à faire des inférences à partir de ce qu'il lit, est plus efficace, que de lui faire seulement constater que ce qu'il lit a une signification. [...]
[...] Ainsi, comme JACOBY (1974) le fait remarquer, dans le cas de traitements profonds, le contexte influence la signification que le mot va prendre, comme nous venons de la voir. Par contre, le traitement du mot présenté n'est pas ou peu dépendant du contexte dans le cas de questions superficielles (la prononciation d'un mot dépend peu de la phrase dans laquelle il se situe). Ainsi, MOSCOVITCH et CRAIK disent que le codage phonétique est presumably essentially consatant irrespective of context ceci permet donc de conférer un rôle important au contexte au moment de la récupération. Notons que les traitements les plus profonds demandent le plus d'expertise au sujet. [...]
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